SOCIETE - CRIMINALITE - VOL DE VEHICULES
Selon les services de la Gendarmerie nationale, depuis l'année 2000 et jusqu'à mai 2008, le nombre de véhicules volés a augmenté de plus de 45% (cela a, d'ailleurs, vu les demandes d?assurances tous risques pour les véhicules neufs, augmenter).
Durant les sept dernières années, la Gendarmerie nationale a traité 3 898 affaires liées au vol de voitures impliquant 2 052 personnes arrêtées.
En 2003, les auxiliaires de la justice ont constaté la disparition de 3 077 véhicules, dont 1 205 de marque Renault.
En 2004, ce nombre a augmenté pour atteindre les 4 554 unités pour chuter ensuite en 2005 avant de connaître une courbe ascendante en 2006 et 2007.
Selon l'étude de la Gendarmerie nationale, les marques les plus volées par ces réseaux spécialisés sont les deux constructeurs français Renault, en première position, suivi de Peugeot. Viennent ensuite la marque coréenne Hyundai et la japonaise Toyota et enfin la Golf de la maison allemande Volkswagen.
Les wilayas du centre les plus touchées par le phénomène au cours de ces deux dernières années sont : Tizi Ouzou avec 150 véhicules, suivie de Blida avec 130, Alger avec 119 et Boumerdès avec 117.
A l'Ouest du pays, la wilaya d'Oran pointe en première position, suvie de loin par Mostaganem, Tlemcen et Relizane, alors qu'à Mascara, Naâma et El Bayadh aucun cas de vol n'a été enregistré.
Pour l'est, c'est la wilaya de Bejaia qui se positionne en haut du tableau. Arrivent ensuite Constantine, Annaba, Sétif, Tébesa et Skikda.
Au sud du pays, les véhicules les plus volés sont les SUV et la wilaya la plus touchée est Ouragla.
Selon l'étude, le vol de véhicules a deux principaux objectifs à savoir, la revente du véhicule volé en pièces détachées après l'avoir désossé dans un atelier clandestin et lui procurer, avec la complicité d'employés de l'administration, de faux documents administratifs pour, ensuite, le remettre en circulation.
Phénomène en récession durant les années 2007 et 2008, selon la Gendarmerie nationale, le vol et le trafic de véhicules ont rebondi avec des chiffres "effarants" durant le premier trimestre 2009: 332 affaires..Alger et Oran venant en première place suivies de Ain Defla, Souk Ahras, Tébessa...
- Selon une étude de la GN (publiée fin mars 2012) le nombre des affaires traitées est passé de 321 en 2000 à 1 385 en 2011, soit une hausse de plus de 300%. 500 personnes ont été arrêtées en 2011 (275 en 2000)..d'où 6 826 affaires traitées en dix ans ainsi que 3 355 arrestations;
En 2011, 337 véhicules ont été volés dont 298 légers, 4 véhicules 4X4, 29 poids lourds et 6 motos.
Concernant les véhicules récupérés (volés et trafiqués) l'on compte ,durant l'année 2011, la récupération de 673 véhicules contre 569 voitures en 2010 alors que pour les deux premiers mois de 2012, la GN a récpéré 126 véhicules; Ce qui donne un total de 1 368 véhicules de différents types récupérés depuis 2010.
Alger vient en tête (en 2011) avec 180 affaires traitées, Oran suit avec 135 affaires, Boumerdès avec 89 affaires, Ouargla avec 66 affaires, Sétif et Constantine avec 52 affaires, Tizi Ouzou avec 50 affaires . La wilaya la plus calme est Béchar qui n'a connu en 2011 aucune affaire, comme c'était le cas en 2010 pour El Bayadh, Illizi et Tamanrasset
Quant au trafic de documents, Batna vient en tête avec 82 affaires traitées et 149 arrestations, Relizane avec 49 affaires et 76 arrestations, Ain Defla avec 43 affaires. En 2010, c'est Tébessa qui avait décroché la palme avec El Tarf et Ain Defla.
Au total, on comptait en 2011 plus de 500 affaires liées au trafic de documents et quelque 714 arrestations
- Depuis 2011, chaque personne qui veut reproduire une clé de véhicule doit présenter une carte grise.
- Une voiture volée est soit désossée dans des ateliers clandestins et les pièces sont vendues chèrement dans le marché, soit , sur la base du trafic de documents, on enlève la plaque d'immatriculation et on la remplace par une fausse (cela touche surtout les véhicules destinés à la contrebande). il y a, aussi, l'effacement du numéro de châssis et l'inscription à sa place d'un numéro d'un autre véhicule usagé. Bien sûr, on prend le soin de changer l'aile portante le numéro de châssis...
- Ruses pour voler un véhicule : Usage d'armes blanches et armes à feu et agression / Attitrer les chauffeurs de taxi et les transporteurs clandestins dans des lieux isolés propices au "braquage" / Calquer les clés des véhicules et les voler à l'endroit du stationnement / Attirer les victimes en utulisant des filles / Faire croire au propriétaire à l'achat et l'attirer en un endroit propice à l'agression / Suivre de près le véhicule visé , le percuter par l'arrière , l'obligeant à s'arrêter pour un "constat" puis l'agresser...
2012
Par M-F Gaidi, in El Watan, mardi 12 mars 2012 (c)
Il ne se passe pas un jour en Algérie sans qu’on enregistre des vols de véhicules tous poids confondus.
Un phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur, inquiétant à la fois les victimes, les services de sécurité et les assureurs. Selon une étude analytique effectuée par le commandement de la Gendarmerie nationale, les différentes unités au niveau national ont constaté, durant l’année 2012, quelque 1102 vols dont 487 commis en milieu urbain et 615 enregistrés en zones rurales. Parmi ces affaires enregistrées, 253 ont été solutionnées, donnant lieu à l’arrestation de 528 personnes, dont 10 femmes, et la récupération de 195 véhicules sur les 1103 volés. Présentées devant les parquets compétents, 227 personnes ont été écrouées. Les auteurs de ces vols spécialisés ne reculent devant rien et sont en constante augmentation. En comparaison avec l’année 2011, les unités de la Gendarmerie nationale ont constaté une hausse de 5% des personnes arrêtées. «Ils agissent en groupe de 2 à 5 individus selon les cas.
La tranche d’âge des voleurs varie essentiellement entre 18-30 ans et 30-45 ans et rarement plus de 45 ans, la majorité des méfaits a été commis par la première tranche d’âge», précise cette étude. A la lecture des données statistiques de l’année 2012, il ressort que la plupart des vols ont été commis durant le mois de janvier, où il a été enregistré 128 actes, ce qui représente un taux de 11,62%, suivi des mois de novembre et octobre avec respectivement 123 et 116 vols enregistrés, soit des taux respectifs de 11,16% et 10,53%. Selon les différentes enquêtes traitées et les déclarations des victimes, il est apparu que la majorité des vols sont perpétrés sans violence et les voleurs, dans ce genre de criminalité, préfèrent passer à l’acte sans laisser de traces derrière eux. Et les chiffres plaident pour ce constat, sachant que le vol sans violence a concerné 1012 méfaits, dont la plupart ont été enregistrés dans des lieux publics avec 523 vols. Ce qui laisse seulement 90 forfaits commis sous la menace de violence, dont 66 avec armes blanches, aérosol, bombes lacrymogènes, bâtons, barre de fer, pour déposséder les victimes de leur bien.
Deux modes opératoires des malfaiteurs
L’exploitation des enquêtes a fait ressortir que les malfaiteurs utilisent deux méthodes : la première est classique, se servant d’un matériel simple qu’on peut trouver sur le marché (tournevis, arrache-clous, marteau…) et la deuxième, plus développée, met en scène l’utilisation de moyens technologiques. Ce dernier, plus dangereux, utilise un matériel spécial. Il s’agit entre autres de se servir de clés standard, un appareil qui permet de désactiver l’alarme à distance, ou de clés qui contiennent des puces formatées, etc. Le champ d’action privilégié des voleurs reste le milieu rural et les endroits isolés et peu fréquentés. Les auteurs de la première méthode se limitent à approvisionner des réseaux nationaux spécialisés dans la décortication et la revente en pièces détachées de leur butin avec la complicité de professionnels du métier. Plus instruits, les seconds sont en connexion avec des réseaux transnationaux spécialisés dans le maquillage des véhicules et le remplacement de leurs numéros de châssis avant de les doter de faux documents de circulation, non sans l’assistance de certains employés des services de cartes grises des daïras. Cependant, avant de passer à l’acte qui est souvent prémédité, la victime est ciblée.
«Les malfaiteurs utilisent des méthodes d’escroquerie et de malice pour piéger leurs victimes qui sont généralement étrangères à la localité en les identifiant par le numéro minéralogique de leurs véhicules. Les voleurs ciblent ceux qui stationnent leurs véhicules dans la rue au niveau de leurs quartiers ou dans les parkings informels. Ils utilisent la gent féminine afin d’appâter leurs victimes potentielles et les entraîner vers des lieux isolés bien déterminés pour accomplir leurs forfaits. Les victimes sont généralement seules et non accompagnées, ce qui encourage le passage à l’acte des agresseurs qui, souvent, habitent les environs où se déroule l’acte du vol, ce qui leur permet de s’échapper rapidement. Les véhicules volés peuvent être transportés à l’aide de complices tels que les chauffeurs de camion de dépannage», explique le lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud, le chargé de communication au commandement de la Gendarmerie nationale. Quant aux voitures neuves de différentes marques asiatiques et européennes du segment A, B et H1, elles sont généralement ciblées et il a été enregistré 802 véhicules légers volés et 301 véhicules lourds (camions).Plus de 63% des vols concentrés au centre et à l’est du pays.
L’analyse des données statistiques révèle que la plupart des faits sont concentrés au niveau de la partie centre du pays, avec des taux plus élevés par rapport à l’Est et l’Ouest. Par ailleurs, il est relevé que les trois wilayas : Alger au centre, Constantine à l’est et Oran à l’ouest, ont enregistré des taux presque égaux concernant le nombre d’affaires constatées au niveau des routes nationales et des chemins de wilayas. Les unités de la Gendarmerie nationale, au niveau du centre du pays, ont enregistré 379 affaires ayant permis l’arrestation de 119 personnes dont 51 ont été écrouées et la récupération de 42 véhicules volés. Ces affaires sont réparties plus particulièrement à travers les wilayas d’Alger avec 85 actes, Tizi Ouzou avec 76 méfaits et Blida avec 45 vols. En deuxième position, l’Est du pays, où il a été enregistré 318 affaires, l’arrestation de 180 personnes dont 91 ont été détenues et la récupération de 73 véhicules volés. Les wilayas les plus touchées par ce genre de criminalité sont Sétif (45), Béjaïa (41) et Constantine (30).
En troisième position, les unités de la Gendarmerie nationale de l’ouest du pays ont enregistré 271 affaires, ayant permis l’arrestation de 149 personnes dont 48 ont été écrouées et la récupération de 56 véhicules volés. Les wilayas les plus affectées par cette criminalité sont Oran, Mostaganem et Mascara avec respectivement 129, 36 et 25 vols. Devant ce phénomène inquiétant, le commandement de la Gendarmerie nationale a pris une série de mesures préventives et répressives. Il s’agit de la présence permanente dans le temps et dans l’espace des hommes en vert, l’organisation de services complémentaires plus précisément dans les endroits ayant connu ce genre de faits et l’intensification du contrôle de véhicules. A cela il faut ajouter la multiplication des patrouilles de jour comme de nuit, la mise en place d’un plan d’action efficace pour faire face à ce fléau et le contrôle des marchés de vente de véhicules, de pièces de rechange usagées et de carrosseries.
Par M-F Gaidi, in El Watan, mardi 12 mars 2012 (c)