SOCIETE- PERSONNALITÉS-
BELGAÏD KHEÏRA
D'une famille aristocratique, elle milite très tôt au sein du PPA,
Parti du Peuple Algérien de Messali Hadj, et se trouve dans le Constantinois
quand éclatent les manifestations du 8 mai 1945 et ses massacres,
particulièrement à l’Est.
Née en 1911 à Oran, Kheira part à Sétif et
rassemble 45 orphelins de Beni Aziz, Kherrata et Sétif
dont les parents ont été tués par les Français, militaires ou civils, et les
embarque dans un train à destination d’Alger, puis d’Oran, où ils sont
accueillis à la gare avec un gros comité en liesse, dirigé par le Cheikh Saïd Zemouchi de la medersa d’Oran, le délégué de l’Association
des Oulémas algériens.
Les enfants sont placés dans des familles d’accueil mais Kheira Belgaïd, appelée Bent Bendaoud mais aussi Kheira la
rouge, continuera ses activités de militante, ce qui lui vaudra d’être
étroitement surveillée par les autorités françaises. Elle est arrêtée une
première fois à Oran, puis placée en résidence surveillée à la Casbah d’Alger
où sa santé décline du fait de son éloignement.
Elle réussit à faire venir Mohamed Achouri
d’Oran, l’un des orphelins quelle avait recueilli et qui a grandi depuis, lui
rendant visite chaque jour tout en l’informant de l’actualité et de la
situation dans le pays. Ce sont ces orphelins qu’elle avait placés dans des
familles d’accueil qui vont contacter l’administration française pour la faire
transférer à Oran. Libérée après plusieurs années, elle décède chez elle en
1961 à l’âge de 50 ans, seule, et son corps ne sera découvert que deux jours
après.