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Haouili (El Melhfa)/Vêtement Ouargla

Date de création: 21-11-2025 19:11
Dernière mise à jour: 21-11-2025 19:11
Lu: 18 fois


SOCIETE- PRATIQUES- HAOUILI (EL MELHFA) /VÊTEMENT OUARGLA

© El Moudjahid/Chahinaz Ghellab, jeudi 20 novembre 2025

Qu’elle soit en tissu, en soie ou en étoffe tissée à la main sur le mensej traditionnel, El-Melhfa ouarglie demeure l’un des plus beaux habits traditionnels d’Algérie.

A Ouargla, le patrimoine vestimentaire ne se limite pas à un simple vêtement, il incarne une identité, un mode de vie et une mémoire collective. Parmi ces symboles, El-Melhfa occupe une place particulière. Face aux courants impétueux de la mondialisation et à l’avancée inéluctable de la modernité dans la vie quotidienne, El Melhfa continue de résister aux mutations. Elle conserve toute son authenticité, s’affirmant comme un symbole identitaire et une mémoire vivante qui relie harmonieusement le passé au présent. Encore habillée par les femmes du Ksar, El-Haouli est une véritable œuvre d’art, un héritage vivant transmis de mère en fille. Insensible au passage du temps, elle continue de trôner, avec grâce et éclat, au sommet des cérémonies nuptiales comme symbole d’élégance et de fierté féminine profondément enraciné dans la culture des habitants du Ksar. Plus qu’un simple vêtement, elle incarne la féminité, la pudeur et l’identité culturelle des femmes ouarglies, témoignant d’un savoir-faire ancestral toujours vivant. Le patrimoine local trouve encore des gardiennes passionnées. Parmi elles, Malika Dadi, présidente de l’association At Hanati du patrimoine et de la culture. Dans une petite salle nichée au cœur de la maison de la Culture Moufdi-Zakaria, Khalti Malika, comme on la surnomme localement, poursuit inlassablement son œuvre de transmission du patrimoine vivant du vieux Ksar et de ses habitants. Elle présente une sorte de musée miniature qui retrace la vie des vieux habitants de La Casbah. À travers cette initiative, elle perpétue avec passion la transmission du patrimoine local et des traditions de ses habitants. Vêtements traditionnels, ustensiles anciens, outils du quotidien, tapis et tissages artisanaux, autant d’objets qui racontent l’histoire et l’authenticité du vieux Ksar. Dès que l’on franchit cet espace, on a l’impression de remonter plusieurs décennies en arrière. Même le thé, préparé par Khalti Malika sur la braise et à la vapeur, révèle une saveur particulière qui transforme chaque gorgée en un moment unique. Assis sur les tapis artisanaux étendus au sol, le visiteur retrouve la chaleur des veillées familiales, encore profondément ancrées dans la mémoire collective des habitants de la région. Mais ce qui capte le plus les regards dans ce décor typiquement ouargli, reste l’élégance de son costume traditionnel, El Melhfa, appelé localement El Haouli, dont les modèles suspendus aux murs séduisent par leurs couleurs éclatantes et la finesse de leurs accessoires. Ce costume traditionnel authentique, qui accompagne depuis toujours la femme ouarglie, en particulier, et la femme du Sud, en général, notamment lors des occasions festives, se distingue par ses couleurs éclatantes et son style raffiné. Il se compose, explique Khalti Malika, de trois pièces principales : la «Souriya», confectionnée en tissu soyeux, la «Temlehfet», taillée dans des étoffes nobles et précieuses, et la ceinture en laine, appelée localement «Tebchit». Selon Melle Mounia Ben Yezza, habitante du vieux Ksar et militante engagée dans la valorisation du patrimoine local, dans un entretien avec El Moudjahid, ce vêtement traditionnel ne quitte jamais la femme ouarglie, en particulier la mariée. El-Haouli se porte par-dessus d’autres vêtements, notamment la souriya, une tunique légère ornée de manches (Kmem) en tulle perlé. Maintenu à la taille par une large ceinture en laine (Tabchit), le haouli se distingue par la richesse de ses couleurs, rouge, noir ou vert, qui varient selon les goûts et les occasions. Ce vêtement est souvent accompagné de bijoux et d’ornements traditionnels, tels que les alalaq (de grands anneaux boucles d'oreilles), le Khalkhal et la Tenqayt. Pour compléter la parure, la femme ouarglie porte également le Cherbouch et se couvre la tête d’un voile appelé Meh’rama. Lors du premier jour du mariage, appelé «Yaoum Sidi Abdelkader» et célébré le lundi, la mariée revêt la melhfa en tissu. Le mercredi, elle porte le haouli noir tissé en laine, puis le jeudi, le haouli vert en laine, chaque couleur marquant une étape particulière de la cérémonie et reflétant la richesse des traditions nuptiales de la région d'Ouargla, a ajouté Ben Yezza. À travers ces tenues colorées et chargées de symboles, se perpétue, à Ouargla, l’héritage vestimentaire des ancêtres.