COMMERCE- GOUVERNEMENT- CONFÉRENCE APRÈS IATF 2025/INTERVENTION PRÉSIDENT
TEBBOUNE (CIC, J.2-10-2025)
Trois semaines après la clôture de la 4e Foire commerciale
intra-africaine (IATF 2025), qui avait connu un succès retentissant à tous
points de vue, avec un montant global record en matière de transactions commerciales
conclues (plus de 48 milliards de dollars), le président de la République,
Abdelmadjid Tebboune, a rencontré les opérateurs économiques algériens, jeudi 2
octobre 2025, au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal,
pour conforter le succès de cet événement. Cette rencontre s'est déroulée en
présence de hauts responsables de l'État et des membres du gouvernement, ainsi
que d'opérateurs économiques, d'investisseurs, d'organisations patronales et
d'organismes et entreprises publics et privés. Évaluant l’IATF-2025, le
président de la République a affirmé qu’elle «a été
une véritable opportunité pour les opérateurs économiques, d'Afrique et
d'ailleurs, de découvrir l'Algérie», précisant qu'ils ont trouvé, dans notre
pays, un climat d'investissement propice, «dont nous commençons à récolter les
fruits, et ce grâce aux industriels et aux jeunes entrepreneurs porteurs de
projets», d’où la nécessité de renforcer la présence algérienne sur le continent
africain. Il a rappelé que les objectifs tracés consistent essentiellement à
assurer la qualité et la compétitivité du produit algérien, d'autant plus que
les pays africains «savent, désormais, que le produit
algérien est de qualité», soulignant que l'Algérie mise sur une économie
compétitive, exempte de contraintes bureaucratiques et axée sur les start-up,
domaine où l'Algérie est devenue un leader au niveau africain. «Le succès éclatant que nous avons réalisé ensemble ne doit
pas nous distraire. Le temps est venu pour vous concentrer et appliquer tout
sur quoi vous vous êtes mis d’accord avec nos frères africains et les autres.
Il faut donc une continuité dans les relations. Je pense que ceux qui vous ont
rendu visite ou ceux avec qui vous vous êtes mis d’accord ou ceux avec qui vous
avez signé des contrats attendent de vous d’autres pas. Il faut que les
relations avec eux soient permanentes. La position de l’Algérie requiert qu’il
y ait, à l’avenir, à partir de cette foire, une présence algérienne effective
et massive dans toute l’Afrique», a déclaré le
président de la République. M. Tebboune a cité, à cette occasion, les filières
dans lesquelles l'Algérie a réalisé de grands progrès, telles que les
industries agroalimentaires, la production pharmaceutique, les produits
chimiques et l'électroménager. Le succès de l'IATF-2025, qui était
«exceptionnelle» par rapport aux éditions précédentes, ne peut passer inaperçu,
car constituant un nouveau départ vers une autre étape, où les opérateurs
économiques seront les principaux acteurs, a estimé le président de la
République, qui, après avoir remercié tous ceux qui ont contribué à la réussite
de la Foire par leur mobilisation afin de donner une image honorable de
l'Algérie, a précisé que cette performance avait été réalisé, grâce à des
compétences et à des expertises algériennes, plaçant ainsi l'Algérie en pole
position, pour accueillir des événements économiques à dimension régionale et
internationale. Aussi, le président de la République a affirmé que l'IATF avait
dépassé toutes les attentes, avec 48,3 milliards de dollars de contrats
conclus, dont 11,4 milliards au profit de l'Algérie, outre des contrats en
cours de négociation d'une valeur de 11,6 milliards de dollars. Annonçant que
la commission de suivi des résultats de l'IATF sera prochainement rattachée aux
services du Premier ministre, le président de la R é p u
- blique a i n s i s t é sur l'impératif de « s u i v
r e nos engagements quant à la concrétisation des contrats signés et nous ne
transigerons pas avec ceux qui ne les respecteront pas».
«L'IATF a constitué une opportunité et un motif, pour réfléchir à la
mobilisation de davantage de capacités latentes dans plusieurs secteurs, à
l'instar de l'agriculture, de l'industrie et du tourisme, et à la multiplication
des initiatives, pour produire de la richesse dans un pays qui compte sur de
solides revenus, devançant l'agenda 2063 de l'Union africaine, et déterminé à
être au rendez-vous», a souligné le président de la République, qui a aussi
affirmé : «Vous connaissez l’Algérie tout autant que moi ou même mieux que moi,
parce que vous êtes sur le terrain. Nous avons les moyens et les capacités
d’avoir des revenus en devises plus qu’avec la vente du pétrole. Pour peu que
nous sachions bien e x p l o i t e r notre phosphate, notre fer, notre zinc,
notre plomb et notre baryte... nous pourrions équilibrer les revenus. Ce que ne
pourra pas apporter le pétrole sera compensé par le produit de l’industrie
minière. Je parle de l’industrie minière, car je ne vendrai pas les minerais à
l’état brut.» Le président de la République a exhorté
une entreprise algérienne, ayant conclu un contrat avec le Nigeria pour la
fourniture de deux millions de terminaux de paiement électronique (TPE), à la
nécessité de respecter le contrat et les délais fixés, «même si cela
nécessitait l'ouverture de nouvelles lignes de production et l'extension du
projet, car la crédibilité de l'Algérie est au-dessus de toute considération»,
a-t-il dit, saluant l'exportation de produits algériens, notamment des panneaux
solaires fabriqués localement, vers des pays développés. Concernant
l'industrie, le président de la République a réaffirmé son engagement à porter
à 13%, la contribution de ce secteur au Produit intérieur brut (PIB), alors
qu'elle était de 3% en 2019 et de 18% en 1972, notant que «la production
nationale avait été anéantie» par le passé. Par
ailleurs, il a affirmé que l'Algérie regorge de potentialités et de ressources
nécessaires, pour porter son PIB à 400 milliards de dollars en 2027. Évoquant
la dynamique d'investissement marquant le pays, ces derniers temps, le
président de la République a salué le nombre de projets enregistrés au niveau
de l'Agence algérienne de promotion de l'investissement (AAPI), qui a dépassé
les 17.000 projets, avec la perspective de créer 420.000 emplois, et l'augmentation
du nombre de startup, passant de 200 seulement à près de 10.000 actuellement, «des start-up qui honorent l'Algérie dans les fora i n t e
r n a t i o - naux». Et de préciser : «Celui qui fait défaut à ses obligations envers les
producteurs devra rendre des comptes. S’ils ont besoin de terrain ou quoi que
ce soit d’autre, ils l’auront, et ce ne sera pas une faveur, car l’économie
nationale requiert cela.» Il a, par ailleurs, souligné
«la nécessité d'accroître les capacités productives, en termes de qualité et de
quantité, et de les rendre plus compétitives à l'échelle internationale»,
en adoptant un système de roulement à trois équipes, notamment pour la
production des produits à forte demande. «Il n'y a
aucune distinction entre les opérateurs publics et privés», a-t-il soutenu,
affirmant qu'«ils sont tous concernés par l'essor économique et la
responsabilité qui leur incombe envers le développement national». Il a, ainsi,
réitéré son engagement à garantir un accompagnement de qualité, notamment pour
les opérateurs qui aspirent à élargir leurs activités industrielles et
productives, de manière générale, à travers diverses dispositions et
facilitations, à l'instar du financement par crédit et autres solutions. «Je le dis, en présence du Premier ministre, et le ministre
du Commerce extérieur est là pour l’entendre aussi : "je ne veux pas qu’il
y ait une usine qui voit son chiffre d’affaires baisser parce qu’on ne l’a pas
laissée importer de la matière première. La matière première est la priorité
des priorités. Nous sommes là pour fournir tout ce qui fait marcher l’économie
et fait tenir parole aux opérateurs économiques vis-à-vis des entreprises ou
ses pays africains avec lesquels ils ont signé des contrats. Si vous devez
importer deux fois plus de matière première, importez-en deux fois plus"», a-til martelé. Par
ailleurs, le président de la République a précisé que
«l'Algérie ne renoncera pas à la gratuité de l'enseignement», en dépit
du poids financier que celle-ci représente pour le budget de l'État. Il a
rappelé, notamment, les efforts considérables ayant permis d'éradiquer
l'analphabétisme en Algérie, «alors qu'il avoisinait
les 90% au lendemain de l'indépendance». En conclusion, le président de la République
a souligné que l'IATF-2025 était «l'occasion, pour les
opérateurs économiques, publics et privés, de prouver que l'économie nationale
est sur la bonne voie», affirmant que «l'État fort est celui qui dispose d'une
économie forte, d'une armée forte et d'un peuple conscient et nationaliste».