. COMMERCE- FORMATION CONTINUE- COMMERCE/IA GÉNÉRATIVE, IMPACT (I/II)
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Ferdinand Piette -
Machine Learning Scientist, PhD, Sensefuel,
13 mars 2025
L’IA générative : d’où vient-elle et comment
fonctionne-t-elle ?: Si l’IA générative telle qu’on la connaît aujourd’hui
est récente, ses origines remontent à 2014.À l’époque, des chercheurs explorent
des modèles dits seq2seq, capables d’encoder du texte
sous forme de vecteurs numériques, de les manipuler mathématiquement, puis de
les retransformer en texte.Initialement utilisés pour
la traduction automatique, ces modèles donnent naissance aux premières
représentations de langage (word embeddings) comme Word2Vec ou GloVe, posant ainsi les bases du search vectoriel.Le tournant majeur
intervient en 2017, lorsque des chercheurs de Google publient l’article
scientifique « Attention Is All You Need« . Ils
démontrent que les modèles seq2seq peuvent être simplifiés en ne conservant que
leur mécanisme d’attention, ouvrant la voie aux Large Language Models (LLM).Dès
lors, Google (avec BERT en 2018) et OpenAI (avec
GPT-2 en 2019) développent les premiers modèles capables de prédire les mots
manquants dans un texte et d’anticiper la suite d’une phrase.Il faut toutefois
attendre la fin 2022 pour que ces modèles se démocratisent auprès du grand
public, avec la mise en ligne de ChatGPT par OpenAI.Cette interface conversationnelle, exploitant le LLM
GPT-3.5, révèle à une échelle inédite les capacités de génération de texte de
ces modèles, marquant un véritable tournant dans l’adoption de l’intelligence
artificielle générative.
Les limites des LLM et la génération d’hallucinations : Les LLM ne
réfléchissent pas, ils prédisent. Entraînés à compléter des
textes en analysant des millions de données issues de livres, articles et
forums, ces modèles apprennent à deviner les mots manquants pour reconstituer
des phrases cohérentes.Leur
objectif est de fournir des réponses qui correspondent aux attentes de
l’utilisateur, en générant les mots les plus probables selon le contexte. Mais
cette méthode présente des limites, notamment en cas d’hypothèses erronées.Par exemple, si la question repose sur une
affirmation incorrecte – « La Terre est plate, peux-tu m’expliquer pourquoi ? » – le
modèle tentera de répondre sans remettre en question cette assertion.Même
si les LLMs actuels intègrent presque tous des
sécurités pour limiter ces hallucinations, il est important de rappeler que
leur conception même repose sur des probabilités et des corrélations statistiques.Autrement dit, ces modèles sont,
par nature, sujets à ce type de limitations et de biais.Contrairement à ce que l’on
pourrait penser en lui attribuant une forme de raisonnement, un LLM n’analyse
pas les idées, il extrapole. Il ne génère pas de nouvelles informations à partir de
rien, mais reformule, organise et structure les données qu’il reçoit.Ainsi, il est impossible de créer
un contenu pertinent comme une fiche produit, par exemple, sans données
préexistantes et qualifiées telles que la marque, la taille ou la couleur.
L’émergence du modèle agentic
: vers une IA plus fiable ?: Pour dépasser ces limites, les chercheurs explorent
une nouvelle approche : les modèles multi-agents. Plutôt que de s’appuyer sur
un seul LLM, cette méthode fait coopérer plusieurs agents spécialisés, avec
différents points de vue, différents champs d’expertise.Chacun peut traiter un aspect spécifique
d’une requête, interagir avec des bases de données externes et apporter un
contrôle sur les réponses finales générées.Ce
principe repose sur une idée clé : le tout est plus grand que la somme des
parties. En confrontant plusieurs points de vue et en intégrant des mécanismes
de vérification, ces systèmes pourraient réduire les erreurs et améliorer la
pertinence des réponses.
La coopération entre plusieurs LLM ou agents permet
ainsi de faire émerger un comportement global qui semble plus intelligent et
cohérent que ce qu’il serait possible d’obtenir avec un seul
modèle isolé.L’IA générative
évolue rapidement, mais elle reste avant tout un outil. Bien employée, elle
ouvre des perspectives fascinantes pour les e-commerçants.Toutefois, il est important de se
rappeler qu’elle imite l’intelligence sans jamais réellement la comprendre. Son
adoption implique de relever plusieurs défis techniques, éthiques et
organisationnels afin de garantir une mise en œuvre optimale.
#3- Les défis à surmonter pour les e-commerçants : Bien que l’IA
générative offre des opportunités considérables, son adoption par les
e-commerçants ne se fait pas sans défis. Le premier obstacle majeur est l’intégration
de cette technologie aux systèmes existants.En effet,
l’adoption de la Gen AI peut exiger des ajustements
significatifs des infrastructures techniques en place.Les
e-commerçants doivent garantir que les nouveaux outils s’intègrent parfaitement
avec leurs plateformes e-commerce, leurs CRM et autres systèmes de gestion de données.Ensuite, les questions éthiques et de
gouvernance deviennent essentielles. Les modèles d’IA
générative peuvent parfois être biaisés, ce qui risque d’altérer la pertinence
des résultats ou de poser des problèmes en matière de protection des données personnelles.La gestion de la confidentialité des
informations collectées, ainsi que l’alignement des conseils générés avec les
attentes des clients, sont des enjeux majeurs qui nécessitent une attention particulière.Enfin, la gestion du
changement représente un autre défi crucial.L’implémentation
de l’IA générative nécessite souvent une montée en compétences des équipes et
un accompagnement dans l’adoption de ces nouveaux outils.Convaincre
les parties prenantes internes et assurer une formation adéquate des équipes
sont des étapes clés pour garantir une utilisation optimale de ces
technologies.
L’IA générative : un tournant pour l’e-commerce : Plus qu’une
simple évolution technologique, l’IA générative redéfinit les standards du
e-commerce en transformant aussi bien l’expérience client que la performance commerciale.Loin d’un effet de mode, elle s’impose déjà
comme un levier de différenciation. Mais son adoption ne va pas sans défis :
intégration, gouvernance des données et adaptation des organisations sont
autant d’enjeux à anticiper pour en exploiter pleinement le potentiel.Dans un marché où chaque interaction
compte, les e-commerçants capables d’intégrer ces avancées avec intelligence
disposeront d’un véritable avantage concurrentiel.