SOCIETE- DOCUMENTS ET TEXTES RÉGLEMENTAIRES- HÉRITAGE
DES PETITS ENFANTS (TANZIL) /ALGÉRIE
La question de l’héritage des
petits-enfants *en
cas de décès de leurs parents avant leurs grands-parents a longtemps été
sujette à débat en Algérie. Cependant, avec la réforme du Code de la famille en
1984, le législateur a introduit un mécanisme spécifique appelé le « tanzil », qui garantit aux petits-enfants une
part de l’héritage de leurs grands-parents sous certaines conditions.
Le principe du tanzil : une évolution législative importante
Avant 1984, la transmission de
l’héritage des grands-parents aux petits-enfants en l’absence du parent
intermédiaire (décédé avant ses propres parents) était laissée à la discrétion
du grand-parent.
Ce dernier pouvait choisir de léguer une
part de son patrimoine à ses petits-enfants par le biais d’un testament
volontaire. Toutefois, rien ne l’y obligeait légalement.
Avec l’adoption du Code de la famille en
1984, cette pratique a évolué vers une obligation légale.
Désormais, lorsque des petits-enfants se
retrouvent privés de l’héritage de leur parent décédé avant ses propres
parents, ils prennent automatiquement la place de leur père ou de leur mère
dans la succession de leurs grands-parents.
Cette disposition vise à éviter les
injustices et à garantir que les petits-enfants ne soient pas lésés par les
circonstances de la vie.
Les conditions du tanzil en droit algérien
L’article 169 du Code de la famille
stipule que lorsque les petits-enfants perdent leur parent avant ou en
même temps que leur grand-parent, ils sont considérés comme des héritiers et
reçoivent la part que leur parent aurait normalement obtenue. Cependant, cette
transmission est soumise à plusieurs conditions :
1. Le plafond d’un tiers de la
succession : Selon l’article 170, la part des petits-enfants ne
peut pas dépasser un tiers de l’héritage total du grand-parent, même
si la part du parent décédé aurait été plus importante.
2. L’absence d’autres héritiers
directs : Si les petits-enfants héritent déjà directement de leur
grand-parent (en tant que descendants légitimes), la règle du tanzil ne s’applique pas.
3. Aucune donation équivalente reçue avant
le décès : Si le grand-parent a déjà octroyé de son vivant aux
petits-enfants une part équivalente à celle qu’ils auraient reçue via le tanzil, cette dernière n’a plus lieu d’être appliquée.
4. Une répartition suivant les règles
islamiques : Le partage entre les petits-enfants suit la règle traditionnelle
de l’héritage islamique, attribuant au garçon une part équivalente à celle
de deux filles.
Une mesure pour
éviter les injustices successorales
L’introduction du tanzil
en Algérie a permis d’éviter que des petits-enfants ne soient totalement exclus
de l’héritage de leurs grands-parents simplement parce que leur parent est
décédé trop tôt.
Cette mesure est perçue comme une
correction des lacunes du droit successoral classique, garantissant
une justice intergénérationnelle tout en respectant les principes de
la charia.
Ainsi, les petits-enfants peuvent
bel et bien hériter de leurs grands-parents, mais dans des limites bien
définies par la loi.
Cette disposition renforce la solidarité
familiale et assure que les descendants ne soient pas privés des biens
familiaux en raison du décès prématuré d’un parent.
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*Voir
aussi www.almanach-dz.com
, fiche de lecture de janvier 2011. In société /héritage/enquête Ciddef 2010