SOCIÉTÉ-
BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- ESSAI LILIAN THURAM- « LA PENSÉE BLANCHE » (II /II)
La
Pensée blanche. Essai
de Lilian Thuram. Apic
Editions (et, Alliance internationale des éditeurs indépendants, avec le label
« Le livre équitable ») , Alger 2023, 318
pages, 1 500 dinars
Table : Introduction/ I.L’histoire (Nos imaginaires, Une
Antiquité truquée, Qui a découvert l’Amérique, La traite, La religion
chrétienne, Les Lumières, La science des races, Coloniser, Civiliser, Une
colonisation qui dure ?) / II. Être blanc (Des territoires, Un racisme
systémique, Qui n’est pas blanc ?)/ III. Devenir
humain (Le suicide de la race, Pwofitasyon ( la profitation), Devenir barbare, L’en-commun)
/Conclusion/ Bibliographie/ Index des noms/ Remerciements
Extraits : « L’histoire
que se racontent les Occidentaux et la Chrétienté place les personnes blanches
au centre du monde. Cette histoire a été enseignée à l’école, propagée par
l’inconscient collectif et diffusée dans les débats publics » ( p
23), « Quand les hommes de Colomb (ndlr :Christophe)
emprisonnent ou tuent des Indiens, c’est un « incident
fâcheux ».Quand ils kidnappent des femmes indigènes, c‘est un
« excès ».Mais quand les Indiens répondent à la violence par la
violence, c’est une « tragédie » ou un « massacre » (p 41),
« Encore une fois, les puissants utilisent et réinterprètent la religion
pour construire un discours légitimant sa violence : les croisades, la
traite, la colonisation.....Le monde d’aujourd’hui n’ y échappe pas » (p
53), « Si les formes ont changé, si les discours ont évolué, si les lois
ont été modifiées, il existe une continuité et un héritage entre le racisme
d’hier et d’aujourd’hui » (p 165), « Le racisme est présent même
là où on l’attend pas. Par exemple , à l’heure de
l’intelligence artificielle appliquée aux situations quotidiennes les plus
diversifiées (.....). Les algorithmes sont en train de remplacer les
humains... » (pp 176-177), « Ceux qui véhiculent l’idée qu’il y
aurait un racisme anti-Blancs sont extrêmement
dangereux car ils nourrissent des partis politiques qui croient
en la guerre des races » (p 210)
Avis :Hélas, en France, il n’y a pas que Zemmour, Bardella,
les Le Pen, Messiah et Cie qui sont
racistes.....parce qu’ils sont (ou se pensent) blancs. La « pensée
blanche » est présente partout et elle cause encore bien du mal au monde.
Il faut absolument lire ce livre de Lilian Thuram
pour mieux comprendre la « chose » immonde qu’est le racisme....un mal qui dure encore de nos jours, bien souvent
invisible. Devenu systémique, il est , de plus, enrobé
d’hypocrisie et de multiples « biais implicites » , ce qui le rend
encore bien plus dangereux. Criminel même ! Les Palestiniens en sont les
victimes depuis des décennies.....et l’entité sioniste
qu’est Israël en profite largement, en allant jusqu’au génocide programmé et
planifié à Washington , à Londres et à Paris et exécuté, depuis octobre
2023, à Ghazza et en Cisjordanie.
Citations : « La pensée blanche
n’est pas une question de pigmentation de la peau. C’est une manière d’être au
monde depuis, au moins,
les croisades » (p
18), « L’histoire est un matériau intellectuel et une science humaine avec
lesquels on bâtit le présent » (p 28), « La religion est le meilleur
prétexte, le plus incontestable pour légitimer une domination. Elle est là pour
habiller de vertu la férocité des marchands. Et donner une bonne excuse à tout
le monde de ne pas protester -ou pas trop fort. Qui oserait se risquer à
contrarier Dieu ? » (p 51), « Il n’y a
pas eu et il n’y aura jamais de colonisation sans crimes » (p 102),
« Avant d’être blanc, on est surtout plus clair que d’autres. En effet, il
n’y a personne de blanc, c’est une invention politique et économique » (p
139), « Dès l’enfance, les non-Blancs n’ont pas le droit de rêver à tout.
Les occasions sont déjà restreintes ? La pensée blanche les « oriente »
(p 145), « Le Dieu chrétien est sans doute la plus grande invention de la
pensée blanche » (p148), « Le communautarisme n’existe toujours que
chez l’autre » (p 205), « Facebook (comme d’autres réseaux sociaux)
crée de faux liens. Et laisse croire qu’il fabrique des liens alors qu’il ne
fait que renforcer la solitude de chacun. Il fait de chacun de nous un corps
frontière. Il y a de plus en plus de murs dans le monde. De plus en plus de
réserves. La violence et donc la peur augmentent et enferment chacun dans une
pseudo-sécurité « (pp 253-254), « Personne
ne peut atteindre un haut niveau en refusant les remises en question » (p
291), « Devenir un être libre n’est pas perdre de sa puissance ou de sa
superbe. C’est au contraire une invitation à entrer en résistance » ( p 296)