SOCIETE- PRATIQUES- YENNAYER/CUISINE PLAT « ARFIS »
(GHARDAIA)
La célébration de Yennayer
"Nouvel an Amazigh" à Ghardaia, continue de
ponctuer le temps et d’estampiller cet évènement d’un cachet particulier avec
la préparation d’un plat culinaire traditionnel sucré "Arfis",
très prisé par les habitants.
Célébré dans le M’Zab par les familles
amazighophones, "Yennayer" obéit à un
référentiel d’essence agraire basée sur les différents cycles de végétation et
qui marque le début de la saison hivernale et l’année agraire dans cette région
au climat aride et sec.
Yennayer
est synonyme d’un profond attachement aux traditions ancestrales léguées par
les aïeux suite à la transmission du patrimoine culturel immatériel de
génération à génération dont la femme est gardienne et garante à travers la
préparation de mets, dont l'incontournable Arfis,
dans la pure tradition des habitants du M’Zab.
Arfis
est un plat sucré typique de la gastronomie de la région de Ghardaia,
qui a réussi à résister et à s’imposer aux changements des tendances et
habitudes culinaires. Il refait surface avec force sur les tables des Ghardaouis à l'occasion de Yennayer
et cela, malgré la modernité et la prolifération des pâtisseries dans la
région.
Plat populaire dans les différents Ksour
de la pentapole, Arfis est à l’honneur des
dégustations durant la soirée du 6 au 7 janvier dans les foyers conformément
aux traditions qui insistent sur la préparation de mets à l’occasion de la
soirée du Nouvel An "Yennayer" contenant
uniquement des ingrédients de couleur blanche (sucre, semoule, lait) afin,
dit-on, que la nouvelle année soit une année de paix, de bonheur et faste.
Incontournable lors de la célébration du
Nouvel An Amazigh, ce plat du terroir se prépare essentiellement à base de
semoule, de sucre, de lait et d'œufs que la ménagère fait cuire sous forme de
galette qui, effritée, est passée à la vapeur. Imbiber de smen (graisse
naturelle) et décoré avec du raisin sec et des œufs durs, ce plat, longtemps
synonyme également d’hospitalité légendaire de la région, réunit la famille
élargie, dans la joie, la convivialité et le partage.
Une fois la dégustation achevée, place à
l’inévitable verre de thé accompagné de fruits secs (cacahuètes, amande,
pistache) avant qu’une prière suivie de Fatiha ne soit prononcée pour implorer
Dieu de faire de cette nouvelle année, considérée comme le début de la saison
agricole, une année faste pour l’agriculture et l’hydraulique.
Cet évènement, qui coïncide avec la fin
de la cueillette de la production phœnicicole,
constitue une étape cruciale, selon les traditions et coutumes ancestrales des
habitants des oasis du M’Zab, pour passer en revue la situation
environnementale des palmeraies et annoncer le début de l’opération de soins et
de toilettage des palmiers-dattiers productifs, a indiqué à l’APS Hadj Bakir, propriétaire d’une palmeraie à Ghardaia.
Le but de cette opération est de débiter
à la scie tranchante ou à la hache les palmes sèches, les rémanents et autres
arbustes morts, la pousse des rejets, le lif et les
restes des hampes florales afin de permettre au sol de conserver l’humidité et
les éléments nutritifs pour réduire le danger d’incendie, a-t-il expliqué.
Cette opération de toilettage touche
également les séguias et autres réseaux de partage des eaux d’irrigation des
palmeraies, a précisé ce connaisseur des travaux saisonniers agricoles.