COMMERCE –
FORMATION CONTINUE- MARKETING DIGITAL/ POIDS DES FREELANCES/FRANCE 2023
Le
poids massif des Freelances dans le marketing digital
© Yannick
Cabrol, Senior, 4 décembre
2023/ https://www.larevuedudigital.com/
Les Freelances sont particulièrement présents dans le secteur du marketing
digital. C’est ce que montre l’étude menée par EY avec l’Alliance Digitale,
association professionnelle clé du secteur. Alors que la filière dans son
ensemble emploie environ 300 000 personnes, cela comprend 100 000
Freelances.
Etude présentée le 30 novembre
Les détails de l’organisation de ce secteur particulièrement émietté et
compliqué malgré la présence de quelques poids lourds ont été présentés dans le
cadre d’une étude menée par Yannick Cabrol, Senior manager chez EY, le 30
novembre à l’occasion de l’événement organisé par Alliance Digitale, présidée
par Nicolas Rieul.
« On dénombre 100 000 Freelances qui travaillent sur les métiers
du marketing digital »
L’étude s’est penchée sur les Freelances en s’appuyant sur les plateformes
Malt et Linkedin. « On dénombre 100 000
Freelances qui travaillent sur les métiers du marketing digital soit
directement auprès des entreprises du secteur soit directement auprès des
marques et des annonceurs. Ces 100 000 Freelances représentent environ
30 000 ETP [Equivalents temps plein]»
présente Yannick Cabrol.
L’étude a également dénombré combien de personnes travaillent directement chez
les marques et les annonceurs sur des métiers du marketing digital. « C’est
110 000 personnes, soit 80 000 ETP [Equivalents temps plein].
L’éco système est en fait beaucoup plus large qu’il n’y paraît. C’est finalement
300 000 personnes qui en France bénéficient de l’activité de la filière du
marketing digital » explique Yannick Cabrol.
Un secteur d’activité émietté entre 9000 PME et TPE
Cette part importante des freelances accompagne l’émiettement du secteur du
marketing digital en France qui est constitué dans son cœur de 9000
entreprises, essentiellement des PME et TPE (Toutes petites entreprises).
Autour de ce cœur, il y a énormément d’entreprises, de fournisseurs, de
prestataires, de freelances qui gravitent. Ils sont une des spécificités du
secteur.
« Le cœur de la filière [du marketing digital] recense 9000
entreprises. Ce sont de manière écrasante des PME
et des TPE »
L’écosystème du marketing digital est très compliqué. Son cœur est placé
entre les marques et les annonceurs d’un côté, et les consommateurs et les
usagers digitaux de l’autre. « Ce cœur de la filière [du
marketing digital] recense 9000 entreprises. Ce sont de manière
écrasante des PME et des TPE (96% d’entre elles) »
commente Yannick Cabrol.
Au cœur de la filière du marketing digital, on trouve trois grands types
d’activités. « Il y a le conseil, la création et l’intégration pour les
marques, ce sont essentiellement les agences et les cabinets de conseil »
décrit le consultant. « Ensuite, on trouve la commercialisation
d’espaces, le contenu, les canaux de distribution, ce sont essentiellement les
régies et les médias qui travaillent autour de ces activités » dit-il.
« Et enfin, il y a les technologies marketing et de mesure pour mesurer
l’efficacité des différentes campagnes » ajoute-t-il.
En matière d’emplois, le cœur du marketing digital emploie 36 000
équivalents temps plein. Côté fournisseurs et prestataires, on dénombre
32 000 ETP. Et l’impact induit chez les commerçants, représente 3400 ETP.
Chacune des trois grandes activités constituant le cœur de l’activité du
marketing digital représente un tiers de la valeur ajoutée générée par le
secteur. Il s’agit de la contribution de chaque entreprise au PIB de la France.
Un impact de la filière du marketing digital évalué à 10 milliards d’euros
en 2022
L’impact total de la filière du marketing digital s’élève à 10 milliards
d’euros en 2022. Cela se décompose en 4,7 milliards d’euros qui proviennent de
ce cœur du marketing digital venant des 9000 entreprises, PME et TPE, et de 5,1
milliards d’euros généras auprès des fournisseurs, des prestataires,
freelances, ce que l’on appelle l’impact indirect. Et 0,5 milliard, ce que l’on
appelle l’impact induit, du fait que les salariés de ces entreprises dépensent
leur salaire dans les commerces locaux.
« Les annonceurs s’adaptent avec 53% des dépenses publicitaires qui
sont désormais réalisées sur des canaux digitaux »
« Le marketing digital fait partie de la vie quotidienne des
Français » souligne Yannick Cabrol. « D’abord parce qu’une
très large majorité des Français utilisent les réseaux sociaux, ensuite parce
que de plus en plus d’entre eux utilisent les canaux digitaux pour acheter des
biens et des services » poursuit-il. « 13% des ventes dans le
commerce de détail sont effectuées en ligne aujourd’hui, contre 5% il y a 10
ans c’est donc une très forte croissance. Et donc logiquement les marques et
les annonceurs s’adaptent avec 53% des dépenses publicitaires qui sont
désormais réalisées sur des canaux digitaux qui sont devenus majoritaires dans
les canaux utilisés » souligne-t-il.
La filière du marketing digital a vécu une très forte croissance. Entre 2018 et
2022, il y a eu +7% de croissance annuelle moyenne de la valeur ajoutée. La
filière du marketing digital pèse plus que la filière du jeu vidéo et du cinéma
réunis. On constate un très effort d’investissement en R&D de la filière.
On estime que 930 millions d’euros sont dépensés par les entreprises du
marketing digital, les 9000 entreprises du cœur de l’activité. C’est plus que
le secteur des télécoms pourtant plus important en taille, souligne Yannick
Cabrol.
Des emplois intégrés dans le tissu local de la France
Les emplois du marketing digital – ceux des 9000 PME et TPE – sont situés en majorité
à l’extérieur de l’île de France, contrairement aux idées reçues. Evidemment
les grands groupes se localisent en île de France. Mais la filière est
structurée autour de 9000 PME et TPE qui sont au contact du tissu commercial,
du tissu associatif, du tissu industriel français, présente le consultant. Ces
PME et TPE font par exemple de petits sites internet pour que les commerçants
puissent interagir avec leurs clients pendant la crise du Covid.
« Les entreprises du marketing digital versent un salaire légèrement
supérieur à 58 000 € bruts par an«
Les emplois sont de qualité à 91% en CDI. « Ce sont des emplois qui
sont mieux payés que la moyenne. Les entreprises du marketing digital versent
un salaire légèrement supérieur à 58 000 € bruts par an. C’est 1,5 fois
supérieur à la moyenne du secteur tertiaire » énonce Yannick Cabrol.
Autre enseignement de l’étude, le secteur considère que la France se distingue
par la qualité de ses professionnels dans ce domaine, la capacité à travailler
ensemble. Mais tout n’est pas rose.
L’environnement législatif, réglementaire, fiscal, est parfois un frein en
France et fait prendre un peu de retard par rapport aux concurrents
étrangers. « C’est un désavantage compétitif » déclare le
consultant. Pour l’avenir, trois enjeux se dégagent. Le premier enjeu est
réglementaire. La fin des cookies tiers va bouleverser les modèles économiques
de beaucoup d’entreprises. Il y a ensuite un enjeu technologique. L’IA va
bouleverser les types d’emploi et la manière dont on organise le travail. Et
enfin, il y le sujet de la transition environnementale. C’est autant un sujet de
décarbonation qu’un sujet de consommation plus responsable, conclut-il.