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Violences faites aux femmes 2021/Insp 2023
Date de création: 25-09-2023 17:38
Dernière mise à jour: 25-09-2023 17:38
Lu: 311 fois
SOCIETE- ETUDES ET ANALYSES- VIOLENCES FAITES AUX
FEMMES 2021 /INSP 2023 ©Synthèse Sofia Ouahib/
El Watan, 24 septembre 2023 La
majorité des victimes, soit 85%, se sont adressées, précise le rapport, au
service de médecine légales et plus de la moitié d’entre elles ont consulté un
médecin pendant le deuxième semestre, soit de juillet à décembre.
Deux mille
vingt-quatre (2042) femmes victimes de violences ont été déclarées dans les
hôpitaux étudiés dans 5 wilayas du pays, du 1er janvier au 31 décembre 2021.
23% d’entre elles sont victimes de violence pour la première fois»,
c’est ce qu’indique le rapport sur le système de collecte des données relatives
aux femmes victimes de violence, publié par l’Institut national de santé
publique (INSP), précisant que les agressions physiques ont représenté la
majorité des violences déclarées, soit 89%, suivies des agressions
psychologiques avec 11% et enfin, les agressions sexuelles avec 7%.
Ce rapport est
en réalité une étude basée sur un système de notification d’informations
relatives aux femmes victimes de violence et a principalement ciblé les
services de médecine légale, de gynécologie et des urgences des hôpitaux de 5
wilayas, à savoir Oran, Alger, Blida, Médéa et El Oued et cela durant la
période allant du 1er janvier au 31 décembre 2021. L’étude a notamment indiqué
que 1327 déclarations de violences faites aux femmes ont été enregistrées dans
les hôpitaux de la wilaya d’Oran, soit près des deux tiers (65%).
La wilaya
d’Alger arrive en seconde position avec 236 déclarations, soit 12%, tandis que
Blida occupe la troisième place avec 332 déclarations, soit 16%. En ce qui
concerne les déclarations au niveau de la wilaya d’El Oued, elles étaient au
nombre de 147, soit 7%. L’étude indique par ailleurs qu’il n'y a eu aucune
déclaration de violence à Médéa entre le 1er janvier et le 31 décembre 2021. A
noter que l’agression s’est déroulée, dans 34% des cas, le soir, de 17h à
minuit et, de manière générale (73 % des cas), le domicile est le principal
lieu d’agression, sachant que l’agresseur était, principalement (75%), de sexe
masculin.
«64% des
agresseurs se trouvaient sans emploi et 20% étaient des fonctionnaires», ajoute le rapport. Sachant que les agresseurs les plus souvent cités
sont, par ordre décroissant, respectivement le mari (38%), un inconnu (8%), les
voisins (8%). «Si l’on regroupe les modalités, dans la
majorité des cas, il s’agit d’une personne connue de la victime, vivant dans
son entourage immédiat (60%). Moins du dixième des
victimes ont été agressées par des inconnus (8%)», expliquent les auteurs du rapport.
La majorité des
victimes, soit 85%, se sont adressées, précise le rapport, au service de
médecine légale et plus de la moitié d’entre elles ont consulté un médecin
pendant le deuxième semestre, soit de juillet à décembre. Le rapport indique
également que plus des 2/3 des femmes agressées, soit 64%, ont consulté toutes
seules et le reste des femmes sont accompagnées par un membre de la famille
(34%).
L’étude a aussi
révélé que deux femmes agressées sur trois, soit 63%, étaient mariées, et un
quart de ces femmes agressées, soit 20%, avaient fait des études secondaires,
30% avec un niveau moyen (collège), tandis que 5% étaient sans instruction.
La femme au
foyer représente, quant à elle, les 2/3 des femmes agressées, soit une
fréquence de 65%, tandis que la femme travailleuse représente quelque 15% des
femmes agressées. En ce qui concerne l’âge des victimes, l’étude a révélé que
les victimes sont des femmes relativement jeunes, dont l’âge moyen est de 35
ans.
«La prise en charge des victimes, quant à elle, paraît
insuffisante, car peu de victimes (11%) ont bénéficié d’une prise en charge
psychologique. Alors que la violence engendre des conséquences graves de type
psychologique chez la femme agressée», déplore le rapport. Néanmoins, 72% des femmes agressées ont tout de
même bénéficié d’une prise en charge médicale.
Le rapport
affirme, par ailleurs, que l’établissement du certificat médical constitue une
pièce essentielle lors du dépôt de plainte, qui permet au magistrat de mesurer
l’importance des dommages subis, la gravité des agressions et de décider des
poursuites judiciaires à la lumière des faits établis.
«Mais dans 36% des cas, ce certificat médical n’a pas été
délivré à la victime», révèle l’étude. De ce fait, les
auteurs du rapport recommandent d’élargir le champ de déclaration et du suivi
des femmes victimes de violence aux différentes régions sanitaires afin de
pouvoir calculer et comparer le taux de prévalence de ces violences. L’étude
appelle aussi le personnel de santé de signaler les principaux signes cliniques
et surtout d’encourager le dépistage, les soins, l’accompagnement et
l’orientation des femmes victimes de violence.
«Une bonne estimation des tendances démographiques de la
population à risque est également nécessaire», suggère le
rapport, appelant au passage à coordonner les ressources humaines et
matérielles : gynécologues, ophtalmologues, médecins légistes, orthopédistes,
psychologues, psychiatres, généralistes.
Par ailleurs, le
rapport recommande la mise en place d’une action globale au niveau du secteur
de la santé contre les diverses conséquences de la violence à l’égard des
femmes, et cela en mettant en place, par exemple, des procédures et des
protocoles officiels d’orientation-recours. Etant donné que cette étude n’a
ciblé que 5 wilayas du pays, le rapport recommande de prévoir une enquête
nationale sur les violences faites aux femmes.
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