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Sciences (et Recherche scientifique)

Journée du Samedi 22/05/2022

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-Dans une lettre adressée aux députés algériens représentant la communauté algérienne à l'étranger, un panel de six scientifiques algériens expatriés attirent l'attention sur la « menace d'exclusion des scientifiques algériens résidant à l'étranger de toute responsabilité au sein de l'Académie algérienne des sciences et des technologies (AAST) ». En effet, dans cette lettre, dont une copie a été remise au Quotidien d'Oran par le Pr Maghraoui Mustapha, physicien du globe et géologue à l'Institut Terre et Environnement de Strasbourg (ITES) et président élu de la Commission sismologique africaine, les six scientifiques expatriés dont un ancien ministre de l'Education nationale, Ahmed Djebbar, et le chimiste physicien de renom Abderrahmane Tadjeddine de l'Université Paris-Sud-Orsay, et le Dr Azzedine Bousseksou, directeur de recherche au CNRS, attirent l'attention des plus hautes autorités du pays sur « la grave menace d'exclusion des scientifiques algériens résidant à l'étranger de toute responsabilité au sein de l'Académie algérienne des sciences et des technologies (AAST), contenue dans le texte de loi 2022-02 du 25 avril 2022, déterminant l'organisation, la composition, le fonctionnement et les missions de l'Académie algérienne des sciences et des technologies ». « A notre grande surprise, le projet de loi proposé par l'Académie a été modifié par rapport à sa version initiale préparée par l'Académie et adoptée à l'unanimité par l'ensemble des académiciens algériens, en particulier les articles 9, 12 et 20 qui stipulent que seuls les résidents en Algérie peuvent postuler et accéder au poste de la présidence de l'Académie, faire partie du bureau de l'Académie ou présider les différentes sections scientifiques ou technologiques de l'Académie », lit-on dans la même lettre. « Ces dispositions sont d'abord une régression par rapport à ce qui a bien fonctionné depuis, basé sur le décret présidentiel de création de l'AAST daté de 2015 », écrivent les scientifiques algériens expatriés qui notent que « ces trois articles amendés sont anticonstitutionnels et visent à écarter les Algériens non résidents en Algérie de toute responsabilité au sein de l'Académie ». «Écarter les scientifiques algériens non résidents en Algérie n'a tout simplement aucun sens, et même risquerait d'amoindrir inutilement la portée des actions de l'Académie algérienne des sciences et des technologies ». « La création de l'Académie par décret présidentiel de 2015 a permis, après la sélection par un panel de scientifiques des plus prestigieuses académies du monde, d'avoir un noyau de 46 académiciens dont 6 résidents à l'étranger avec l'objectif d'avoir à terme 200 académiciens sélectionnés et fonctionnant selon les standards internationaux en vigueur dans les grandes académies du monde, nous pensons que les modifications citées ci-dessus nuisent gravement à l'unité de l'Académie, au risque même de l'éteindre et d'empêcher notre pays d'avoir une académie de qualité et de prestige fonctionnant comme celles de toutes les autres nations de la planète », écrivent encore les six académiciens dans leur missive, dont une copie a été adressée à la présidente de l'AAST, Malika Allab et à l'ensemble des membres de l'Académie résidents en Algérie. « Je tiens à vous rappeler que par principe nous avons refusé lors des débats sur ce texte de l'académie scientifique, cette exclusion non constitutionnelle de nos compétences et sommités scientifiques à l'étranger. La composition des organes de cette académie devait en priorité privilégier le mérite et l'excellence académique sans se soucier du lieu de domicile », écrit en guise de réponse Abdelouahab Yagoubi, membre de la Commission des affaires étrangères, de la coopération et de l'émigration de l'APN. « Le texte ayant été voté dans son ensemble malheureusement par la majorité parlementaire, il ne nous reste plus qu'à entamer une démarche auprès de la Cour constitutionnelle pour le réviser. Je m'engage personnellement à œuvrer pour agir ensemble dans ce sens avec le soutien de mon groupe parlementaire, en essayant de faire adhérer à cette démarche quelques députés des autres groupes qui accepteraient de signer avec nous la requête qui sera adressée à la Cour constitutionnelle », poursuit le député représentant la communauté nationale à l'étranger. « Je tiens également à vous informer que votre courrier sera transmis à mon collègue, président de la Commission de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique de l'APN ».