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Jeunesse en Algérie/Etude FES 2021

Date de création: 17-04-2023 19:09
Dernière mise à jour: 17-04-2023 19:09
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POPULATION- ETUDES ET ANALYSES- JEUNESSE EN ALGERIE/ETUDE FES 2021

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Etude sur Les jeunes en Algérie : La jeunesse à la recherche d’espaces d’expression

 © Synthèse El Watan/Nassima Oulebsir, 16/04/2023

 

Le cadre dans lequel la jeunesse a des possibilités de manœuvrer dans la sphère sociale et politique est «assez restreint, voire restrictif». C’est ce que souligne Khadidja Boussaïd, sociologue qui a analysé les résultats d’une étude intitulée Les jeunes en Algérie, menée par la Fondation Friedrich-Ebert-Stiftung (FES). 

Cette étude présente un aperçu de la situation socioéconomique de la jeunesse en Algérie, sur la base d’une analyse des données d’une enquête menée auprès de 1046 jeunes hommes et femmes en 2021, âgés entre 16 et 30 ans. Le constat de la sociologue, également maître de recherche au Cread, à l’Université d’Alger 2, sur les jeunes s’explique d’une part par «la limitation de leurs libertés individuelles qui entame l’expression pure de leur identité, et, de ce fait, l’accroissement de leur vulnérabilité relationnelle»

Par ailleurs, et malgré leurs divers potentiels, il est constaté «leur éviction de la sphère économique par leur faible intégration sur le marché du travail dans des conditions décentes». L’étude portant globalement sur «La jeunesse au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : analyse de résultats» renforce, selon le rapport, l’idée du positionnement des jeunes dialectiquement comme une catégorie d’outsiders. 

D’un côté, ils sont socialisés dans des institutions de normalisation inclusives, d’un autre côté, ils sont marginalisés matériellement par la non-accessibilité aux ressources qui leur permettraient de s’autonomiser en tant qu’adultes. Au niveau politique, la crise de confiance creuse le fossé entre les jeunes et les autres générations. La jeunesse reste une catégorie vulnérabilisée qui cherche des espaces d’expression au-delà des difficultés qu’elle rencontre dans sa quotidienneté. 

Ces espaces peuvent être de l’ordre de l’informel, de la migration ou du repli communautaire. «Ce que la jeunesse nous raconte dans cette enquête, c’est avant tout ce qu’elle ne veut pas. Elle ne veut pas être observée comme une catégorie exogène et mise à l’écart de la société. Elle ne veut pas être infantilisée et maintenue dans des systèmes d’assistanat, soit matériel ou relationnel», peut-on lire dans le rapport. 

Désir de migrer

Cette jeunesse ne veut non plus continuer à subir des inégalités multidimensionnelles qui entravent concrètement l’affirmation de son identité comme «formation sociale capable d’agir comme une force de changement». A une question sur les principes religieux, plus de 60% des jeunes déclarent vivre en suivant les principes de la religion et 41% d’autres estiment que la religion a un rôle à jouer dans la vie publique. Comme la précédente étude de 2016, le désir de migration est intact. 

Dans l’ensemble, la moitié des jeunes enquêtés (51%) désirent immigrer et en termes de destination, l’Europe reste un espace central du projet migratoire, suivie par le Canada et les USA, puis par les pays du Golfe. La volonté d’émigrer est aussi liée à la non-valorisation des potentiels créatifs et inventifs des jeunes, et ce, dans divers domaines. 13% épargnent pour les projets migratoire, alors que 43% pour cas de besoin. Pratiquement la moitié des jeunes questionnés dépensent leur argent en l’habillement (48%) suivi de la connexion internet avec 32%. 
 

70% des jeunes enquêtés disent avoir un contrat de travail et pourtant les données chiffrées de l’étude révèlent que ces jeunes perçoivent en moyenne 11 000 DA par mois de la part de leur famille. D’ailleurs, il est constaté que l’index de sécurité des jeunes le plus élevé est accompagné par le besoin de famille assez fort. C’est-à-dire que ces jeunes ont besoin de famille pour vivre heureux et se sentent mieux en sécurité (70%). 80% des enquêtés déclarent vivre avec leurs parents sous le même toit. 

A noter aussi que 40% des jeunes estiment que la génération la plus âgée devrait réduire ses demandes en faveur de la jeune génération, surtout que la plupart des répondants appartiennent à la classe moyenne et ils déclarent que leurs opportunités de carrière ont été substantiellement réduites en raison de la pandémie de Covid-19.