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Cinéma en Afrique 2022

Date de création: 11-12-2022 19:41
Dernière mise à jour: 11-12-2022 19:41
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CULTURE- ETRANGER- CINEMA EN AFRIQUE 2022

-En Afrique, seulement 35,2% des pays offrent un soutien financier aux réalisateurs. L’information est fournie par l’Unesco dans son rapport sur l’industrie du film en Afrique. Au nombre des principaux problèmes du 7e art continental, l’étude a longuement insisté sur le manque de financements gouvernementaux africains.

« Selon nos recherches, seuls 19 pays sur 54 (35,2 %) proposent un soutien financier aux réalisateurs, le plus souvent sous forme de bourses ou de subventions. Les autres mécanismes de soutien, comme l’allégement de l’impôt sur le revenu, les exonérations de droits de douane sur l’équipement cinématographique, les crédits bonifiés, les garanties financières, les crédits d’impôt pour entreprises qui investissent dans des films, voire les quotas pour la diffusion de contenus locaux, restent l’exception plutôt que la norme », informe l’étude.

Le problème avec le manque de financement des gouvernements est que le besoin d’investissement est, bien des fois, comblé par des gouvernements ou des organisations étrangères qui peuvent imposer des critères modifiant l’authenticité du film. « Il y a toujours une forme de censure qui s’impose de la part des canaux de diffusion qui impliquent certaines formes précises. Ces règles-là amènent, par conséquent, le cinéaste à formater ses dires et sa façon de dire. Le vrai travail d’un artiste, qu’il soit un musicien, un cinéaste… est de trouver la forme adéquate à son discours. C’est ça, en fait, la difficulté et le combat pour le cinéaste, celui de réussir à financer son film sans tordre son discours », explique le réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis dans une interview accordée au média marocain l’Opinion.

Le financement étranger des films africains pose également un autre problème essentiel : le rapatriement des revenus générés vers le pays source de l’investissement.

A noter que  L’Afrique perd au moins 50% du chiffre d’affaires de son cinéma à cause du piratage. L’information est fournie par l’Unesco dans son étude « L’industrie du film en Afrique », publiée en 2021. « Deux tiers des pays ayant pris part à la consultation menée dans le cadre de ce rapport estiment qu’au moins 50 % du chiffre d’affaires potentiel du secteur est perdu en raison de l’exploitation illégale des contenus audiovisuels créatifs, ce qui décourage souvent les investissements structurés », informe l’étude.

La situation est commune à tous les marchés cinématographiques mondiaux même si en Occident le piratage, notamment grâce au téléchargement illégal est combattu par les régulateurs. En Afrique, les dynamiques du piratage sont différentes. Au Nigeria, par exemple, les pirates ont vendu pendant longtemps des films obtenus illégalement et copiés sur des supports CD. Pour lutter contre les différentes spécificités du piratage en Afrique, chaque pays du continent doit proposer des solutions spécifiques à sa situation sur le plan réglementaire.

Seulement, toujours selon le rapport de l’Unesco, « seuls 44 % des pays disposent d’une commission du film et 55 % d’une politique cinématographique. Lorsqu’elles existent, les règles sont parfois perçues comme des obstacles plutôt que des soutiens. Le piratage reste effréné ».  Alors que l’investissement et la formation sont souvent mis en avant comme lacunes du cinéma africain, le manque de réglementation est également un des obstacles aux progrès du cinéma africain.