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Recueil articles Said Sadi- "Révolution du 22 février ......"

Date de création: 30-10-2022 18:50
Dernière mise à jour: 30-10-2022 18:50
Lu: 298 fois


 

VIE POLITIQUE – BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RECUEIL ARTICLES SAID SADI- « REVOLUTION DU 22 FEVRIER.... »

Révolution du 22 février . Du miracle au mirage.Une impasse algérienne. Recueil d’articles et de contributions de Said Sadi . Editions Frantz Fanon, Alger 2022, 302 pages, 1 000 dinars

Dans le premier tome, édité en 2019, le titre était bien plus court et bien plus optimiste , puisqu’il parlait seulement  de « Miracle algérien ». Seulement ! En trois années  les choses ne s’étant pas passé comme il le fallait, le sous-titre de l’ouvrage, « augmenté »,  est assez pessimiste : « Du miracle au mirage ». C’est tout dit.

 Les articles de l’auteur – des contributions « écrites au jour le jour et dans le feu de l’action - reflètent, en fait, fidèlement, à plusieurs  interrogations récurrentes : Pourquoi en Algérie plus qu’ailleurs, il ne suffit pas de provoquer une puissante mobilisation en faveur de la rupture pour qu’elle soit entendue et assumée par celles et ceux qui disent comprendre les colères qui les sous- tendent ?  Pourqoui  les appels à une convention nationale pour définir les mécanismes et les retombées des multiples  « révolutions » (dont celle de février 2019)  se sont se retrouvées « condamnées » ? A cause de .......l’aliénation des élites ? Peut-on aussi se suffire de la Diaspora , se retrouvant – « du fait de la violence étatique et sociale  - l’essentiel de la ressource humaine algérienne assumant (le pouvait-elle ? )  « le rôle de traducteur institutionnel d’une insurrection citoyenne inédite » ? En Algérie même, un « groupe déterminé » , assumant la substance politique de l’Ald (Charte pour l’Algérie libre et démocratique) appelait à une convention nationale pour définir les mécanismes , les méthodes et les délais d’une transition. Tout cela face aux « manœuvres du pouvoir qui jouait la montre ».

Beaucoup d’interrogations, n’ayant recu (ne pouvant recevoir) , pour l’auteur, de réponses convaincantes car il fallait d’abord que la pensée critique explore les labyrinthes d’une histoire chaotique. L’invitation à l’exercice – suite à la lecture des articles et réflexions- est lancée. Un exercice objectivement peu facile mais pas impossible.

Beaucoup (trop ?) de sujets sont abordés, rapidement ou longuement mais toujours instructifs. D’abord sur l’évolution politique du pays présentée par un homme devenu politicien grâce à sa lutte et sa défense des Droits de l’Homme....et surtout, me semble-t-il, à une très forte conviction « soumammienne ». Jusqu’à l’obsession.

Un recueil   tout y passe . Le Hirak, la Révolution, Abane Ramdane, Boumediene,  le Congrès de la Soummam, Rachad, la laïcité, la répression, la Constitution, Matoub Lounès, la Badissiya-Novembriya, l’islamo- populisme,  l’Algérie et ses archaïsmes, le Maroc, le Maghreb, le Corona, la Palestine, la tragédie libanaise,  les agressions........  Un « testament » ?

Table des matières : Avant-propos/ Avertissement/ Chroniques (45)

L’Auteur : Né le 26 août 1947 à Aghribs , médecin psychiatre….Militant , nationale 89, le Rcd, parti social-démocrate laïc qu’il présidera jusqu’en mars 2012. Il a été par deux fois  député (Apn)d’Alger  et , aussi, candidat à l’élection présidentielle. Auteur de plusieurs ouvrages (dont « Mémoires. La guerre comme berceau, 1947-1967 » et « La fierté comme viatique, 1967-1987 » aux   Editions Frantz Fanon)

Extraits : « Si le séisme de février 2019 n’a pas emporté le système politique algérien, il  a provoqué en son sein des schismes inédits dont les répliques et les turbulences risquent de rythmer un long et fatal chant du cygne » (p 14), « L’Algérie officielle est une mixture de léninisme sans marxisme, de fondamentalisme sans le cjlergé connu chez les Chiites et de jacobonisme sans la culture républicaine » (p35), « Sauf à s’assumer comme théocratie, un Etat démocratique n’a pas de religion.Il a des institutions, des normes et des règles qui permettent au citoyen d’être l’arbitre permanent de son destin avec des droits et des devoirs, c’est-à-dire des bénéfices et des obligations civiques »  (p134), « Le problème avec les hommes aveuglés par la haine et qui ont perdu contact avec le réel, c’est qu’ils finissent par croire que la réalité n’est pas ce qu’elle est mais ce qu’ils ont décidé qu’elle devienne.Ils mentent mais ils n’en ont pas conscience » (p172)

Avis :Un recueil qui permet d’avoir une idée sur le déroulé de l’Histoire récente. Met les points sur i , bien cela ne va pas  plaire pas tout le temps à tous les lecteurs (car trop de jugements de valeur....ce qui est signe d’un engagement politique, certes orienté et précipité , mais  clair, décidé et  franc).Sens aiguisé des formules-chocs ! Ah, il me semble qu’il insiste un peu trop sur la « singularité kabyle » et qu’il idéalise le rôle possible des élites algérienne et marocaine

Citations : « Les cinquante-sept ans de congélation politique du Fln ont formaté et inhibé les esprits : l’esclave a peur de la liberté » (p 15), « Quand la dimension symbolique de l’Histoire vient stimuler les luttes, elle joue toujours un rôle de catalyseur.Dans ces moments privilégiés, les ferveurs populaires se transforment alors en dynamiques libératrices » (p 27), « Les révolutions qui marquent l’histoire sont celles qui élaborent  les bonnes doctrines, prennent  les bonnes  décisions, adoptent les bonnes méthodes, le tout se transmettant dans l’histoire par des actes symboliques »( 32), « Une nation se grandit toujours qand elle assume et honore les séquences les plus fécondes de son histoire » (p53), « Un peuple qui récupère sa mémoire sort rarement de l’histoire » (p 61), « L’histoire enseigne qu’il est souvent plus simple de venir à bout d’un ennemi que de vaincre ses propres démons » (p81)  , « Sous une casquette, un turban, une kippa ou avec une croix, un dictateur reste un dictateur » (p94), « L’histoire a vérifié sous tous les cieux une équation intangible : appétits carriéristes+courte vue= hypothèque de la démocratie » (p109), « Un peuple meurt ou régresse quand il ne tire aucune leçon du passé (p117), « Il n’y a d’impasse que celle dont on ne veut pas sortir » (p177), « Qu’elle soit active ou passiven la complicité est  toujours plus condamnable que la démission » (p209), « Le combat pacifique ne vise pas à contraindre mais à convaincre »  (p 275)