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Insuffisance rénale

Date de création: 24-05-2008 14:47
Dernière mise à jour: 28-04-2013 16:37
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SANTE - MALADIE - INSUFFISANCE RENALE

- L'insuffisance rénale chronique est un terme qui désigne l'altération à des degrés divers du fonctionnement des deux reins. Le nombre de personnes touchées par cette maladie ne cesse de croître dans le monde.
En Algérie, on estime le nombre des nouveaux patients enregistré chaque année au stade terminal de leur insuffisance rénale à 3 000 cas, soit 50 à 100 nouveaux cas par million d'habitants. En 2004, les statistiques du ministère de la Santé faisaient état du traitement de 300 000 patients.
L'hémodialyse en centres lourds (Chu, hôpitaux régionaux) est la première méthode de traitement dans notre pays, très loin devant le dialyse péritonale, la greffe rénale et l'hémodialyse hors centre qui est quasi-inexistante.
C'est à partir de 1980 que la technique de la dialyse péritonale (Dp) a été introduite en Algérie et ce, grâce aux efforts des premiers spécialistes algériens en néphrologie. Et, la première greffe rénale à partir de donneur a été effectuée le 14 juin 1986.
Environ 10% des patients sont mis sous la technique de la dialyse péritonale continue ambulatoire (Dpca).
Notes: - Un arrêté ministériel autorisant les prélèvements d'organes et de tissus humains : rein , foie et cornée, pour les opérations de transplantation sur des patients nécessitant cette thérapie, a été diffusé (en 2002) à certains établissements de santé (Chu Mustapha d'Alger, Ehs Clinique Daksi de Constantine). Il s'agissait de dynamiser l'activité de greffe au niveau des deux centres existants à partir de donneurs cadavériques (opération moins douloureuse que sur un donneur vivant, tout en permettant un développement plus rapide de la technique de la transplantation).
- Au 25 septembre 2005, 238 opérations de transplantation ont été effectuées en Algérie (160 à l'hôpital Mustapha, 69 à l'Ehs de Constantine et 9 à l'hôpital de Blida). 18 transplantations rénales ont eu lieu en 2005 et d'autres greffes sont prévues avec l'ouverture des centres spécialisés d'Oran, de Tizi-Ouzou et de Annaba.
- Le nombre de patients pris en charge au 31 août 2005 est de 5 187 dans le secteur public et 2 423 dans le secteur privé qui comptent respectivement 104 et 45 centres d'hémodialyse.
- Le coût inhérent à la prise en charge thérapeutique en hémodialyse atteindrait 20 milliards de dinars par an. Une seule séance d'hémodialyse coûte entre 7 000 et 10 000 dinars …et chaque malade a besoin d'une séance tous les deux jours. Ceci sans compter, parfois, l'achat de médicaments très coûteux (ex : l'Epo, une hormone qui évite l'anémie et qui coûte environ 17 000 dinars le coffret de six doses…non rembousé par la Cnas ).
- Sur le plan religieux , la question est réglée car il y a eu une fetwa, les religieux ayant précisé que la mort cérébrale est une mort clinique.
- En janvier 2006, un projet de réalisation, en 24 mois, d'un Institut national du rein est lancé au niveau du Chu Frantz Fanon de Blida :13 587 mètres carrés, coût global de 801 708 000 dinars, 189 lits sept cabinets, imagerie médicale, plateau technique ( scintigraphie, endoscopie, lithotritie, laboratoire, service de médecine légale, pharmacie), six générateurs pour l'hémodialyse, auditorium, amphithéâtre, bibliothèque…).
- En 2005, il y avait 145 centres de dialyse avec 1 860 générateurs de dialyse pour 7 800 malades. En 2006 (juin), ils sont 168 centres fonctionnels dont le tiers est constitué de centres privés conventionnés avec la Cnas, possédant 2 000 générateurs pour 10 000 malades dialysés. Ce sont quelque 110 000 séances d'hémodialyse qui sont assurées chaque mois.
- Selon le Pr Madjid Boukhari, lors d'une conférence de presse tenue mercredi 13 mars 2008, à la veille de la célébration de la journée mondiale de la néphrologie, entre 1 500 à 3 000 nouveaux cas d'insuffisance rénale (il y a, au total, 10 000 personnes atteintes de la pathologie, soit 375 pour 1 million d'habitants) sont enregistrés chaque année et le nombre de personnes atteintes des différentes pathologies rénales se situe entrre 5 et 6 millions. Actuellement, il existe , selon lui, 270 centres de dialyse dont 70 privés. La prise en charge globale coûte 40 à 60 millions de dollars, soit 2,25% du budget de la santé. A noter que la norme internationale fixe la moyenne à 6 transplantations pour 1 million d'habitants, mais l'Algérie n'en effectue encore que 3,5…alors qu'il peut être effectué 30 pour 1 million s'il y avait plus de donneurs et si le prélèvement d'organes sur les cadavres était plus aisé. L'année 2006 a connu une relance des transplantations (116 opérations...et 117 en 2007) et le programme du ministère ambitionne de réaliser 200 transplantations par an (alors que les besoins se situent entre 200 et 500 greffes /an).
300 néphrologues algériens exercent, en 2008, en France.
Une séance d'hémodialyse coûte environ 7 000 dinars dans le secteur public et 10 000 dinars dans le secteur privé…et les insuffisants rénaux ont besoin de 3 séances hebdomadaires.

- Selon le ministre de la Santé (18 décembre 2008),lors d'une journée d'information et de  sensibilisation portant sur le greffe rénale à partir diu donneur cadavérique, l'Algérie a besoin de 4 000 greffes annuellement , l'Algérie comptant 13 000 insuffisants rénaux et enregistrant chaque année environ 4 500 nouveaux cas dont 90% nécessitent une greffe rénale.

- En 2009, il y a 230 centres d'hémodialyse,traitant près de 10 000 patients.

- Selon le Pr Rayane, président de la Société algérinenne de néphrologie ( 10 mars 2010 et mercredi 13 octobre 2010), 1 000 greffes rénales ont été faites  depuis 1986 dont 600 en Algérie et 40 à l'étranger alors que le nombre de personnes nécessitant soit une dialyse soit une transplantation sont au nombre de 3 500  par an.  13 500 patients bénéficent du traitement dans plus de 250 centres de dialyse.

- Depuis 1986 à 2011, moins de 1000 greffes rénales ont été réalisées et la liste d'attente qui était de 3 000 patients en l'an 2 000, a plus que doublé en10 ans (7 000). Selon le Pr Rayane (samedi 17 décembre 2011), 80 à 100 nouveaux cas d'insuffisance rénale sont enregistrés annuellement pour chaque million d'habitants......et le coût de la greffe d'un seul rein est de 1,5 million de dinars

Article de Djamila Kourta (El Watan, 28 avril 2013)

L’une des complications du diabète et de l’hypertension, qui constituent aujourd’hui un sérieux problème de santé publique, est l’insuffisance rénale. Une conséquence directe d’un diabète mal équilibré et d’une hypertension mal contrôlée.

Le choix de ce thème par la Société algérienne de médecine vasculaire n’est pas fortuit. Le nombre de malades qui arrivent dans les services de néphrologie augmente à une vitesse vertigineuse, ils finissent généralement en dialyse, le cimetière des diabétiques, comme aiment à le qualifier les spécialistes. Le rein est un organe noble et son atteinte par le biais des vaisseaux mène les patients à l’insuffisance rénale chronique (IRC), puis en bout de course à la dialyse avec un taux de mortalité estimé à 15%, voire 20% dans certains centres pendant l’hémodialyse, atteste le Pr Zekri.  Selon les professeurs Haddoum et Rayane, il y aurait 1000 à 3500 nouveaux cas par an d’insuffisants rénaux nécessitant une dialyse.

Quand on sait que le diabète et l’hypertension artérielle sont les plus grands pourvoyeurs d’IRC, que 25% des Algériens sont hypertendus et que 12% de notre population âgée de 35 à 70 ans est diabétique, il y a de quoi s’inquiéter pour les jours à venir. D’autant, signale-t-elle, que l’Algérie voit actuellement l’émergence et le développement accélérés des maladies non transmissibles (MNT). Les données dont nous disposons sont de plus en plus alarmantes… C’est ainsi que le docteur Atek, dans son analyse des données de l’étude Tahina, menée en 2005 sur 4626 sujets et qui avait montré une prévalence du diabète à 12,3%, retrouve des prévalences du diabète semblables pour les hommes et les femmes dans différentes régions du pays avec cependant une prévalence plus faible chez les hommes du Sud. Mais surtout, il existe des différences pour l’association avec certains facteurs socio-économiques discriminants chez les femmes, comme l’âge, l’obésité ou le niveau scolaire bas ou l'association plus forte chez les hommes vs femmes pour le niveau économique du ménage élevé.

Il faudra prendre en compte ces données pour orienter les politiques de prévention futures. Tandis que l’HTA, dont la prévalence était à 25% en 2005 dans cette population, touche plus fortement les femmes et est volontiers associée à l’obésité et serait plus fréquente en milieu urbain. Elle précise que  notre système de santé et la politique sanitaire doivent relever les défis de ces nouvelles données et s’orienter vers une stratégie de prévention sérieuse, impliquant tous les secteurs, notamment ceux de l’éducation, de la jeunesse et les sports, du commerce, de l’urbanisme avec les aménagements d’espaces verts… Et les médias ont certainement un grand rôle à jouer à nos côtés, particulièrement pour la prise de conscience et l’éducation sanitaire de notre population.

(e) Djamila Kourta