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Modèle économique -Entretien e-Bourse, D. 24 octobre 2021/Leila Zaimi

Date de création: 24-10-2021 13:59
Dernière mise à jour: 24-10-2021 13:59
Lu: 514 fois


COMMUNICATION- FORMATION CONTINUE- MODÈLE ECONOMIQUE- ENTRETIEN e-BOURSE, D.24 OCTOBRE 2021/LEILA ZAIMI

e-BOURSE : Le modèle économique est toujours le même. Les

médias  publics et privés sont dépendants du modèle traditionnel

basé sur les subventions et « la publicité étatique ». Comment

expliquez-vous cette dépendance ?

 Belkacem Ahcene-Djaballah : Pour utiliser des termes communs, la presse, ses patrons comme ses travailleurs, sont « addicts » à l’Etat et à l’intervention permanente de celui-ci, et ce depuis fin 62 (lorsque la presse, dans son ensemble et presque tout le secteur de la communication, est devenu « propriété » de l’Etat socialiste et du parti Fln par le biais de ses organisations de masse) et personne , malgré toutes les déclarations et autres professions de foi, n’arrive à s’en dégager.  Même après 88 et la loi d’avril 90 qui avait « libéré » le paysage. D’ailleurs, la presse indépendante (ou privée) née par la suite a continué à demande de l’aide en matière d’impression ,  en matière de diffusion, en matière d’abonnements aux institutions publiques, grosses consommatrices de presse, ….et en matière de bénéfice de la publicité dite institutionnelle (celle des administrations et des entreprises publiques).A noter aussi que « l’aide de l’Etat à la presse » a toujours été réclamée et elle a d’ailleurs existé au début des années 90.Hélas, son utilisation politicienne et en bon et bel argent , doublée de « favoritisme » ,  a vite entraîné des querelles internes et la « mort » du concept. En conclusion, les moyens se sont certes développés mais le système de gouvernance de la chose médiatique n’a pas évolué faisant l’ « affaire »  des gouvernants de l’heure et de bien de  « patrons » de presse

Est ce le moment de chercher d’autres modèles économiques ?

 Belkacem Ahcene-Djaballah On peut « inventer » tous les modèles économiques que l’on veut si les mentalités et  les comportements ne changent pas et restent agrippés à des formes de gestion basés ou construits tout ou  partie  sur l’ assistanat -permanent ou circonstanciel- étatique. Nous sommes en voie de construction d’un modèle économique libéral et social basé sur la liberté d’entreprendre et la liberté d’expression, dans la transparence et la concurrence, et dans le strict respect des règles commerciales et des  lois. Tout ceci est valable pour tous les acteurs de la vie économique, l’Etat comme les opérateurs .Pas facile car il  faut, me semble-t-il , l’émergence d’une population de décideurs, d’entrepreneurs et de managers….et de journalistes (pour ce qui nous concerne) qui soient pétris de ces principes…et qui , tout en connaissant le passé politique et économique du pays, regardent vers l’avant et ne passent pas leur temps à nous rappeler le passé. Mais là, il faut une nouvelle Ecole, une nouvelle Université….

Existent-ils d’abord ?

 Belkacem Ahcene-Djaballah : Bien sûr qu’ils existent. Ne nous manque que la volonté de réussir….et, surtout, tout en étant ambitieux pour soi et pour le pays, ne pas hésiter à « copier » ce qui se fait de mieux ailleurs  et ce sans complexe d’infériorité ou de supériorité. Il y a mieux ailleurs et nous ne sommes pas toujours les meilleurs.

Pourriez-vous nous expliquez l’évolution du marché publicitaire en

Algérie depuis ses débuts à ce jour ?  

Belkacem Ahcene-Djaballah :Je ne voudrais entrer dans un historique qui serait fastidieux et qui est d’ailleurs assez connu. Ce qui est important de savoir c’est que marché publicitaire, depuis toujours est lié à deux facteurs : celui de la situation économique et commerciale du pays et celui des dispositions (ou intentions)  politiques de l’Etat à l’endroit (ou à l’égard ou à l’encontre, c’est selon ) des moyens de communication (presse écrite, publicité , moyens audiovisuels, communication institutionnelle ...) nationaux…… et étrangers (surtout lorsqu’on a besoin de leur soutien)  .De ce fait , l’évolution du marché national a connu pas mal de changements, avec des hauts et des bas…..mais globalement, mis à part une courte période allant de mi-90 à mi-2000 qui avait vu une certaine « liberté de faire et de dire », le marché est resté non pas fermé …mais seulement « contrôlé » ou « géré » par l’Etat (dont l’Anep) et /ou ses représentants officiels ou officieux, déclarés ou indirects. Tout cela a enrichi certains titres ou organes de presse (les propriétaires plus que les journalistes), certains  marionnettistes et a « rendu la vie difficile  » à d’autres, tout particulièrement les travailleurs

Il y a presque un an, le ministre de la communication a déclaré que

son département est en cours d’élaborer un projet de loi sur la

publicité. Ceci, selon la tutelle, corrigera les dysfonctionnements

enregistrés sur le terrain. A quoi s’attend-on, selon vous ?

Belkacem Ahcene-Djaballah :Je ne doute pas des bonnes intentions de l’actuel ministre de la Communication qui est un grand professionnel, doublé d’un universitaire confirmé….aux vues économiques assez « ouvertes » de surcroît. Mais, le problème n’est pas à son niveau. Comme par le passé, le problème se (re-)trouve , au final,  au niveau des corps intermédiaires appelés à « discuter » les textes réglementaires avant adoption et promulgation définitive. Par expérience, je sais que les textes importants présentés sont soit « engrossés », soit « essorés » ;  finalement n’ayant presque aucun rapport avec l’original présenté.

Ce qui est sûr, c’est que le paysage médiatique national a grandement et urgemment besoin de textes de loi sur la publicité, sur le sondage….Ici, il ne s’agira avant tout d’organiser les usages publics, en respectant , bien sûr , les principes fondamentaux liés à l’expression , déjà édictés par la Constitution….et ne pas s’enfermer et s’engluer dans  les (mauvaises) humeurs passagères politiques et les intérêts bassement commerçants des uns et des autres

 

Comment imaginez-vous le modèle économique de la presse dans

les années à venir ?  

Belkacem Ahcene-Djaballah :Ce qui sera, je ne sais pas , mais ce que je souhaite, c’est qu’il soit inscrit dans un cadre assez libéral et libéré tout en respectant les impératifs et les besoins sociaux  de tous ceux qui y participent directement ou indirectement. Bref, libre dans son expression, transparent et indépendant dans sa gestion….et surtout ambitieux dans son développement