SPORTS- DISCIPLINE – FOOTBALL- TRANFERTS JOUEURS A
L’ETRANGER 2020/2021
© Aps
La Ligue 1 algérienne de football a subi une
importante saignée à la fin de la saison 2020-2021, avec un exode massif de ses
meilleurs joueurs, ayant frappé même les formations les plus huppées, comme le
CR Belouizdad, l'Entente de Sétif et la JS Saoura, qui
ont perdu leurs meilleurs atouts, au profit de formations tunisiennes, suisses,
françaises, belges, marocaines et saoudiennes.
En effet, à l'instar du Chabab (Champion d'Algérie), qui a perdu son maître à jouer
et buteur Amir Sayoud, l'Aigle Noir (Dauphin) et la
JSS (3e de la Ligue 1) ont eux aussi perdu leurs meilleurs joueurs, notamment,
le jeune prodige Mohamed Amine Ammoura et le
baroudeur Billel Messaoudi,
partis monnayer leur talent, respectivement en Arabie saoudite, Suisse et
Belgique.
Mais ce n'est rien comparé à ce qu'a enduré la JS
Kabylie, qui outre son entraîneur Denis Lavagne, a
perdu la quasi totalité de ses cadres, et en l'espace
de seulement quelques jours.
Une importante saignée, qui se poursuit
jusqu'aux jours d'aujourd'hui, avec notamment l'officialisation du départ du
défenseur Walid Benchérifa, ayant signé au cours des
dernières 48 heures à l'Olympique de Khoribga
(Maroc).
Un exode massif donc, et pas des
moindres, puisqu'il a concerné la quasi totalité des
meilleurs joueurs algériens, ayant étroitement contribué aux performances de
leurs équipes respectives.
C'est d'ailleurs là l'une des principales raison de cette saignée, car lorsqu'ils font
leur marché estival, les clubs étrangers ne courent généralement que derrière
les meilleurs. Et lorsqu'ils tiennent une bonne pioche, ils n'hésitent pas à
mettre le paquet pour l'avoir.
En effet, certains parmi ces clubs acquéreurs
disposent de tellement de moyens que la surenchère ne leur pose aucun problème.
Ils peuvent d'ailleurs la pousser tellement loin que les clubs algériens ne
peuvent pas s'aligner.
C'est ce qui a d'ailleurs fait que des
formations comme le CRB, l'ESS et la JSS soient restées impuissantes devant le
départ de leurs meilleurs éléments.
Autre raison ayant suscité cet
engouement pour les joueurs algériens, la qualité de leur formation,
particulièrement en ce qui concerne les éléments labélisés par le Paradou AC,
car formés dans les règles de l'art.
En effet, outre la qualité technique
individuelle, les entraîneurs apprécient beaucoup la discipline tactique. A
partir de là, lorsqu'ils tombent sur des joueurs ayant reçu "une formation
académique", et dès leur plus jeune âge comme c'est le cas des Pacistes, ils recrutent sans
hésiter.
Preuve en est que, dans le sillage des Ramy Bensebaïni, Youcef Atal et
autre Hicham Boudaoui, les Zakaria Naïdji, Adem Zorgane et Abdelkahar Kadri sont allés eux aussi rejoindre l'Europe
cet été.
En effet, Naïdji
a signé à Pau (France), alors que Zorgane et Kadri
sont allés en Belgique, respectivement à Charleroi Courtrai.
Il faut reconnaître aussi que le brillantissime
rendement de la sélection nationale est lui aussi pour beaucoup dans
l'engouement voué aux joueurs algériens, car c'est "la principale
vitrine" du pignon sur rue, qui concentre le plus de projecteurs sur le
football algériens et ses artisans.
En effet, aujourd'hui, quand on parle du
joueur algérien, on sous-entend presque automatiquement le champion d'Afrique
des nations en titre, et le recordman d'invincibilité sur le continent, avec
déjà une incroyable série de 29 matchs sans défaite, sans oublier le fait que
les Verts soient déjà très bien partis pour se qualifier au Mondial de 2022 au
Qatar.
Autrement dit, une carte de visite plus
que bien remplie, aussi bien en club qu'en sélection nationale, et qui fait du
joueur algérien "un label-rouge", qui s'exporte à merveille.
Ce qui n'est pas pour déplaire au
sélectionneur national, Djamel Belmadi, qui dans
l'une de ses dernières conférences de presse, avait encouragé les joueurs
locaux à "se professionnaliser" à l'étranger.
Un nouvel élan pour leur carrière, qui
leur permettrait de progresser, et par conséquent, pouvoir concurrencer les
actuels titulaires au sein de la sélection A.
Le revers de la médaille est que cette
"notoriété" est en train de coûter au championnat national ses
meilleurs éléments, au point de risquer d'en souffrir sensiblement. A moins que
les clubs ne parviennent à trouver une solution pour rééquilibrer la balance,
notamment, en trouvant de bons remplaçants aux éléments partis.
A ce propos, l'USM Alger a déjà réussi à faire revenir
son ancien buteur, Abderrahmane Meziane, de Tunisie, en
attendant peut-être le milieu de terrain Mohamed Benkhemassa,
qui vient de quitter la formation espagnole de Malaga, alors que le gardien
international Azzeddine Doukha
effectue son retour en Algérie en s'engageant avec la JSK après un expérience
de plusieurs années dans le championnat saoudien.
Une importation qualitative à laquelle
devraient se livrer même les autres clubs de Ligue 1, comme le CRB, l'ESS, le
MCA, la JSK, le CSC et la JSS, pour rester un top niveau, et par conséquent,
pouvoir continuer à rivaliser avec les meilleurs, même à l'échelle
continentale.