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Cigogne

Date de création: 12-07-2021 12:55
Dernière mise à jour: 12-07-2021 12:55
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ENVIRONNEMENT – FAUNE- CIGOGNE

 

©Kamel Bouslama, El Moudjahid, 7/7 /2021

 

En Algérie, la cigogne est entourée d'un mythe intelligent destiné à la protéger. Nos aïeux la qualifiaient de saint ou de marabout, du temps où les croyances populaires étaient si bien ancrées dans les mentalités. Dès lors, tuer une cigogne était pour eux un grand péché (sacrilège ?) dans la mesure où cet oiseau était considéré comme sacré, à l’instar de la vache en Inde… A bien observer cet échassier, on ne peut que donner entièrement raison à nos ancêtres, qui ont entretenu ce mythe pour le préserver des prédateurs et des braconniers. Cet oiseau migrateur est en effet d’une importante utilité pour l’agriculture, particulièrement pour les céréales.
La cigogne arrive généralement en saison chaude pour nidifier sur les lieux habituels tels que les sommets de minarets de mosquées ou les cimes des peupliers. Avec l’éclosion des semences, elle commence aussitôt son travail de nettoyage de tous les parasites nuisibles aux semences en germes tels la chenille, la sauterelle locale, le lézard et toute une multitude d’autres espèces d’insectes qui se nourrissent des germes de céréales.

Un oiseau à maints égards utile, qui doit être protégé par des lois sévères

A leur maturité, les épis de blé, d’orge, d’avoine, de fèves, etc. font les frais de prédateurs voraces que sont les rats, mulots... A son tour, la cigogne se nourrit de ces bêtes qu’elle chasse sans répit du matin au soir. Non seulement elle en ingurgite plus d’un kilo par jour, mais elle nourrit aussi sa nichée de cigogneaux. La cigogne est aussi friande de scorpions et de serpents dont elle réduit sensiblement le nombre et les piqûres provenant de ces deux espèces. Aussi bizarre que cela puisse paraître, cet oiseau ne touche jamais aux épis de céréales encore debout. Elle se contente seulement de ramasser ceux tombés à terre et abandonnés par les moissonneurs. En allant se désaltérer, cet échassier ne se contente pas seulement de boire, il procède aussi au nettoyage des sources et cours d’eau en les débarrassant des asticots, des grenouilles, des limaces et de toutes sortes de vers. Voilà un oiseau à maints égards utile, qui doit être protégé par des lois sévères.

La cigogne blanche Ciconia-Ciconia»)

C'est l'un des plus grands échassiers d'Algérie. Elle est reconnaissable à son long bec, à ses pattes rouges, à son grand cou, à sa queue brève et à son plumage blanc et noir. Son allure est imposante. Sa taille est de 102 cm en moyenne. La cigogne blanche vit dans les campagnes cultivées et dans les prairies humides. Elle niche sur les maisons, dans les tours ou sur les grands arbres. Cette espèce a connu une évolution progressive, puisque les effectifs sont passés de 1.375 couples en 1993 à 3.500 couples en 2000. La concentration de cet échassier est très importante au niveau du Tell où 75% de la population se situent dans l'est du pays.
La région de nidification la plus méridionale se situe à Béchar. Les cigognes sont généralement silencieuses, mais sifflent quand elles sont importunées. La cigogne repose son long bec sur le cou, adoptant une attitude très curieuse pour dormir. Elle se repose la nuit sur quelques perchoirs élevés, et se nourrit de reptiles, grenouilles et insectes.

La cigogne noire Ciconia nigra»)

Considérée comme visiteur de passage, la cigogne noire diffère de la blanche par son plumage noir, à l’exception de son ventre qui est blanc. Dans leur jeune âge, ces cigognes sont plus brunes que noires, notamment sur la tête et le cou. Leur taille est de 97 cm en moyenne.
En période de migration, elles fréquentent les lieux dégagés et nichent sur les arbres ou sur les rochers. Le récent accroissement des effectifs nicheurs européens augmente les chances d’observation, surtout dans les zones humides du nord-ouest. Des individus traversent l’Algérie par son extrême ouest (Tindouf) pour aller hiverner en Afrique tropicale. Cet échassier se nourrit dans les marais des contrées boisées. Il est moins sociable que la cigogne blanche, mais plus bruyant.
Pour tout dire, parmi les animaux, les oiseaux et même les insectes utiles, nous avons quelques précieux auxiliaires - la cigogne en est une illustration parfaite - qui nous aident à protéger les récoltes. Il faut bien les connaître et, autant que faire se peut, en favoriser la protection, à défaut de la multiplication.