« L’OPEP a perdu une autre figure éminente et un
membre distingué de sa famille », a souligné l’Organisation dans son
document, tout en revenant sur le combat du défunt pendant la Guerre de
libération nationale. Elle a souligné son implication très honorable dans la
guerre de l’indépendance nationale et sa carrière politique distinguée par la
suite, avec sa touche remarquable dans le développement de l’industrie
pétrolière algérienne.
A rappeler, le Dr Khene
avait occupé le poste de Secrétaire général de l’OPEP de 1973 à 1974. Au cours
de son mandat, ajoute l’Opep, le défunt a joué un
« rôle clé dans une période historique de la vie de l’Organisation ».
L’Opep
a, dans ce cadre, rappelé que Dr Khene a présidé les
négociations avec les autorités autrichiennes pour réviser avec succès et
améliorer les conditions de l’accord avec le pays hôte. Il était aussi
« un contributeur clé à la préparation du premier sommet de l’OPEP, qui
s’est tenue à Alger en 1975 » ajoute la même source, notant que le défunt
avait ouvert la voie à la création du Fonds spécial de l’OPEP pour aider les
pays en développement, qui a été ensuite transformé en Fonds de l’OPEP pour le
développement international.
Dans sa contribution à cet hommage, le ministre de l’Energie
Abdelmadjid Attar et président de la conférence de l’OPEP en 2020 a écrit
: » le feu Dr Khene a pris avec succès la
direction du Secrétariat de l’OPEP dans l’un des moments les plus difficiles et
les plus exigeants ».
Pour leur part, le Secrétaire général de l’OPEP,
Mohammad Sanusi Barkindo, et les membres du
Secrétariat de l’Organisation avaient présenté leurs plus sincères condoléances
à la famille du Dr Khene, ainsi qu’au gouvernement
algérien.
M.S .Barkindo a noté que « depuis qu’elle a rejoint
l’OPEP en 1969, l’Algérie a généreusement fourni à l’Organisation de nombreux
dirigeants et gestionnaires qui ont soutenu sans relâche l’OPEP et ses
objectifs. » Parmi les contributions de l’Algérie les plus récentes, on
peut citer la 170e réunion extraordinaire de la Conférence de l’OPEP qu’elle a
abritée en septembre 2016. Les discussions qui avaient eu lieu pendant cette
conférence avaient contribué à ouvrir la voie à la signature le 10 décembre
2016 de la Déclaration de coopération (DoC) entre
l’OPEP et les pays non-OPEP visant à stabiliser les cours du brut.
Note : C’était
le dernier membre encore vivant du gouvernement de l’Algérie combattante, le
GPRA proclamé le 18 septembre 1958 par Ferhat Abbas : le moudjahid Lamine Khène est décédé ce lundi 14 décembre 2020 à Alger à
l’âge de 89 ans. L’homme a été très discret après l’indépendance – il a
toujours fait valoir l’extraordinaire courage et la clairvoyance du peuple
durant ces années de combat – mais son parcours de révolutionnaire est
remarquable.
Né le 6 mars 1931 à Collo, militant précoce de la
cause de l’indépendance, il entre au PPA (Parti du peuple Algérien) à l’âge de
15 ans. Etudiant en médecine à Alger, il active au sein de l’Amicale des
étudiants musulmans de l’Afrique du Nord (AEMAN) puis à l’UGEMA dont il est un
des membres fondateurs. L’homme s’engage au FLN. Il est sous l’autorité de AbaneRamdane, chargé après
sa sortie de prison d’organiser et de diriger l’organisation à Alger.
Lamine Khène a présidé l’assemblée générale
historique des étudiants qui a décidé de la grève du 19 mai 1956.
Lamine Khène, bien que
déjà membre du FLN, a insisté sur le fait que la décision de faire grève
émanait des étudiants et non de l’organisation.
Quelques jours seulement après l’appel, le 1er juin
1956, il monte au maquis en Zone 2, en compagnie du chahidAllaouaBenbaatouche, tombé
au champ d’honneur en 1958. L’étudiant en médecine, devenu officier de l’ALN (capitaine
chargé de la santé) met en place le service de santé de la wilaya 2
dirigée par Zighoud Youcef. Lamine Khène est désigné membre du CNRA en 1957. Il est membre
du premier gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA
1958-1960. A l’indépendance, il poursuit ses études en médecine tout en
prenant la direction de l’’organisme de mise en valeur des richesses du
sous-sol algérien (OS) puis de l’Office de coopération industrielle (OCI) en
1966. Lamine Khène sera ensuite ministre
des travaux publics jusqu’en 1970 avant de mener une carrière internationale :
il a été secrétaire général de l’OPEP, puis président de l’ONUDI.