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Mentouri Mohamed salah

Date de création: 03-09-2020 18:34
Dernière mise à jour: 03-09-2020 18:34
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ECONOMIE- PERSONNALITES – MENTOURI MOHAME SALAH

 

Extraits© d’un « Portrait dressé par Hamid Tahri d’El Watan (jeudi 3 septembre 2020 .Première partie parue en mai 2010)

 Il était celui qu’on appelait intimement Si Kamel, jaloux de sa liberté, de ses idées qu’il a défendues, bec et ongles, quitte à perdre sa place, mais pas sa dignité et son honneur auxquels il tenait comme à la prunelle de ses yeux. Esprit libre, Si Kamel mettait un soin particulier à faire cohabiter l’intransigeance et la générosité. Face au tumulte du monde et à ses convulsions, il opposait sa pondération, son savoir et ses convictions qui n’ont pas changé d’un iota ! Trait de caractère, ou trait de famille ? Les deux réunis, si l’on se réfère à sa famille qui a épousé la Révolution, imprégnée qu’elle était par le destin national.

……. « J’ai eu, quant à moi, le privilège d’accéder, sans jamais les solliciter, à de hautes charges, auxquelles d’autres pouvaient légitimement prétendre. Mais pour en avoir refusé d’autres, tout aussi sinon plus prestigieuses, du moins selon une certaine critériologie, je me crois fondé à retenir de ces promotions gratifiantes à la fois un sentiment de légitime fierté et la satisfaction d’avoir accompli ces missions dans la dignité, l’honneur, la fidélité à mes convictions, sans être inféodé à une quelconque tutelle, ni subordonné aux centres occultes, dispensateurs présumés de nominations et promotions…...

Sa proximité avec Ali Zamoum, Belkaïd et Mohamed Saïd Mazouzi l’a encore renforcé dans ses louables postures malgré les vents contraires et les croche-pieds qu’il a su déjouer, par un acte courageux, en se retirant de ce milieu qui allait, quelques années plus tard, afficher l’étendue de ses méfaits, de ses dérives et de son désastre. Grâce à sa hauteur de vue, il avait déjà démasqué ce système dévoyé que ses promoteurs ne voulaient absolument pas assainir, comme le leur conseillait Si Kamel, en alertant sans cesse, sans toutefois se faire trop d’illusions ! Il ne supportait plus les asphyxies imposées et les impostures couronnées. Mais malgré tout, il y avait toujours chez lui un sourire en coin. Parce que c’était un homme engagé, il ne s’est jamais départi de son indépendance, de ses principes. Il abhorrait l’inculture, l’intolérance et l’inélégance. Et sur ce dernier point, il était intransigeant. Il donnait l’exemple en étant toujours agréable, tiré à quatre épingles ! Il détestait l’inélégance dans les comportements et dans l’apparence.Son passage au Conseil national économique et social (CNES) a fait des vagues au sein d’un pouvoir liberticide, rétif à la transparence.

……………………Les contributions balayaient l’éventail des enjeux et défis de l’heure. Le pays, contraint et inhibé par la crise multiforme, a dû subir les conditionnalités du FMI. Le CNES, conscient de la nécessité de cette épreuve, a cependant mis en garde contre les dangers d’un alignement définitif à la doctrine du FMI dont les thèses allaient être invalidées par les faits. Le programme d’ajustement structurel a été appliqué sans ménagement, parfois avec zèle : 400 000 licenciements, contraction de la demande sociale, sevrage en investissements publics…. El Moudjahid, déjà cité, écrivait que «le CNES a le double souci de protéger sa crédibilité et de placer l’intérêt national au-dessus de toute considération». «Dans cet esprit, j’ai proposé un ‘‘Pacte national de croissance’’, comme l’un des axes fondateurs d’un nouveau consensus national, l’ancien, issu de la lutte de libération, étant devenu caduc. Cette suggestion a accru la méfiance du gouvernement à l’égard du CNES, déjà tenu en haute suspicion pour son discours discordant et son rôle de veille et d’alerte. Je salue ici le rôle de la presse qui a contribué à diffuser les analyses et réflexions du CNES et à les cristalliser ainsi dans l’opinion.

……………Elu, en 2001, président de l’Association internationale des conseils économiques et sociaux (AICESIS), ……………Une trajectoire ascendante qui ne pouvait qu’exaspérer les partisans du statu quo anté et exacerber leur propension à l’autoritarisme et à l’éradication de toute aspérité. Les manœuvres dilatoires se sont multipliées sur fond de rétrécissement des espaces autonomes d’expression. Ces manœuvres ont pris la forme d’un projet visant à rendre les rapports du CNES non publiables, donc d’un impact nul, puis d’une annonce officieuse du renouvellement d’une partie de la composante du CNES. Ce renouvellement statutaire aurait dû être effectué depuis plusieurs années. Il n’est d’ailleurs toujours pas intervenu, 5 ans après, aujourd’hui. …………….. ;

 

«Je ne nourris aucun regret quant à cette décision, n’ayant jamais été assailli par l’obsession du pouvoir. C’est ainsi que lorsque en 1999 mes amis du CCDR m’ont fait l’honneur de suggérer ma candidature à l’élection présidentielle, j’ai fait valoir ma très haute conception de cette charge, estimant ne pas réunir, quant à moi, toutes les qualités requises», indique Si Kamel. Esquive pour les uns, excès de modestie pour d’autres plus indulgents. «J’ajoute pour la vérité que je ne créditais cette éventualité d’aucune chance d’aboutir. De plus, je n’ai ni la vocation ni le désir de faire tapisserie ou jouer les utilités dans un scénario au dénouement préétabli. La fiction de l’alternance a fait long feu et s’est réduite à sa dimension spatiale, territoriale, nécessairement restrictive, même si elle répondait à une attente diffuse. Mais le régionalisme ne peut être assimilé au cholestérol. Il n’y a pas un bon et un mauvais régionalisme…………………….J’ai évoqué mon parcours personnel, avec la crainte de ressortir des clichés d’archives pour des mémoires défaillantes. Je peux me féliciter d’avoir accompli les missions qui m’ont été confiées avec rectitude et loyauté, et j’espère une certaine réussite, mais sans perdre mon âme, ni renoncer à ma personnalité, ni aliéner ma liberté d’expression. J’espère pouvoir mériter ainsi le respect de mes amis et la fierté de mes enfants et parents.

Ceci dit, je reste confiant en l’avenir du pays, même s’il est traumatisé par les dérives prédatrices récurrentes et qu’il laisse l’impression d’être quelque peu chloroformé par l’aisance financière actuelle de l’Etat», dira-t-il en guise de conclusion.

 Parcours

Naissance le 9 avril 1940 à Hamma Constantine, dans une famille originaire de Ferdjioua. Diplomé de l’Ecole des hautes études commerciales, licence en droit, DES en Sciences économiques. Membre de l’OCFLN et de l’UGEMA. DG de la Sécurité sociale de 1970 à 1980. Secrétaire général au Secrétariat d’Etat et ministre de la Formation professionnelle. Vice-ministre des Sports, du Tourisme. Président élu du Comité olympique algérien entre 1984 et 1989. Ministre du Travail et des affaires sociales en 1991, puis ministre de la Santé et des affaires sociales. Elu président du CNES le 7 decembre 1996, il en démissionne le 3 mai 2005. Il décède le 4 septembre 2010 et repose à El Alia.

Naissance le 9 avril 1940 à Hamma Constantine, dans une famille originaire de Ferdjioua. Diplomé de l’Ecole des hautes études commerciales, licence en droit, DES en Sciences économiques. Membre de l’OCFLN et de l’UGEMA. DG de la Sécurité sociale de 1970 à 1980. Secrétaire général au Secrétariat d’Etat et ministre de la Formation professionnelle. Vice-ministre des Sports, du Tourisme. Président élu du Comité olympique algérien entre 1984 et 1989. Ministre du Travail et des affaires sociales en 1991, puis ministre de la Santé et des affaires sociales. Elu président du CNES le 7 decembre 1996, il en démissionne le 3 mai 2005. Il décède le 4 septembre 2010 et repose à El Alia (Alger) .