Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Rencontre gouvernement/Walis, mercredi 13/8/2020- Discours Président A. Tebboune

Date de création: 13-08-2020 18:42
Dernière mise à jour: 13-08-2020 18:42
Lu: 782 fois


ADMINISTRATION- GOUVERNEMENT- RENCONTRE GOUVERNEMENT/WALIS,Mer 13/8/2020- DISCOURS PRESIDENT TEBBOUNE

© Synyhèse Neila Benrahal/El Moudjahid, jeudi 13/8/2020

Dans un discours prononcé à l’ouverture des travaux de la rencontre d’évaluation de la mise en œuvre des orientations du Président de la République, en présence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, les membres du gouvernement, les responsables des services de sécurité, les walis et des cadres supérieurs d’Etat, A. Tebboune a affirmé, que «La bataille du changement radical se poursuivra avec sa logique, ses outils et ses hommes prêts aux sacrifices à travers l’adoption d’une approche participative, une volonté sincère et éviter les anciennes pratiques. Nous donnerons un nouveau démarrage au pays. J’insiste sur cette volonté à la veille de la rentrée sociale, la première du genre depuis les élections présidentielles. Elle est marquée par une réunion importante sur le plan de la relance économique». 

 

Le Président a plaidé pour le dialogue qui est «le garant de la consolidation de la stabilité et le rempart contre le spectre des tensions sociales tant souhaitées par des parties visant à porter atteinte à la stabilité nationale, en concrétisation d’agendas de forces connues». Il a appelé, en ce sens, à l’adhésion à cette bataille, notamment à l’approche de la première rentrée sociale après la présidentielle du 12 décembre dernier, exhortant les walis, notamment à être à l’écoute des préoccupations du citoyen et des associations de la société civile. «Nous veillerons à la prise en charge progressivement des préoccupations des citoyens, car le cumul des deux dernières décennies ne peut être résolu d’un coup», assure-t-il.

 

Le Président de la République est longuement revenu sur les dernières tentatives qui visent à déstabiliser le pays et la population, notamment les coupures d’électricité, d’eau et le manque de liquidités dans les bureaux de postes. «L’Etat saura contrer toute manœuvre visant à susciter la colère populaire à travers des contestations fomentées pour attenter à la stabilité nationale dans le cadre d'agendas de forces connues » affirme le Président de la République qui a rappelé que « l'Algérie était ciblée et demeure ciblée par ces forces qui œuvrent à susciter la colère du citoyen, devenu, à cause de sa relation fragilisée avec son Etat et l’écart entre eux, une proie facile à lobbies d’argent sale ».

 

Qualifiant ces incidents de «douteux» coïncidant avec la hausse des températures et l'Aïd El Adha, M. Tebboune a assuré que «les auteurs seront poursuivis». M. Tebboune a cité entre autres, le manque de liquidités au niveau des bureaux de postes. «Il y a complot pour déstabiliser le pays par des individus que la stabilité du pays dérange et nourrissent vainement l’espoir d’un retour en force. Ils ne reviendront jamais. Leur retour est impossible. Ceux qui complotent contre le pays aujourd’hui sont ceux-là même qui ont détourné des milliards vers l’étranger. Forts de notre détermination à éradiquer l’argent sale et les résidus de la Issaba (bande), nous saurons leur faire face. Des milliards de dinars sont transférés à l’étranger par certains d’entre-eux qui sont en détention. Qui a procédé au transfert de cet argent ? La lutte contre les résidus de la bande se poursuit», insiste le Président. Il a rappelé que «le peuple est sorti  dans la rue pour réclamer le changement radical  et sa volonté est invincible. 80% des citoyens étaient conscients de l’importance de préserver la stabilité nationale. 

 

L’Algérie était à l’abri du scénario de la Syrie et de la Libye. Nous avons découvert suite aux investigations avec le ministre de la Poste des choses graves. Je ne vais pas dévoiler les résultats puisque les investigations sont en cours mais un retrait de 40 millions de DA a été effectué en une seule journée par un individu dont le revenu ne dépasse pas les 10% de cette somme alors qu’un autre né en 1911 a procédé à deux retraits en une semaine. Certains mouvements de protestation étaient planifiés par ces mêmes parties qui mettent en doute la réalité et les efforts de l’Etat », dit-il.

L’objectif de ces contestations fomentées «est de provoquer la colère du peuple pour le priver de son droit au changement radical et priver les compétences nationales dévouées de la chance de participer à la gestion des affaires du pays, dans un nouvel état d’esprit incompatible avec la politique de bricolage et de la poudre aux yeux», précise encore le Président. Il a également relevé que «le citoyen est submergé par des rumeurs troublantes, notamment  le phénomène de la violence dans les quartiers. Celui-ci est lié aux mouvements de protestation visant à créer une tension sociale», met-il en garde.

 Fin de fonction de responsables locaux : ce n’est que le début 

 En s’adressant aux walis, le Président est également revenu sur les décisions relatives à la fin de fonction de responsables locaux pour négligence dans la réalisation des projets dans les zones d’ombres. «Nous allons poursuivre et juger  tous ceux qui négligent la prise en charge des préoccupations des citoyens. On ne peut pas tolérer des scènes négatives et des images horribles sur la situation du citoyen. On installe un compteur d’eau devant les caméras de télévision et on fait croire qu’on applique les instructions et par la suite, on enlève le compteur, juste après le départ des caméras. Ces comportements sont bannis ». 

Le Président dit ne pas comprendre ces comportements en 2020 malgré le mouvement du Hirak béni et toutes les décisions prises par l'Etat pour améliorer le cadre de vie des citoyens. «Je croyais que ces comportements n’existent plus dans la nouvelle Algérie», dit le président. «On veut instaurer une culture de destruction comme quoi rien n’a changé. Ces comportements constituent une continuation du discours négatif prôné par la Issaba (bande). Faites attention et assumez vos responsabilités, celui qui n’est pas capable, peut se retirer. Cette comédie doit cesser et on doit en finir avec ce jeu. Le citoyen n’attend pas un miracle juste une citerne d’eau. On peut recourir aux jeunes dans le cadre de l’ANSEJ ou à des start-up mais il y a un blocage volontaire», mentionne-t-il.

 M. Tebboune a ajouté que «tous ces responsables sont soumis à l’enquête qui va déterminer s’ils ont agi par passivité ou par négligence volontaire pour l’intérêt de certaines parties ce qui peut constituer un abus de confiance qui porte atteinte à la crédibilité de l’Etat.» M. Tebboune insiste «Il ne s'agit que d'un début, car nous tiendrons pour responsables tous ceux qui ne parviennent pas à prendre en charge et résoudre les problèmes des citoyens. Il faut opter pour l’anticipation et la transparence et éviter les faux rapports»  «La décision d’accorder une prime de risque a été prise par le Conseil des ministres et le Premier ministre mais le personnel médical mobilisé dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus n’a pas encore touché les primes incitatives depuis trois mois, où sont les walis ?  Des enquêtes sont en cours pour identifier les responsables des blocages. L’objectif de ces actes est de bloquer le processus de développement entamé par le pays», note le président.

 Il a ordonné «l'application immédiate » des décisions. Le Président ajoute  «Le train a démarré, il ne s’arrêtera pas. Des forces d’inertie œuvrent contre la stabilité du pays. Il y a des complicités à l’intérieur de l’administration et des enquêtes sont en cours pour déterminer qui a fait quoi et qui bloque.» Certains walis appréhendent la mise en œuvre des décisions du gouvernement par crainte de poursuites judiciaires et d’aller en prison. «Il y a différence entre ceux qui appliquent le plan d’action du gouvernement et ceux qui détournent. Il  faut se mettre à l'évidence qu'ils ne seront pas comptables de leurs actes tant qu'ils respecteront la loi et  la règlementation», assure le Président. 

 Se préparer au référendum

 Dans son allocution, le Président a mis l’accent sur les grands défis, notamment la rentrée sociale qui sera marquée par le référendum sur l’avant-projet de la constitution. « Je vous invite, dès maintenant, à vous préparer à l'étape du référendum sur la mouture de la constitution afin de garantir les meilleures conditions et moyens matériels et psychologiques à même de permettre au citoyen d'avoir son mot à dire sur l’avenir de son pays», dit-il. 

Il a salué tous ceux qui ont contribué à l’enrichissement de la mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution parmi lesquels les personnalités nationales, les partis politiques, les syndicats, les associations civiles, les enseignants universitaires et autres.  «Je tiens particulièrement à saluer et à valoriser hautement toutes les propositions formulées», soutient M. Tebboune qui a fait savoir qu'un texte «sera prochainement publié englobant les propositions de tous et chaque article inclura toutes les propositions pour prendre en compte les propositions de la majorité. Une fois cette opération finalisée, l'amendement de la Constitution deviendra un projet  mais actuellement, nous sommes toujours à la phase de la collecte des propositions », indique-t-il.   

 Le Président a réaffirmé que «le changement revendiqué par le Hirak populaire est certes un changement pacifique, mais radical qui passe par la Constitution, le socle de l’Etat», soulignant que «le changement ne doit pas s’opérer au sein des bureaux ou être l'apanage d'un certain groupe mais doit émaner du peuple qui aura le dernier mot et toute la liberté de valider ou de refuser la mouture de l’avant-projet de révision de la Constitution». En cas de refus, «l’ancienne Constitution sera reconduite, avec la détermination d’opérer le changement», assure M. Tebboune. Il a affirmé que «les partisans de la période de transition et les comploteurs d'autres rives ont tort puisque le train est déjà en marche et ne reviendra pas en arrière».

L'Algérie nouvelle a grand besoin d'adopter une nouvelle attitude où les actes et les paroles correspondent et où les bons comportements et le dévouement dans le travail se conjuguent, poursuit-il. «L'Algérie a grand besoin de bases solides sur lesquelles reposera la Constitution consensuelle dont l'esprit est inspiré de la Proclamation du 1er Novembre, une Constitution qui nous rassemblera et nourrira l'espoir en l'avenir», explique le président. «Nous sommes tous au service du Peuple et nous croyons réellement à la réalisation de ses revendications légitimes exprimées le 22 février 2019. Le  Peuple algérien a appris, grâce aux expériences vécues, comment distinguer instinctivement entre le dévoué et le fourbe parmi ses enfants», indique le président.

 La société civile demeure le premier allié pour l’édification de l’État 

 Tebboune a mis l’accent sur le rôle de la société civile. «Cette rencontre est une occasion également pour évaluer l’efficacité du contrôle populaire et l’organisation de la société civile d’autant que de nombreuses associations ont démontré leurs capacités sur le terrain, dans l’assistance et l’accompagnement des malades», dit-il. Le Président insiste sur l’intégration et le soutien de la société civile pour mieux s’organiser et structurer ses rangs. «La société civile demeure le premier allié pour concrétiser l'édification de l'Etat. Je vous exhorte à lui accorder plus de facilitations au niveau local ainsi que national», insiste M. Tebboune. Le Président a salué les efforts de certains walis dans la lutte contre la propagation du Covid-19, souhaitant un prompt rétablissement à quatre walis contaminés. «Des efforts, qui malheureusement, n'ont pas été palpables dans d'autres wilayas, parfois même dans l’intérêt à accorder au citoyen et à son environnement et dans la réalisation de ce qui était tracé pour l'amélioration du niveau de vie de millions de citoyens, vivant encore dans des zones d'ombre et presque à une autre époque, comme s’il s’agissait là d’un destin scellé», dénonce  encore M. Tebboune. Et d’ajouter : «Nous avons, ces six derniers mois, concentré le plus grand effort sur la lutte contre un facteur imprévisible, en l’occurrence la pandémie du Covid-19 que nous avons pu, Dieu merci, garder sous contrôle grâce à nos scientifiques, nos médecins et à notre armée blanche de médecins, de paramédicaux et autres personnels de la santé». Le message indique aux walis que la prise en charge des préoccupations locales est au cœur de leur mission dans le cadre de l’édification de l’Etat de droit. Il insiste sur le suivi quotidien de l’évolution de la situation sanitaire sur le terrain, dès samedi prochain, afin de pouvoir intervenir rapidement au besoin en vue de juguler la propagation de la pandémie, même si cela doit passer par un nouveau confinement sanitaire. Le chef de l’Etat a souligné le lien entre la maîtrise de la situation sanitaire, en attendant l’acquisition du vaccin adéquat, et la réunion des conditions propices à la mise en œuvre du Plan de la relance socio-économique. «Finies les nominations par téléphone.  Soyez vigilant», insiste le Président de la République. Le président a aussi mis en garde hier contre une "contre-révolution" visant à déstabiliser le pays.