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Roman Npurredine Saadi - "La nuit des origines"

Date de création: 04-07-2020 16:54
Dernière mise à jour: 04-07-2020 16:54
Lu: 737 fois


CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN NOURREDINE SAADI- «  LA NUIT DES ORIGINES »

La Nuit des origines. Roman de Nourredine Saadi, Editions Barzakh, Alger 2005,205 pages, 400 dinars

Quel hasard ! Les Puces de Paris, un lieu mondialement connu. Un vieux lit « turc » dans une vitrine. Une Constantinoise, Abla , divorcée  sans enfant ,« exilée » (non, « réfugiée mentale », insiste-elle), est happée par la ressemblance avec celui qu’elle avait durant son enfance . Elle entre dans la boutique et fait la connaissance du propriétaire et de son ami. Ce dernier est, lui, Alain (ou Ali, quelques lettres ayant sauté) un enfant de la Dass, né de père inconnu (un militaire français) et d’une Algérienne (de Constantine, quel hasard !)  venue mourir à Paris en faisant les ménages.

Des destins qui se croisent, se parlent, se racontent , s’aiment, se fuient, rient , chantent, boivent, le tout …après une dure journée de labeur…bien fait, dans une ambiance populaire seulement trouvée à Paris, autour des Puces, à Saint-Ouen. « Lieu réel mais totalement réinventé , tel un pays des merveilles, drôle, cosmopolite et merveilleusement insolite »

Hélas, on se débarrasse difficilement  de sa ville, de son pays, de  ses origines .Le lit à baldaquin a été le déclic. Un très vieux manuscrit (de très grande valeur selon les spécialistes consultés) du saint Sidi Kébir Belhamlaoui sur la prière d’Ibn Maschich, porteur de « baraka », hérité de son père et qu’elle souhaite (rait) vendre , va être la « goutte » qui fera déborder l’amour et la nostalgie de la ville natale et de ses traditions enfouies au tréfonds de l’âme.   Malgré le prix d’achat faramineux proposé, elle refuse de s’en défaire, de « se » libérer. Malgré l’amour retrouvé, et l’ambiance pacifique et fraternelle rencontrée dans les petits bistrots de Saint-Ouen, elle n’arrive pas à oublier les horreurs terroristes. Car, un pays, une histoire, une famille, des traditions….ça ne se vend pas ! Et puis, c’est si lourd à porter. Elle sombre dans la déprime, avec la mort au bout du chemin…La paix retrouvée, peut-être ?

L’Auteur : Originaire de Constantine, enseignant universitaire diplômé de l’Université d’Alger (génération des années 60, au tout début de l’Indépendance) , il vit et  enseigne le droit en France. Auteur de plusieurs romans dont « Dieu-le –fît » en 1996 et « La Maison de lumière » en 2000. Il a également publié des essais , des monographies d’artistes et il a contribué à plusieurs ouvrages collectifs

Avis : Du grand roman. Du style. Des histoires qui se croisent. De la  tristesse et de la nostalgie. Une lente montée en puissance. Du sens….et un amour sans limite pour …..Constantine. Nostalgie, nostalgérie !

Citations : «  La nuit dans ces bistrots, on rencontre une humanité si peu visible le jour. Des créatures déchues dont les mains tremblotantes prennent la forme des verres, des insomniaques éternellement effrayés par la nuit, des êtres dont la vie est à l’envers, des anciens de ceci ou cela, épaves du sport, accrochés à une barre de cuivre d’un comptoir, des émigrés dont le sol vacille sous les pieds, une humanité qui rappelle combien  chaque vie est une énigme et pour chacun un accident du hasard » (p 54),  «  Ici, tout est  dans la parole, le bluff, la valse des Puces :écouter, c’est acheter, parler c’est vendre » (p 92),