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Recueil articles Rebahi Abderrahmane -"Histoire des derniers beys de Constantine..."

Date de création: 19-06-2020 20:50
Dernière mise à jour: 19-06-2020 20:50
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HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RECUEIL ARTICLES REBAHI ABDERRAHMANE –«  HISTOIRE DES DERNIERS BEYS DE CONSTANTINE…. »

Histoire des derniers Beys de Constantine (depuis 1793, jusqu’à la chute de Hadj-Ahmed). Un recueil d’articles de E. Vayssettes parus dans  la Revue africaine 1859-1860, et présentés par Rebahi Abderrahmane. Grand Alger Livres Edition . Collection Histoire. Alger  2005 . 218  pages, 380 dinars.

Un livre d’histoire(s) assez instructif ! L’auteur des articles, écrits en 1857, n’a raté aucune occasion pour mettre en exergue , sans hésitation, la férocité des Turcs, « qui savaient, selon lui, manier beaucoup plus le sabre que la plume  » et  défendre « l’Arabe qui, courbé sous le poids du plus brutal despotisme, oublia entièrement les productions de l’intelligence, pour ne songer qu’à soustraire ses biens ou sa vie à la rapacité de l’oppresseur ». Il oublie d’ajouter que si les citadins ont fait le « dos rond » (encore que Constantine est réputée pour « ne devoir son salut, face aux sièges, qu’au courage de ses habitants et non point à l’initiative de ses chefs, toujours absents au moment du danger ») , les ruraux et les montagnards ont été continuellement rebelles et ont livré des batailles épiques avec des victoires retentissantes.

Rebahi Abderramane , dans sa présentation et son avant-propos, n’y va pas, aussi, de « main-morte ». Pour lui, « avec une poignée d’hommes, les Turcs sont restés, pendant plus de trois cent ans, maîtres du pays » car leur force « reposait sur la concentration (entre les  mains des conquérants)  de tous les pouvoirs militaires, et sur l’exclusion sévère des indigènes de toute participation à l’autorité suprême »….et  « les trois siècles de domination turque furent un regrettable HIATUS dans l’histoire algérienne ».

Galerie des portraits (évidemment, légèrement ou très fortement retouchés par l’auteur  initial pour les besoins de la cause coloniale) des 19 derniers beys de Constantine, un véritable royaume, jusqu’au 13 octobre 1837 - après le très fameux Salah Bey dont le règne avait duré vingt ans…et qui voulait même proclamer son indépendance -  certains ayant duré un seul mois, d’autres quatre années  avec une moyenne générale  de deux ans. Presque tous ayant fini  décapités,  sur ordre du Dey. On ne plaisantait pas avec le pouvoir à l’époque :On avait donc le constructeur , juste et pacifique..qui faisait trop confiance à son voyou de fils, un  corrompu et un pervers, le kourougli ferme et droit mais « pas de chance », l’aventurier, l’administrateur ferme doublé de guerrier intrépide…mais qui aimait le sang,  le juste et bon qui se souvient de toutes les « crasses », le tyran sanguinaire, le débauché pervers, spécialiste des orgies et des tortures barbares…  ( il n’a duré qu’un seul mois, heureusement), l’ « occasionnel » (six  mois), l’ignorant grossier et incompétent…qui ira jusqu’à inventer un instrument spécial destiné à « bien » couper les cous (la Chettabia), l’indolent se reposant sur ses adjoints cruels et voleurs, le revanchard qui finit (toujours) mal, le généreux sincère et naïf, le vieillard sénile et incapable qui délègue ses pouvoirs aux cupides (un mois de règne), le sévère (à la turque !) mais équitable (c’est selon !)….puis résistant contre l’occupation française….et qui mourut dans son lit , bien au chaud, à Alger, à 63 ans ,en 1850 , ……avec une pension de 12 000 francs.

A méditer !  

Avis : Pour méditation ! Chaque soir, avant de vous endormir, lisez un chapitre et faites connaissance avec un des Beys…..Vous ne dormirez pas bien, c’est certain,  mais , le matin, vous vous sentirez plus qu’heureux de vivre aujourd’hui dans une Algérie libérée (et/ou ayant échappé à) d’ une tyrannie sanguinaire…..qui aurait pu durer.