Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Mémoires Sâad Dahlab - "Pour l'indépendance de l'Algérie..."

Date de création: 04-06-2020 17:57
Dernière mise à jour: 04-06-2020 17:57
Lu: 856 fois


HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- MEMOIRES SAAD DAHLAB- « POUR L’INDEPENDANCE DE L’ALGERIE…. »

Pour l’indépendance de l’Algérie. Mission accomplie. Mémoires  de Saad Dahlab. Editions Dahlab, Alger 2010 (4ème édition/ 1ère édition en 1989) , 347 pages, ???? dinars.

Toujours bon et grand diplomate que notre auteur. Il se disait , en préface,  conscient qu’il n’allait rien apporté de nouveau sur le Fln et la guerre d’Algérie tant il y  avait de livres déjà écrits sur le sujet ....Mais, il lui semblait que beaucoup de choses n’ont pas été dites ou écrites sur le rôle du Gouvernemeent provisoire  . Il avait même remarqué que bien des jeunes ne savaient même pas ce qu’a été le Gpra. Il ne se trompait pas  , hélas, puisqu’aujourd’hui encore, malgré les centaines d’autres érits (livres et presse) , c’est un pan encore quasi-totalement ignoré, tout comme, d’ailleurs, l’Exécutif provisoire......la large opinion ayant été  déformée (par les discours et à l’école) par l’ « Histoire-propagande » qui a fait des siennes quand ce ne sont pas des ravages,et  cultivant , parallèlement à l’histoire apologétique habituelle, l’évitement, l’oubli ou la déformation.

L’auteur s’attache donc à présenter le Gpra (dont il fit partie en tant que haut-fonctionnaire avec M’hamed Yazid lors du « 1er Gpra », puis avec Krim Belkacem lors du « 2è Gpra »,  mais  aussi en tant que ministre des AE lors du « 3è Gpra » ) depuis sa naissance .....jusqu’au 3 juillet 1962 (date réelle de la proclamation de l’indépendance et de l’ « abandon du terrain » à ....Ben Bella et Boumediène...qui avaient d’autres « armes » ). Il assure qu’il ne risque pas de « commettre trop d’erreurs ».

Trois  grandes parties : L’organisation de la lutte popur l’indépendance (Congrès de la Soummam, premier Cce, deuxième Cce) / La formation du Gouvernement provisoire de la République algérienne / La crise du Fln et les responsabilités (juillet 1962) ...et , en plus, des textes de référence.... et des photos .

Quelques  révélations  : « Nous apprendrons seulement après le cessez-le-feu que le Mna en question (celui proposé par les négociateurs français en mars 1961 à Evian) n’était autre que le Front de l’action pour l’Algérie démocratique, le Faad, c’est-à-dire l’organisation créée par le Sdece, et qui se déclarait d’obédience messaliste  » (p 139) / Lors de la réunion du Cnra en date du 22 février 1962, « ne s’étaient opposés aux Accords d’Evian (cessez-le –feu) que Boumediène, Kaid Ahmed et Mendjli, membres de l’Etat-major et un certain commandant Nacer de la wilaya V qui s’était joint à eux et qui ne cessait de sourire sans raisons en s’excusant presque de prendre position » (pp 168 - 169) / Mohamed Laghzaoui , alors directeur genéral de la Sûreté marocaine était nommé « ambassadeur de Sa Majesté auprès de Ben Bella (emprisonné à Aunoy)  ». Le roi Hassan II ne s’en cachait pas. Il reconnaisait toujours le Gpra et ne lui faisait aucune difficulté mais le Gpra ne savait rien de ce qui se passait entre Ben Bella et Mohamed Laghzaoui » (pp190 - 191)

 L’Auteur : Né en avril 1918, décédé en décembre 2000. Militant de l’Etoile Nord-africaine.... études secondaires à Blida....emprisonné à Bossuet et à Barberousse après les manifestations d’avril  1945 à Ksar Chellala , membre du CC du PPA/MTLD, puis du FLN dès novembre 54. Membre du CNRA et du CCE, plusieurs fonctions au sein du GPRA (dont ministre des AE) . Participe aux négociations d’Evian ....

Extraits : « Notre seul ennemi était le colonialisme français, nous ne l’attaquâmes que chez nous, là où il n’avait aucun droit d’y être » (p35), « Abane était plus coléreux que nous tous. Krim plus sensible aux bienséances . Ben M’hidi parfois très chatouilleux sur son amour propre. Ben Khedda et moi décidés à faire oublier que nous avons été grands responsables du Mtld. Tous, nous avions , je crois, le sens de l’intérêt supérieur de la Révolution et de l’Algérie » (p 57),

Avis : Ouvrage de base pour qui veut (tout) savoir sur le Gpra et surtout comprendre  les relations humaines entre dirigeants de la guerre de libération nationale. Très  (trop ?) consensuel ?Après tout, Saad Dahlab a été un grand diplomate.

 Citations : « Il est évident que si nous n’avions pas bougé, si nous n’avions pas pris les armes, si nous n’avions pas consenti d’immenses sacrifices, l’Algérie serait encore aujourd’hui française » (p 29), « Seul le démon du pouvoir personnel en retint à l’écart celui qui aurait dû être le premier, Messali Hadj . Le même démon allait ronger , pendant six ans, Ben Bella...» (p 46) , « Les hommes ont la mémoire courte. Les mythes sont difficiles à détruire et les légendes indéracinables. Ceux de Ben Bella seront encore plus dures à supprimer parce que nous avons été les premiers à les nourrir autant par notre propagande pendant la guerre de libération pour les besoins de la cause, que par notre silence et notre indiférence durant la crise du Fln, en 1962 » (p 180) , « Les pouvoirs publics ont beau multiplier les promesses, garantir l’avenir, les gens manquent de foi. Ils ne croient plus en rien. Ils semblent toujours être à la veille d’un changement » (p 219), « Les causes de notre situation actuelle doivent être cherchées au départ même de notre indépendance. L’indépendance acquise, nous avons continué sur notre lancée, ou plutôt nous n’avons rien imaginé de neuf » (p 221).