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Essai Abderrahmane Djelfaoui- "Anna Greki...."

Date de création: 04-06-2020 17:49
Dernière mise à jour: 04-06-2020 17:49
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CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI ABDERRAHMANE DJELFAOUI- « ANNA GREKI…. »

Anna Greki. Les mots d’amour, les mots de guerre. Essai de Abderrahmane Djelfaoui (Illustration de couverture, Denis Martinez) . Casbah Editions , Alger 2016, 190 pages, 850 dinars

De son vrai nom Anna Colette Grégoire, Anna Greki est née à Batna, le 14 mars 1931.Elle passe son enfance à Menaâ (« un petit village dominant une « descente » rocailleuse vers l’oasis de Biskra dont il ne subsistait pour toute route qu’une piste ancestrale ») , commune d’Arris dans les Aurès, où son père était instituteur. Elle effectue ses études primaires à Collo puis au lycée à Skikda, mais interrompt ses études supérieures de lettres à Paris pour pouvoir prendre part activement au combat pour l’indépendance de l’Algérie.

Militante du Pca, très proche de Sid Ahmed Inal, un Sorbonnard  (futur officier de l’Aln, dans le maquis de Tlemcen,  tombé au champ d’honneur le 31 octobre 1956 à l’âge de 25 ans) , elle est membre des Combattants de la libération-CDL .Elle est arrêtée en mars 1957 à Annaba (ex-Bône où résidaient ses parents alors qu’elle était recherchée ) et torturée (villa Sésini) avant d’être internée à la prison Barberousse d’Alger. Greki est ensuite transférée ,en novembre 1958, au Camp de transit et de triage de Beni Messous (Alger) puis expulsée d’Algérie. Ensuite, elle rejoint Tunis.Elle rentre en Algérie à l’Indépendance, en 1962.
Achevant sa licence en 1965, elle est professeur de français au lycée Emir Abdelkader d’Alger et publie parallèlement des textes poétiques dans l’hebdomadaire Révolution africaine, entre autres. Victime d’un accident de la route, Anna Greki (épouse Melki, un juif  berbère du constantinois, devenu un brillant expert en finances à l’indépendance) décède brutalement à l’âge de 33 ans, laissant des textes inachevés dont un roman

Belle blonde du pays chaoui, résolument et très tôt engagée politiquement pour la libération du pays du joug colonial (aidée , peut-être , en cela, par l’éducation socialiste prônée par ses parents et surtout par une enfance vécue au sein de la population « indigène ») , elle avait l’Algérie dans le peau.

Amoureuse des Belles Lettres, nourrie par les débuts généreux de la jeune littérature nationale annoncée dès 1946 par « l’Eternel Jughurtha »  de Jean El Mouhoub Amrouche et surtout par Kateb Yavine fustigeant le réel colonial,son expression était la poésie. Là où elle vécut (ex :  « Bône 1956 »). Mais, les vers les  plus prenants sont ceux  écrits en cellule sur des cahiers d’écolier procurés on ne sait comment  et lus à ses compagnes , une quarantaine pour un  dortoir (n°3) de neuf lits  ...allant jusqu’à leur faire découvrir Marcel Proust, cet « autre chose qu’une littérature oisive »  : Claudine Lacascade, Nelly Porro (originaire de Bône) , Annie Steiner (une autre poétesse) ,Zhor Zerari (une autre poétesse), Louisette Ighilahriz, , Jacqueline Guerroudj, Baya Hocine, Chafika Meslem, Baichi Fatma, Blanche Moine, Fatima Slimani, la maman et la grand-mère Ighilahriz, Eliette Loup, Nassima Heblal ......Des catholiques libérales.....Des militantes communistes....Des moudjahidate musulmanes.....presque tout l’ochestre de Fadhela Dziria.....

« Elle était humaine et chaleureuse. Elle faisait tout pour que nous ayons le moral et qu’auncune de nous ne sombre» ( témoignage de  Louisette Ighilahriz)

L’Auteur : Né à Alger en 1950, études de cinéma (Prague) , sociologue (diplômé de l’Université d’Alger), attaché culturel à la Cinémathèque algérienne, journaliste grand reporter (Alger Républicain , El Watan,Le Soir d’Algérie dans les années 90, entre autres) , réalisateur documentariste (télévision nationale dans les années 70-80) , chargé de com’ d’entreprise, écrivain (dont un ouvrage sur le « Pr Jean Paul Grangaud » et un autre sur « Bab El Oued » ) et...surtout  poète (Note : manque fiche de présentation de l’auteur en quatrième de couverture)

Extraits : « Les paras de Bigeard sont plus ignobles que la teigne. Leur férocité catholique dépassant tout fracas des armes, toutes frontières » (p 25), «  Mon enfance et les délices /Naquirent là/A Menaâ-commune mixte Arris/ Et mes passions après vingt ans/Sont les fruits de leurs prédilections/ Du temps où les oiseaux tombés des nids/Tombaient aussi des mains de Nedjai/Jusqu’au fond de mes yeux chaouia » ( p37, Extrait d’un poème ),  « Militante comuniste, elle était trop riche d’orgueil et d’amour de la vie pour rester en-deçà des choix politiques, nourrie aussi depuis son enfance par la terre algérienne (p 143)

Avis : « Une vie volontariste et flamboyante.....une femme loyale et passionnée, maîtresse de sa parole comme de ses moyens d’expression,  ». Non poètes et non révolutionnaires, s’abstenir

Citation : « Les souvenirs, c’est surtout la force de l’entraide » (p 117)