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Conférence de presse porte parole Présidence, mercredi 13/5/2020

Date de création: 14-05-2020 17:48
Dernière mise à jour: 14-05-2020 17:48
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VIE POLITIQUE- DOCUMENTS POLITIQUES- CONFERENCE DE PRESSE PORTE PAROLE PRESIDENCE, MERCREDI 13/5/2020

Le ministre conseiller à la communication, porte-parole officiel de la présidence de la République, Belaïd Mohand Oussaïd, a indiqué mercredi 13 mai 2020 qu’une commission de suivi des débats sur l’avant-projet de la Constitution a été mise en place au niveau de la présidence de la République. «Cette commission est chargée du suivi de toutes les publications relatives aux débats sur l’avant-projet de loi d’amendement de la Constitution.
L’objectif étant de connaître les autres avis dans ce projet, je ne peux faire de commentaire, car cela risque d’être interprété comme une ingérence de la présidence de la République», a-t-il assuré. M. Belaïd répondait à une question d’un journaliste sur certaines propositions, lors d’une conférence de presse animée hier au siège de la présidence.
«Cette commission va collecter les propositions qui unissent les Algériens, nous avons besoin de l’unité du peuple et de la préservation des constantes de la nation. Par la suite, le projet sera soumis aux deux chambres du Parlement, avant de le présenter au référendum populaire, dans le cadre de la construction d’une Algérie nouvelle», a-t-il rappelé.

Une commission de suivi des publications sur les débats

Le ministre a affirmé que «le projet de révision de la Constitution a été remis aux acteurs politiques et représentants de la société civile, suite à leur insistance. Le président de la République avait déclaré auparavant que la présentation du projet a été retardée en raison de la pandémie du Coronavirus.  
Le Président a insisté, lors de la dernière entrevue avec les médias, sur la nécessité du respect des mesures de confinement sanitaire, et face à l’insistance répétée, la mouture a été diffusée en dépit de l’impossibilité de tenir des réunions publiques», a-t-il précisé, tout en appelant à éviter les préjugés sur le timing. «Le Président a donné son accord, car cela dépend de son engagement, lors de son discours d’investiture», a-t-il rappelé. Selon le porte-parole de la présidence, «la présentation du projet en période de confinement sanitaire va permettre de débattre et d’enrichir le débat en profondeur et avec sérénité, à travers les médias, les moyens de communication et en vidéoconférence», a-t-il soutenu.
M. Belaïd a annoncé que la mouture sera diffusée sur internet à partir de la semaine prochaine, «pour l’intérêt général», a-t-il soutenu. Il a également fait savoir qu’un programme est tracé pour ouvrir le débat télévisé à tous les acteurs politiques, y compris l’opposition, dont l’un a été l’invité d’une émission à l’ENTV.
À une question sur les «faux débats» sur ce projet sur les réseaux sociaux, marqués par certaines dérives, notamment l’article lié à l’identité, le porte-parole de la présidence a affirmé que «les débats sont longs et se poursuivent. Il s’agit d’une affaire constitutionnelle pas d’humeur. L’avant-projet d’amendement constitutionnel n’est qu’une ébauche de révision, une plateforme de débat et une méthodologie de travail, pour que le débat démarre d’un document élaboré par une élite de grands professeurs en droit.
L’objectif est d’arriver à une constitution consensuelle qui vise à construire des institutions, pas des cas pour des intérêts de personnes, mais construire un nouvel État afin de préserver le pays contre l’autoritarisme et de vivre des crises à chaque fois qu’il y a un dysfonctionnement à la tête du pouvoir», a-t-il insisté. M. Belaïd a rappelé, dans l’allocution d’ouverture de la conférence de presse devenue une tradition, que «l’amendement de la Constitution constitue l’une des revendications populaires pour un changement radical du mode et des pratiques de gouvernance à tous les niveaux et la restauration de l’autorité de l’État à travers la moralisation de la vie publique, la lutte contre la corruption et la prévalence de la compétence sur l’allégeance au service de l’intérêt général».



M. Belaïd a également indiqué qu’une commission travaille d’ores et déjà sur le projet de loi électorale, pour gagner du temps et être au rendez-vous en 2021 avec de nouvelles institutions, tout en affirmant que «des élections législatives et locales anticipées ne sont pas à l’ordre du jour», avant d’ajouter que le travail sera achevé d’ici la fin de l’année en cours. «On va entamer l’année 2021 avec de nouvelles institutions et de nouveaux comportements en rupture avec les pratiques du passé». Dans son allocution d’ouverture, le porte-parole de la présidence de la République a présenté un bilan chiffré des aides octroyées aux personnes affectées par la pandémie du Coronavirus. Il s’agit de près de 300.000 personnes inscrites pour bénéficier de l’allocation de 10.000 DA. «Les allocations seront versées dans les prochains jours et certainement avant l’Aïd-el-Fitr», a-t-il assuré. En outre, plus de 700.000 familles ont bénéficié de près de 22.000 tonnes de denrées alimentaires et de quantités importantes de produits détergents et d’équipements médicaux, dont 74% sont issues des zone d’ombre, tout en assurant que les opérations de solidarité se poursuivent. Dans son intervention, le ministre Conseiller a rappelé que 2.200.000 millions de citoyens ont bénéficié d’une somme de 10.000 DA, au titre du couffin de Ramadhan, versée sur leur  compte CCP, la veille du mois de Ramadhan. À cette occasion, il a rendu hommage aux associations caritatives et aux comités de quartiers et de villages dans l’encadrement de l’action de solidarité et de bénévolat. «Elles représentent près de 30.000 comités locaux», a affirmé M. Belaïd, saluant l’élan de solidarité qui renforce l’esprit de fraternité dans tous les domaines, notamment avec le secteur médical et pharmaceutique, rappelant la production par l’Algérie de kits de dépistage de Coronavirus. «L’Algérie devient ainsi le premier pays du Maghreb à produire ce genre de tests et le deuxième en Afrique, après l’Afrique du Sud», s’est-il félicité.
Dans le même contexte, le conférencier a annoncé que «la valeur des dons numéraires versés dans les comptes dédiés à la lutte contre la COVID-19 a atteint, jusqu'à mardi, les sommes de  3 milliards DA, soit 300 milliards de centimes et 1,9 million de dollars». «Ces fonds seront distribués à leurs véritables ayants droit et aux personnes lésées par la pandémie en fonction de critères transparents fixés par une commission présidée par le Premier ministre et constituée des représentants du Croissant rouge algérien et de la société civile», a-t-il assuré.
M. Belaïd a par ailleurs mis en exergue les activités du président de la République dans la gestion des affaires de l’État, notamment les Conseils des ministres et les réunions restreintes avec des ministres, en présence du Premier ministre Abdelaziz Djerad sur des thèmes ayant une relation directe avec la vie socioéconomique ou la situation générale, ainsi que la participation du Président au Sommet virtuel des chefs d'État et de gouvernement du Mouvement des pays non alignés. «Les activités phare consistent en la tenue de deux réunions avant la validation du projet de loi de finances et l’éducation nationale, ainsi que la diffusion de l’avant-projet de constitution».


À une question sur le prolongement du confinement sanitaire, le ministre Conseiller à la Communication a estimé que «l’Algérie enregistre un recul de la pandémie dans le monde, et notre pays a enregistré une évolution stable de la pandémie, comme le montrent les bilans quotidiens. On constate un recul du nombre d’infections à moins de 200 cas et de décès à moins de 10 cas, contre une hausse du nombre de guérisons», dit-il, précisant que le confinement est lié étroitement au comportement du citoyen, qui a une entière responsabilité en la matière. En ce sens, M. Belaïd a mis en garde contre toute rechute, à cause du non-respect des règles du confinement. «Nous étions en passe de sortir de la zone de danger et des décisions ont été prises, mais la précipitation des citoyens et la forte affluence enregistrée au lendemain de la décision ont amené les autorités à durcir à nouveau les mesures de confinement sanitaire. L’État a mis tous les moyens pour lutter contre cette pandémie. On a  actuellement recensé moins de 20 cas en réanimation, alors qu’on a prévu 6.000 lits de réanimation dans le cadre du dispositif mis en place. Certes, c’est une situation inédite qui exige davantage d’efforts de la part des citoyens afin d’en sortir au plus vite», a-t-il martelé, appelant au respect des règles de prévention. «On constate une irresponsabilité et de l’ imprudence. Que chacun assume sa responsabilité dans l’aggravation de la pandémie et le retard de la relance économique», a-t-il averti.



S’agissant de la restitution des fonds détournés, . Belaïd Mohand Oussaïd a affirmé que le déclenchement des mécanismes de restitution des fonds pillés ne peut se faire qu’à la suite de jugements définitifs de la justice. La démarche «est soumise à des procédures internationales qui ne sont pas simples», a-t-il dit.  À une autre question sur la décision du président de la République de décréter le 8 mai, Journée nationale de la mémoire, et de créer une chaîne télévisée dédiée à l’histoire, le ministre conseiller a souligné : «Nous sommes très en retard. L’Algérie défendra de toutes ses forces la question de la mémoire. Le message du Président, à l'occasion du 75e anniversaire des massacres du 8 mai 1945, était très clair sur ce sujet, la mémoire est la propriété du peuple algérien.»



Pour ce qui est du projet de loi de finances complémentaire pour 2020, qui prévoit une réduction à 50% du budget du fonctionnement, M. Belaïd a précisé que le projet a prévu un prix référentiel du baril de 30 USD, contre 50 USD dans la loi de finances initiale, «qui sera soumis au débat aux deux chambres du Parlement». Il a indiqué que «la décision a été étudiée sur tous les plans dans ses aspects négatifs et positifs, et a pris en compte toutes les considérations à court et moyen termes. Nous avons pris en considération également les dépenses liées à la pandémie du Coronavirus qui n’étaient pas programmées». À une question sur le financement des décisions qui auront un impact dans le cadre de la LFC-2020, le porte-parole a affirmé qu’une réorganisation interne des dépenses est possible, tout en assurant le maintien des salaires, pensions et tous les acquis sociaux, ainsi que les grands projets stratégiques. «Toutes les précautions ont été prises pour la mise en œuvre de toutes les décisions annoncées. La réduction des dépenses de fonctionnement est une mesure qui vise essentiellement l’ajustement des dépenses de manière à financer toutes les opérations annoncées», a-t-il tenu à assurer.



À une question sur des arrestations suite à des publications sur les réseaux sociaux, le porte-parole de la présidence a expliqué que «des personnes se sont habituées au non-respect de la loi. Aujourd’hui, il y a une volonté politique et une rigueur pour l’application et le respect de la loi. Tout auteur de violation des lois sera poursuivi par la justice. La liberté s’exerce dans le cadre du respect de la loi. La mouture de l’avant-projet de la Constitution prévoit le renforcement de la liberté de la presse. La liberté est une responsabilité loin de la diffamation, notamment sur les réseaux sociaux», a-t-il affirmé. M. Belaïd a estimé, par ailleurs, que «la politique étrangère de l’Algérie est claire», en réponse à une question liée au rapprochement  entre la Chine et l’Algérie. «Nos relations bilatérales ne datent pas d’hier», rappelant le rôle de la Chine durant la guerre de Libération et les efforts de l’Algérie devant le Conseil de sécurité pour son admission à l’ONU. Enfin, sur l’affaire de la transaction commerciale d’une filiale du groupe Sonatrach au Liban, le conférencier a indiqué que le président de la République a instruit le ministre de la Justice d’ouvrir une enquête qui est en cours. «L’affaire est un dossier libano-libanais. Ce qui est certain, c’est que l'Algérie, en tant que État, n'est pas impliquée dans de tels actes. Si des individus sont impliqués, la justice suivra son cours et dévoilera la vérité», a-t-il assuré.
S’agissant de l’obligation du port de la bavette en cas de déconfinement, M. Belaïd a souligné que «cet aspect  relève des prérogatives du ministre de la Santé, mais la confection des bavettes à domicile n’est pas compliquée», tout en assurant que l’Algérie produit actuellement 7 millions de bavettes par semaine.