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Bejaia (II)

Date de création: 03-05-2020 17:09
Dernière mise à jour: 03-05-2020 17:09
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HABITAT- VILLE- BEJAIA (II)

Bab El Bahr, plus connue sous le nom de Porte Sarazine, fut édifiée sous le règne des Hammadites au XIe siècle, soit en 1070, par le sultan En Nacer, donnant jadis accès sur le front de mer et par où s'organise le débarquement des troupes françaises commandées par le général Trézel. De son côté, le fort Sidi Abdelkader, qui domine l’espace entre le port et le cap Bouak, servait de garnison pour les Espagnols en 1510. Ce grand monument s’est transformé de nos jours en un lieu de pèlerinage où, chaque mercredi, des visiteurs et particulièrement des femmes s’y rendent pour se recueillir sur la tombe du saint originaire de Syrie, Sidi Abd El Kader El Djilali, enterré dans la mosquée du fort. De l’autre côté de la haute ville, avec ses vieilles bâtisses, quartiers privilégiés des colons, se trouve Bab El Bounoud, Bâb El Fouka actuel, qui est considéré comme l’entrée principale de la cité En Naciria, constituée de deux portes que les Béjaouis empruntent pour accéder à la place Philippe et à la mosquée Sidi Souffi ainsi que le fort Bordj Moussa. Du point de vue culturel, le patrimoine est source d’identité. Il transmet les traditions, les coutumes, les valeurs et les savoirs d’une société. Sa sauvegarde est fondée sur la crainte de la perte de la mémoire historique. Mais Béjaia, avec tous ses philosophes et chercheurs éminents, ne renferme pas uniquement ces monuments historiques des différentes occupations qu'elle a connues durant des siècles. Béjaia, ville sainte, compte aussi des mosquées et des zaouïas répandues à travers toutes les localités. Des maîtres avaient choisi Béjaia pour étudier, enseigner et y vivre. Certains de ces savants et religieux y sont enterrés.
Le cimetière de Naciria, plus connu sous le nom de djebel Khelifa, a été considéré comme un lieu de pèlerinage. On y organise le 27e jour du ramadhan, la prière collective en plein air en occupant la grande route qui sépare le bois sacré du quartier les eucalyptus, plus connu sous le nom de quartier Sebâa Ouacherine.
Savants et religieux ont laissé un souvenir attachant et les habitants ont construit des mausolées et des mosquées.
Sidi Souffi a sa mosquée ornée de faïences du Maroc au XVIe siècle. Sidi Yahia et son père, tous deux savants, reposent côte à côte dans un mausolée dominant la baie de Béjaia. Sidi Abdelkader El Djilali est enterré dans l'ancien fort de la mer.
Yemma Gouraya domine tout le paysage de son tombeau placé sur la crête de la montagne qui porte son nom. Non loin d’elle, Lala Yamina a son mausolée sur la pente de la même montagne, et les visiteurs qui affluent vers Gouraya ne délaissent jamais l'une au profit de l'autre. Certes les bejaouis ont toujours tendance à le répéter : «Il ne manque qu'un seul saint pour que Béjaia totalise cent et pour qu'elle éclipse la Mecque comme lieu de pèlerinage.» Dans plusieurs villages de la wilaya, des mausolées et zaouias reflètent les valeurs spirituelles des actions menées par de nombreux savants à l'exemple de Cheikh Bel Haddad et sidi Saïd Amsisen de Seddouk, Sidi Ahmed Ouhaddad à Akfadou, Sidi Ahmed Ouyahia à Amalou, Sidi Adli à Tamokra, Cheikh Kacem Al Husseyni à Akbou, Sidi Boudrahem, Sidi El Mouhoub, Sidi Yahia El Aidli et autres. Les habitants continuent de visiter ces mausolées en apportant leur aide financière pour l'entretien des sites, mais surtout pour se procurer la baraka de ces saints marabouts qui ont marqué la grandeur de l'histoire de la région de Béjaia, Begayeth. Bejaïa «la sainte» demeure une véritable ville pleine d’histoire et de la science. La perle de l’Afrique du Nord, qui a connu plusieurs civilisations qui se sont succédé à travers le temps, demeure la capitale des Hammadites qui fut de tout temps un lieu de pèlerinage et une ville du savoir. Elle présente aujourd’hui une richesse culturelle inestimable, où une grande partie de ses vestiges sont classés patrimoine culturel. Avec ses 99 saints, Bejaïa, citée comme la petite Mecque, demeure jalousement accrochée à son histoire et à sa noblesse bien gardée par la sainte Yemma Gouraya qui offrait à tous ses visiteurs sa baraka lors de leurs multiples pèlerinages guidés sur ce haut mont de 630 km de la mer.