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Rencontre Président Tebboune/Journalistes , j 30 avril 2020 (synthèse Dia/Amir Hani)

Date de création: 02-05-2020 18:30
Dernière mise à jour: 02-05-2020 18:30
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VIE POLITIQUE- DOCUMENTS POLITIQUES- RENCONTRE PRESIDENT/JOURNALISTES , J 30/4/ 2020 (SYNTHESE DIA/Amir Hani ) IE

Le président de la République s’est voulu rassurant et a transmis des messages d’espoir au peuple algérien en ces temps de crise marquée par la pandémie du coronavirus. Le président Tebboune qui répondait (entretien diffusé vendredi 1/5) à des questions de la presse écrite (4 journalistes : Tayeb Belgiche , Dr El Watan /Nouria Bourihane, Dr Horizons/ Mustapha Hamici , Dr L’économie / Said Benayad, Dr rédaction Echaâb) , a rassuré le peuple algérien quant aux capacités de l’Algérie de sortir indemne de la pandémie du Covid-19 tout en affirmant que l’Etat demeurera fort par ses institutions.

Covid-19 : L’Etat prendra en charge les personnes ayant perdu leur source de revenu

Le chef de l’Etat a tenu en premier lieu à rassurer les travailleurs ayant perdu leurs postes ou emplois en raison des conséquences du Covid-19. Il a affirmé que l’Etat prendra en charge les industriels et les commerçants ayant enregistré des pertes ainsi que toute personne ayant perdu sa source de revenu du fait de cette pandémie.

« Nous disposons de moyens d’évaluation et de contrôle. Nous prendrons en charge toute personne ayant perdu sa source de revenu, notamment les journaliers », a-t-il dit.

Faisant état d’instructions données afin de procéder à « un véritable recensement des personnes touchées », le Président Tebboune a déploré ,par ailleurs, l’absence de statistiques précises concernant l’économie nationale.

« Nous avons des statistiques qui concernent 50% uniquement de l’économie, à savoir les chiffres du circuit passant par le réseau bancaire et les services de douanes », déplorant  l’absence de statistiques précises concernant le secteur privé qui emploie un total de 1,5 million de travailleurs.

Concernant les industriels et les commerçants ayant enregistré des pertes importantes du fait de la pandémie, il a rappelé que « le gouvernement s’attèle à l’examen d’une politique bien ficelée pour les aider », citant entre autres procédures de soutien adoptées, l’allègement des impôts.

Fermeture de commerces en cas de hausse des cas du Covid-19

Le président de la République a menacé de refermer éventuellement des commerces autorisés à reprendre l’activité au début du Ramadan, s’il s’avère qu’ils sont à l’origine de la hausse de la propagation de la pandémie du Covid-19.

« Le Gouvernement a répondu favorablement aux demandes de l’Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) dans une tentative de rattraper le retard de la vie économique. Cependant, si cela mettra en péril la vie des citoyens, nous n’hésiterons pas à fermer à nouveau les commerces et reviendrons à plus de rigueur dans l’application du confinement, sachant que nous sommes arrivés presque à la fin de la pandémie », a-t-il assuré.

« Nous avons tenté d’établir un équilibre entre le confinement et ce qui peut être protégé de l’économie nationale. Nous avons relancé certaines activités jugées nécessaires par le gouvernement, mais le problème n’est pas tant l’allègement ou la réouverture de certains magasins que le comportement des citoyens », a ajoute le Président.

Il a relevé, dans ce sens, un « lien organique » entre les autorisations octroyées pour ces activités commerciales et la hausse du nombre de cas de covid-19 enregistrés durant les derniers jours, promettant de « palier à la situation ».

            La fermeture des magasins rouverts au début du mois de Ramadhan est devenue « une revendication populaire » après la hausse du nombre de cas de covid-19 enregistrée récemment, a-t-il fait savoir.

« C’est impossible d’imaginer le nombre important des appels protestant contre la réouverture de certains magasins. Notre mission et notre engagement est de protéger le peuple ». La vie du citoyen algérien est plus importante pour nous que toute autre chose », a-t-il soutenu.

Notre mission et notre engagement: la protection du peuple

Le président de la République a affirmé que la mission de l’Etat et  son engagement c’est avant tout la protection du peuple contre la propagation du Covid-19.

« Si certains pays préfèrent l’économie à la vie du citoyen, nous faisons, contrairement à eux, prévaloir la vie du citoyen sur l’économie, car la vie de l’Algérien est au-dessus de toutes les considérations », a assuré le président de la République.

Il a ajouté, à ce propos : « nous avions atteint presque la fin (dans la lutte contre le Coronavirus), soulignant que « dans la wilaya de Blida, par exemple, on est passé d’un à deux cas contaminés il y a trois jours à zéro cas hier et aujourd’hui et pareil pour Alger ». « Or nous enregistrons un recul dans cette tendance positive », a-t-il déploré  

« Le gouvernement a tenté d’établir un équilibre entre le confinement et la protection de ce qui peut être protégé de l’économie nationale à travers la réouverture de certaines activités mais le problème n’est pas tant l’allègement ou la réouverture que le comportement des citoyens », a estimé M. Tebboune pour qui « c’est là quelque chose d’incompréhensible ».

Dans ce contexte, le Président de la République a appelé le citoyen à être compréhensif quant à cette étape que traverse l’Algérie à l’instar d’autres pays à travers le monde », rappelant qu’il existe des pays « où les décès sont comptés par dizaines de milliers ».

Concernant l’évaluation de la situation sanitaire dans le pays suite à la propagation de la pandémie, M. Tebboune a mis en avant l’amélioration enregistrée à travers le recul significatif des décès et le nombre de plus en plus important des patients guéris, affirmant que l’Algérie a atteint « un équilibre acceptable face à ce virus ».

« L’Algérie s’emploie à l’image de tous les pays du monde, que ce soit en Europe, en Chine ou aux USA, à la lutte contre le virus », a souligné le Président de la République qui a soutenu, dans ce sillage, que « l’Algérie n’imite aucun Etat et ses décisions politiques et administratives s’appuient sur les avis de ses savants et experts ».

Les réserves de change seront consommées lentement

Le président de la République a fait savoir que la cadence de consommation des réserves de change du pays sera moins rapide que les années précédentes grâce à « l’élimination » du phénomène de la surfacturation et du surcoût des projets en Algérie.

« Nous avons réussi à préserver près de 30 % de nos réserves de change », a-t-il soutenu, citant parmi les facteurs ayant permis de contrôler ces réserves, « la maitrise des importations ».

Pour le Président Tebboune, la valeur des produits alimentaires nécessaires dont a besoin le pays s’élève à près de 9 milliards de dollars par/an, ajoutant que beaucoup de produits importés auparavant seront fabriqués localement et par conséquent, interdits d’importation.

La crise pétrolière est conjoncturelle

Il a indiqué dans ce sens que la crise pétrolière que traversent l’Algérie et les autres pays producteurs de pétrole est « conjoncturelle et non structurelle ».

« La roue de l’économie mondiale a ralenti en raison de la pandémie, mais sera relancée prochainement », a-t-il assuré, estimant que « même si la relance de l’économie mondiale était de l’ordre de 20% seulement, les prix du pétrole augmenteront ».

Certes la crise sanitaire et pétrolière a créé en Algérie « une situation difficile mais elle est loin d’être catastrophique », a ajouté le Président Tebboune, faisant observer que l’Algérie pourra avoir dans deux années une croissance économique forte pour peu que des hommes d’affaires intègres s’impliquent ».

Vers l’exploitation de toutes les ressources minérales en Algérie

Le président de la République a fait état de projets pour le lancement de l’exploitation des ressources naturelles et minérales inexploitées en Algérie, soulignant que l’Algérie regorgeait d’importantes ressources inexploitées à l’instar des minéraux rares.

Il a rappelé à cet égard que l’Algérie occupait la 3e ou 4e place au monde en termes de réserves, notamment pour l’or, le diamant, l’uranium, le cuivre et bien d’autres matières précieuses.

« J’ai donné des instructions au ministère de l’Industrie pour établir un recensement précis de ces richesses et d’élaborer un cahier des charges avec des banques d’affaires aux fins de leur exploitation », a annoncé M. Tebboune.

« C’est inconcevable pour l’Algérie de ne pas exploiter ces ressources et d’interdire aux autres de le faire », a-t-il dit.

« S’il est nécessaire de s’associer avec des pays amis dans ces projets, nous le ferons », a ajouté le Président de la République.

LFC 2020: réduction et suppression de certains impôts

Le Président a affirmé que la loi de finances complémentaire de l’exercice 2020 comporterait un allégement de certains impôts et la suppression d’autres avec un durcissement du contrôle sur le commerce extérieur.

Il a ajouté que la LFC 2020 ne prévoyait pas d’augmentation des impôts mais une réduction. Cette loi qui a « une nouvelle vision économique », fera du budget un outil de développement notamment à travers des incitations, et non « un simple objet de crédits et de dépenses ».

La LFC 2020 permettra d’accroître les recettes fiscales à travers l’élargissement de l’assiette fiscale et l’allégement d’une partie des impôts. Il est question de l’allègement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et de la suppression de certains impôts ».

Aussi, la LFC 2020 comprendra des dispositions visant à resserrer le contrôle sur les opérations d’importation pour éviter la surfacturation. « Tout produit pouvant être fabriqué localement sera interdit à l’importation », a précisé le Président Tebboune, soulignant qu’uniquement l’importation des intrants utilisés par les opérateurs dans la production de produits à des taux d’intégration locale élevés sera autorisée ».

« On œuvrera également à lutter contre le phénomène de monopole par les exportateurs des matières dont l’Etat subventionne les matières premières sur les produits de ces opérations d’exportation en plafonnant leur part à 50%, soit uniquement la valeur ajoutée de leurs activités », a ajouté M. Tebboune.

Pas d’arrêt des projets de logement

Le Président Tebboune a affirmé que les projets de logements ne vont pas s’arrêter malgré les difficultés financières auxquelles fait face le pays, suite à la chute des cours du pétrole. Assurant que « la question du logement est l’un des éléments les plus importants du programme du développement humain en Algérie », le président de la République a affirmé que les projets seront relancés « sans aucun problème », avec la mobilisation des assiettes foncières nécessaires.

« Ces projets seront encore moins coûteux que l’on ne le pensait », a-t-il assuré.

Pas de recours à l’endettement extérieur et à la planche à billets

Il a affirmé aussi que l’Algérie ne recourra ni à l’endettement extérieur ni à la planche à billets pour ses besoins financiers face à la chute des prix du pétrole, mais plutôt à « l’emprunt auprès des citoyens ».

« Nous n’irons ni au Fonds monétaire international (FMI) ni à la Banque mondiale (BM) car l’endettement porte atteinte à la souveraineté nationale, une expérience que nous avons vécue au début des années 1990 ».

Pour ce qui est du retour à la planche à billets, il a indiqué que la question est de savoir qui va payer cette dette au final, expliquant qu’une telle démarche « entrainera une hausse du taux d’inflation alors que le revenu restera stable ».

« Nous préfèrerons emprunter aux Algériens en leur donnant toutes les garanties nécessaires », a-t-il soutenu.

Il a relevé, dans ce sens que le secteur privé non structuré représente « quelque 6.000 milliards de DA à 10.000 milliards de DA de fonds à injecter et je préfère emprunter auprès des Algériens au lieu d’aller vers le FMI ou d’autres banques étrangères », a-t-il ajouté.

Affirmant qu’il s’agit là d’une question de souveraineté nationale, le président Tebboune a expliqué que « lorsque nous empruntons auprès de banques étrangères, nous ne pouvons parler ni de la Palestine ni du Sahara Occidental ».

Pour le Président Tebboune, l’endettement extérieur demeure « une possibilité » pour « les projets économiques à haute rentabilité, comme la construction d’un port commercial ».