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Adoption Pan d'action jeudi 13/2/2020- Intervention A. Djerad

Date de création: 23-02-2020 12:11
Dernière mise à jour: 23-02-2020 12:11
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ADMINISTRATION- GOUVERNEMENT- ADOPTION PLAN D’ACTION JEUDI 13/2/2020- INTERVENTION A. DJERAD

L’Assemblée populaire nationale (APN) a adopté à la majorité le Plan d’action du gouvernement, lors d’une séance plénière présidée par Slimane Chenine, président de cette institution, en présence du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, et des membres du gouvernement.

Le plan d’action a récolté la  voix de la majorité des députés, après un débat riche   qui s’est déroulé lors de séances programmées de jour comme de nuit, et ce, eu égard à l’importance du projet mais aussi du nombre d’interventions des députés. Il convient de signaler que les députés ont procédé au vote du plan d’action après l’intervention du Premier ministre qui a répondu aux  interrogations formulées lors des trois  jours consacrés à l’examen du document. Le Premier ministre a réaffirmé «la détermination du gouvernement à regagner la confiance du citoyen à travers la réhabilitation des valeurs humaines, la consécration de la culture de l'abnégation dans le travail, la reddition de comptes, la promotion des libertés et la mise en place des mesures rigoureuses à l'encontre des coupables de défaillance et de manipulation de la loi et du denier public». M. Abdelaziz Djerad soutient que «cette confiance ne saurait être gagnée que par la bonne foi dans la concrétisation de la bonne gouvernance, d'une véritable réforme politique, sociale et économique et du traitement des facteurs de l'ébranlement de cette confiance». Il a souligné que le gouvernement est «conscient que les passerelles de la confiance avec les citoyens passent impérativement par un réel engagement à faire montre de franchise et de vérité, loin de toute fourberie et fausses promesses». Il notera que «construire l'Algérie nouvelle, relever les défis et régler les crises que connaît le pays ne sauraient intervenir du jour au lendemain», et que «cette entreprise nécessite du temps pour mettre en place les études et les approches de traitement».    

 Passer de la confrontation à la coopération

 L’autre point mis en exergue par le Premier ministre concerne l’impérieuse nécessité, voire, l’impératif, de la synergie des efforts pour relever les défis actuels. M. Djerad a fait part de la profonde conviction du gouvernement que «les aspirations du peuple imposent à toutes les volontés sincères parmi les enfants de la patrie d'unifier leurs efforts pour permettre au pays de relever les défis de cette période sensible de son histoire».   Il insistera sur «l'ampleur de la responsabilité commune pour la préservation de la stabilité du pays, qui implique l'union de toutes les forces pour passer de la confrontation à la coopération constructive».

Le Premier ministre a notamment évoqué les préoccupations relatives au domaine de la santé rappelant toute «l'importance accordée à ce secteur par le gouvernement, et ce, en vue d'assurer une couverture sanitaire totale, équitable et de qualité, à travers l'intensification des établissements de proximité (urgence et soins) et la prise en charge totale des services d'obstétrique».

S’agissant de la prise en charge des malades atteints de cancer et de la disponibilité des médicaments, M. Djerad a souhaité apporter une précision concernant la déclaration du ministre de la Santé à propos des médicaments innovants destinés à la chimiothérapie, la thérapie ciblée et à l’immunothérapie. Il dira que la déclaration «a été sortie de son vrai contexte», soutenant que le  ministre de la Santé n'a pas indiqué que «l'Etat entendait suspendre l'acquisition de médicaments anti-cancer pour des considérations économiques». M. Djerad  précisera que les propos du ministre «étaient destinés aux experts et spécialistes lors du Colloque scientifique international sur le cancer, en vue de les inciter à la nécessité de prendre en considération le critère de l'équilibre entre les vertus thérapeutiques du médicament et le service médical rendu».  Le Premier ministre a indiqué que  «l'engagement de l'Etat à assurer une disponibilité constante du médicament pour le cancer peut se confirmer par l'affectation de plus de 60 milliards de DA annuellement, destinés à assurer les médicaments et les moyens nécessaires au traitement du cancer». «Certains médicaments anti-cancer assurés par l'Etat coûtent jusqu'à un million de centimes par an pour chaque patient», a-t-il notamment mis en avant.

Abordant la réalisation de structures dédiées au traitement du cancer, M. Djerad a souligné que de nouveaux centres ont été réceptionnés dans les wilayas de Tizi Ouzou, Sidi Bel-Abbès, Tlemcen, El Oued, Ouargla, Sétif et Batna, annonçant la réception prochaine de deux centres à Adrar et Laghouat. 

«Les efforts du gouvernement se poursuivront pour le parachèvement de la réalisation des Centres anti-cancer (CAC) à Tiaret, Médéa et Bejaïa, en sus du lancement des travaux d'un autre centre dans la wilaya de Djelfa, en concrétisation de la décision du Président de la République», a souligné le Premier ministre, soulignant que le gouvernement  s'engage à assurer une couverture sanitaire équitable et de qualité.

 Une nouvelle approche en matière de lutte contre le chômage

 Parmi les autres points évoqués, on peut citer notamment la lutte contre le chômage. Tout en insistant sur l’importance de «poursuivre les efforts dans le domaine de l'emploi, à travers l'adoption d'une nouvelle approche reposant sur un traitement purement économique», le Premier ministre a réitéré la détermination du gouvernement à prendre en charge les préoccupations des jeunes exerçant dans le cadre des dispositifs d'insertion socioprofessionnelle, des agents contractuels et des remplaçants, à travers une étude approfondie et détaillée de ce problème, afin de trouver les solutions  pour établir des passerelles avec le marché du travail aux fins de leur insertion. 

En réponse aux questions sur  le secteur de l’Education nationale et l’amélioration de la qualité du système éducatif, le Premier ministre a affirmé la détermination du gouvernement à «poursuivre l'effort, en vue de consacrer le principe de l'enseignement démocratique et gratuit, et de passer du défi lié au nombre pour remporter le pari de la qualité en vue de se mettre au diapason du processus de la modernité en orientant l'effort vers l'amélioration de la compétence des formateurs et de leurs conditions sociales». 

Il notera que «le gouvernement adoptera la même démarche pour évaluer et inclure les améliorations indispensables au secteur de l'Enseignement supérieur et de le Recherche scientifique, conformément aux critères de l'excellence scientifique et académique en vue de s'ouvrir sur le monde et s'adapter aux exigences du développement économique».

Exécution du Plan d’action

La réunion Walis-Gouvernement définira les priorités traduira les mesures et fixera les délais 

 Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a affirmé, que la réunion Walis-Gouvernement, décidée par le président de la République pour les prochains jours, définira les priorités, traduira les mesures et fixera «avec précision» les délais d'exécution du Plan d'action du gouvernement, y compris la mise en œuvre du plan d'urgence pour pallier les inégalités en matière de développement local, notamment dans les régions du Sud, les zones montagneuses et rurales, et les banlieues. 

«Conscient de la spécificité, de la priorité et de la sensibilité du dossier du développement, le Gouvernement est disposé à œuvrer à la prise en charge de ces préoccupations dans le but de garantir un développement équitable au profit de toutes les régions du pays, sans exclusion ou marginalisation», a assuré M. Djerad, à l'adresse des députés concernant les préoccupations exprimées lors des débats du Plan d'action. Ce volet, qui a été l'axe fondamental des interventions des députés, «constitue une priorité majeure pour le Gouvernement qui non seulement partage le même diagnostic, mais également l'impératif de réunir toutes les conditions d'une vie décente aux citoyens où qu'ils se trouvent et quelle que soit leur wilaya». «La vérité amère est qu'il existe des zones d'ombre et d'exclusion, y compris dans la capitale du pays», a-t-il déploré, ajoutant que «l'Algérie ne peut pas fonctionner à deux vitesses et notre peuple mérite une meilleure prise en charge où qu'il se trouve». Soulignant l'engagement du gouvernement à poursuivre les programme d'infrastructures et d'équipements prévu dans les différentes régions du pays, «dans le cadre d'une nouvelle approche participative», le Premier ministre a fait état d'un travail en cours pour la révision de la nomenclature nationale des projets de développement, notamment ceux gelés, reportés ou pas entamés encore. Il a évoqué, en outre, la redéfinition de l'ordre de priorité de réalisation de ces projets dans chaque wilaya en fonction des besoins réels, capacités disponibles, le dividende socio-économique suivant les spécificités de chaque région.

S'agissant du «nombre excessif» de départements ministériels relevé par certains députés, M. Djerad a rappelé que «le Gouvernement en place est composé de 28 départements ministériels seulement, ce qui est le même nombre de ministères dans les gouvernements précédents», sachant que l'élargissement de l'Exécutif à nombre de ministres délégués et secrétaires d'État, qui relèvent administrativement et financièrement de leurs tutelles, «n'entraîne pas une charge financière conséquente». Cet élargissement, a-t-il précisé, vise à assurer une prise en charge «optimale» des préoccupations des citoyens et «l'appui» à nombre de secteurs prometteurs à «ériger» en priorités nationales, compte tenu de leur «apport» dans la dynamisation du développement économique.

En réponse aux préoccupations relatives à la réforme de l'appareil administratif, le Premier ministre a mis en avant la volonté du Gouvernement d'assainir l'administration des pratiques bureaucratiques désuètes à travers la mise en œuvre d'une panoplie de mesures pratiques détaillées dans le Plan d'action, affirmant que le renforcement de la gestion décentralisée était une préoccupation partagée par l'Exécutif, qui s'emploiera à l'amélioration de la performance dans tous les domaines, a-t-il dit.

 Recouvrement des avoirs issus des crimes de corruption : La Convention des Nations unies contre la corruption, instrument le plus approprié

 Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a en outre indiqué que la Convention des Nations unies contre la corruption, ratifiée par l'Algérie, était «l'instrument le plus approprié pour fonder l'action de l'État dans le recouvrement des avoirs issus des crimes de corruption». Répondant aux préoccupations des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) concernant la récupération de l'argent détourné, M. Djerad a estimé que la Convention onusienne sur la lutte contre la corruption constituait «l'unique instrument juridique qui prévoit la restitution d'avoirs et d'autres biens illégaux liés à la corruption». Évoquant «la complexité» d'un tel processus et le temps nécessaire à sa concrétisation, il a cité plusieurs expériences internationales en la matière.

À ce titre, le Premier ministre a fait état de trois conditions nécessaires au lancement du processus de confiscation et de restitution de biens et d'avoirs détournés, à savoir «prouver et localiser les biens et avoirs provenant de la corruption», «fournir le jugement définitif» et «l'existence d'accords d'entraide judiciaire comme support pour l'accélération de ce processus».

Il a également rappelé la teneur de l'article 54 de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption qui stipule : «Nonobstant les dispositions du code de procédure pénale, l'action publique et les peines relatives aux infractions prévues par la présente loi sont imprescriptibles dans le cas où le produit du crime aurait été transféré en dehors du territoire national.» 

Sur le plan procédural, M. Djerad a précisé que c'est au ministère de la Justice de mettre en place le dispositif nécessaire à l'exécution de ce processus.

 Soutien aux causes palestinienne et sahraouie

M. Djerad a par ailleurs réitéré la position constante de l'Algérie à l'égard des causes palestinienne et sahraouie, soulignant que «notre pays ne s'ingère pas dans les affaires internes d'autrui, et ne veut pas qu'on porte atteinte à sa souveraineté nationale».

Répondant aux préoccupations des députés, M. Djerad a indiqué que «la Palestine est dans nos cœurs, et non pas dans le programme d'un gouvernement ou dans un quelconque document officiel». «La position de l'Algérie est constante à l'égard de la cause sahraouie et de son peuple, car nous sommes en faveur des droits des peuples à l'autodétermination», a-t-il affirmé.

Ces positions reflètent les principes de l'Algérie, a rappelé le Premier ministre, avant d'ajouter : «Nous ne voudrions pas nous immiscer dans les affaires internes d'autrui, et nous ne voulons pas qu'on porte atteinte à notre souveraineté nationale.»