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Tiaret/Jsmt - Frères Banus (4)

Date de création: 01-09-2019 19:27
Dernière mise à jour: 01-09-2019 19:27
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SPORTS- REGION- TIARET/JSMT – FRERES BANUS (4)

(c) Amellal Fawzi /El Watan, dimanche 1er septembre 2019

Mai 2014. Le tout-Tiaret sportif avait rendez-vous au parc omnisports Kaïd Ahmed avec le jubilé des quatre frères Braïk, alias les frères Banus.

Un événement sportif majeur dans la région du Sersou, plus de quinze ans après que les Benaïssa, Mohamed, Kadi et Zoheir avaient déjà raccroché les crampons. Qui plus est, intervenant dans un stade qui revêtait ses beaux atours, doté d’éclairage pour un nocturne inédit et avec au menu un plateau royal où beaucoup d’anciennes stars et gratins du football national étaient conviés.

Pour avoir fait les beaux jours de la JSMT durant la période 50/90, soit près de quarante années d’exercice footballistique, les amoureux de la balle ronde, anciens comme nouveaux, ont investi l’arène pour se remémorer la belle époque et oublier les vicissitudes du temps et les péripéties ayant périclité ce club cher au cœur des Tiarétis dans les profondeurs de la hiérarchie, après avoir fait partie du gotha national. Dans son domicile «terrain Boumediène», au cœur de la ville de Tiaret où il réside, Mohamed, ou «Banus 2», s’est prêté de bonne grâce pour nous restituer certaines facettes de ce que fut cette saga, loin d’être unique chez ce club mythique qu’on surnomme affectueusement «Ezzerga».

Avant les Banus, -un qualificatif qui provient d’une déformation phonétique de Benaïssa-, il y eut les frères Mehenni, les Skander et les Kadda. L’aîné des quatre frères, Benaïssa, né en 1946, débuta sa carrière à la fin des années 50 aux côtés de feu Krimo, Tahar, Souidi et Mayouti comme défenseur. Un autre coéquipier a été évoqué, il s’agit de Okat, toujours en vie, contrairement aux rumeurs le donnant pour décédé, lui qui vit entouré de sa famille et ses enfants.

Très athlétique par rapport à ses trois autres frères, Banus1 était à côté de Benferhat Tahar, un rempart infranchissable. Une muraille, comme dirait l’autre, qui menait la vie dure aux attaquants de race de l’époque. Benaïssa, de par sa classe et sa prestance, fut d’ailleurs sélectionné pour faire partie de l’équipe d’Oranie et tenta quoique pour une courte durée une virée dans l’Hexagone. Benaïssa, élève brillant, dut toutefois sacrifier ses études et intégrer la vie professionnelle si tôt pour aider sa famille.

Benaïssa fut d’ailleurs cadre de la jeunesse et des sports. Sa longue carrière a été auréolée d’un poste d’entraîneur dans l’équipe du cœur et assuma avec brio la mission de directeur technique de wilaya pour le compte de la ligue de wilaya de football jusqu’à son départ à la retraite.

Il reste jusqu’à nos jours branché sur tout ce qui touche au football, étant un lecteur assidu de la presse nationale et même internationale. Braïk Mohamed, ou Banus 2, reste un personnage atypique. Sportif accompli, éduqué, il est resté jusqu’à nos jours accroché au football.

Né en 1949, Banus 2 aura été un régal pour la galerie locale. Ses longues échappées, ses dribbles déroutants et son allant ont été des atouts majeurs pour le club local. Sa vista lui a valu sa convocation en équipe nationale sous l’ère des Saïd Amara, Mekhloufi et Hamid Zouba. Ils auront été trois joueurs (Krimo, Thar et Braïk Mohamed) à intégrer l’équipe nationale d’Algérie. Mohamed a fait ses grands débuts sous les encouragements de Abdelkader Zitouni, Zakour Nourredine, Hamid Skander et Krimo. Mohamed, à l’instar de beaucoup de talents en herbe, est passé par ce que les Tiarétis appellent le «stade de la SAS».

Un passage obligé pour le recrutement dans les équipes de la ville, et surtout un réservoir naturel pour la JSMT. Mohamed se rappelle bien de ses débuts qui l’ont été aussi grâce au concours d’hommes de l’ombre, comme Lahcen Djelloul (Tchach pour les intimes), Boudali Hadj Ahmed et Bouali Mahmoud. Avant d’aller en Belgique pour les besoins d’un stage professionnel où il a parfait son cursus avec en poche un TS en planification, Mohamed était à deux doigts de signer dans une équipe de Bruxelles, mais l’appel du pays était si fort qu’il est revenu y travailler et jouer sous une ambiance folle.

Avec un diplôme d’infirmier d’Etat, Mohamed a aussi sillonné l’Oranie avec les équipes médicales, où ont sévi deux grandes épidémies. Il confessa «ne jamais oublier mon premier poste d’entraîneur sans l’aide de l’ex- président Yahia Rabah», «son engagement à la barre technique de la JSMT au côté de Fellan, le kinésithérapeute de l’équipe nationale et en prime une accession en division une», son implication dans la prise en main d’équipes de la région comme la fameuse IRB Sougueur, le FCB Frenda, Djelfa et tant d’autres équipes dont il ne garde que de bons souvenirs.

Avec Mohamed, l’on ne peut s’empêcher de penser à cette grande mésaventure vécue par la JSMT, alors que l’équipe livrait un match héroïque fac à l’AS Marsa. «Venu demander des explications à l’arbitre sur l’expulsion de son frère Kadi qui eut une brève altercation avec le joueur Bouhadji, Benaïssa s’est vu à son tour expulsé et à Mohamed de clore cette série d’expulsions, trois dans la même partie». Plutôt «un scandale qui n’a pas laissé insensible et l’entraîneur de l’époque, le Yougoslave Stevanovitch, et la Lofa, qui a vite fait de rétablir la JSMT dans son droit. Un scénario qui a valu le lendemain à la presse régionale de belles manchettes.

Enfin de ses souvenirs impérissables, Mohamed garde celui de sa participation contre le Brésil de Pelé et contre le Mali. Banus 3, plus connu à Tiaret sous le diminutif de Kadi, c’est de la classe. Un demi offensif, dont les anciens se souviendront toujours, lui qui a su débloquer des situations difficiles. Né en 1966, Abdelkader fait partie de la génération des Tas Abed, Madjid Oulbachir, Abdelkader Gharbi, Kharoubi Belkacem dit Japon, Dahou Mohamed. Du fait de son service militaire à Alger, Kadi fera les beaux jours de l’USM Koléa. Une sérieuse blessure l’éloigna prématurément des terrains, au grand dam de ses nombreux fans.

Qui ne se souvient pas de ces petites fiestas qu’on organisait chez lui à chaque fin de match à l’ex-rue Bugeaud (actuelle rue Emir Abdelkader). Hadja Meriem, la mama tiarétienne, aujourd’hui âgée de 107 ans, se souvient toujours de cette joie immense qu’ont su tisser ses enfants avec la population de Tiaret. Banus 3, à l’exemple de son devancier, a, lui aussi, fait partie de la sélection nationale junior du temps d’Ali Fergani, sous la houlette des Amar Rouaï et Soukhane.

Le dernier des mohicans, Zoheir, ou Banus 4, a été, lui aussi, un défenseur intraitable qui joua un rôle-clé durant la saison 1979/1980, avec à la clef une accession en division deux sous la férule de feu Laribi Abdelkrim (Krimo). Zoheir a été lui aussi un capé de l’équipe nationale cadette.