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Récits contributeurs- "Mohamed Ben Ahmed dit Commandant Si Moussa"

Date de création: 07-04-2019 18:43
Dernière mise à jour: 07-04-2019 18:43
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HISTOIRE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH-RÉCITS CONTRIBUTEURS-« MOHAMED BEN AHMED DIT COMMA NDANT SI MOUSSA »

 Mohamed Ben Ahmed dit commandant Si Moussa. .Recueil de récits historiques de contributeurs. Ennadar Editions,  Oran 2017, ???? dinars, 177 pages.

Durant l’occupation  coloniale, il était instituteur , il était à l’aise matériellement, il était solidement positionné dans la ville d’Oran  ,il parlait d’égal à égal avec des personnalités qui avait un rayonnement national (Ferhat Abbas, Ahmed Francis, Cheikh Brahimi, Hocine Lahouel, Benyoucef  Benkhedda....)  , il n’était pas ce que l’on appelait un militant de base ou un mécène politique  . Une véritable figure singulière  dans la mesure où cet homme ne déployait  pas ses activités politiques en fonction d’un plan de carrière. D’ailleurs, il a transité par plusieurs formations politiques (Djamaïat El Oulama de Ben Badis en 1940 et il fut un des dirigeants de la première médersa El Falleh fondée en 1938 à Oran , Udma en 1947 , Mtld en 1952 , Fln en 55 , Aln en 56)  ce qui démontrait l’existence d’un esprit libre et d’un refus du sectarisme. 

Avril 1956 : il quitte la ville et rejoint le maquis Aln....Un long parcours débuté d’abord sous les ordres d’un jeune officier « sévère, peu communicatif et doué d’un sens aigu de la discipline et de l’organisation »......Lotfi. Sa fille, Fatima –Zohra, onze ans , est alors assassiné à sa sortie de l’école Pasteur de M’dina J’dida ( 25 mai 1957) à Oran par les gardes territoriaux. Sous le nom de guerre de « Mourad », il dirigera un « commando » qui deviendra assez vite fameux par ses exploits et redouté par l’ennemi. Le quotidien français  « Le Monde » avait publié des articles où le nom du Commandant Mourad était largement cité. La bataille du Djebel Amor qui dura toute une semaine (début octobre 56) reste encore dans les mémoires. 1959 : il est commandant et il rejoint les armées de l’Aln aux frontières. Il y deviendra commandant des forces armées à la frontière Est (Tunisie). Juillet 61....démission de l’état-major conduit par Boumediène , le commandant Moussa est nommé , par B. Benkhedda, Chef d’état-major de l’Aln. Une décision qui ne sera jamais appliquée....Boumediène ne commente pas.....mais on note qu’ « il a empêché bien des officiers de l’Ouest d’accéder au grade de colonel  ! »

L’Indépendance...il implante un maquis dans l’Ouest du pays (« pour combattre le régime de Ben Bella-Boumediène » et aucun lien organique  avec le Ffs.....sinon l’appartenance au Cndr ) . Arrêté en 63 et condamné à mort. Libéré en 1965. Il se retire de la vie politique , faisant savoir que « le socialisme bureaucratique est une voie sans issue ,  une source de corruption ....» .Trop imprégné de culture démocratique , de convictions républicaines , de modernité et de libéralisme . Pas du tout  porté pour les dictatures populistes.Un insoumis mais  un légaliste (par conviction et poar culture) .  Aucune  fascination pour le pouvoir et son exercice. D’ailleurs , il n’a demandé- sous la pression d’amis-  son « attestation communale » qu’en 1993, pour assurer un minimum de protection sociale à son épouse s’il venait à disparaître....et c’est seulement en 2001 qu’il a obtenu un logement décent ( A noter que A. Bouteflika l’a toujours apprécié ..déjà durant la guerre de libération...surtout pour sa fine  intelligence et son franc-parler).  « Un homme  coriace et ferme, un résistant à toute épreuve, intraitable » (Mohamed Belaroui)

Il décèdera en 2004 à l’âge de 84 ans, après une longue maladie. Un « héros oublié »....mais une vie bien remplie et dont beaucoup se souviennent avec respect et admiration, certes pour ses exploits, ,  mais avant tout pour son amour et sa  défense de la Liberté sous toutes ses formes ..dans la dignité.

 

Les Auteurs : B. Benachour, B. Mediène, L. Addi, M. Belaroui, Boualem Bessaih, A. Bessaih, A. Bousselham, Rahal R. , Ghedider  M, Cherfaoui M......et plusieurs autres témoignages. Photos et documents en annexe.

Extraits : « Il était idéaliste, c’est sûr » (B. Benachour, p 14), « Pour lui, le seul moyen d’accéder à une fonction de pouvoir passe par le jeu démocratique et les compétitions électorales et des valeurs et l’éthique des temps de guerre deviennent des valeurs et une éthique  citoyennes » (B. Mediène, p 17), « Il est porteur d’une conduite politique basée sur des principes de collégialité, de démocratie et de modernité » (B . Mediène, p 35), « Sa force dans le dabt et dans l’analyse, c’est qu’il ne voit pas le monde d’en haut ;il le voittoujours d’en bas, comme s’il habitait toujours son Hamri natal » (L. Addi, p 38), « Un des rares baroudeurs instruits, démentant cette image qu’un intellectuel est peu porté à l’action » (L. Addi, p 39), « Après le congrès de Tripoli, les changements importants étaient intervenus aux frontières. Ils furent l’œuvre d’un jeune officier, le Commandant Moussa. Chargé de l’intendance, il avait fini par mettre de l’orde là où il régnait le désordre » (Ferhat Abbas . p 131. Extrait de «  Autopsie d’une guerre »)

Avis : « La vie de Moussa est un sujet de thèse universitaire en histoire, tant elle est riche en enseignements sur la génèse du système politique algérien » (L. Addi). Mais attention à la mise en page , et il y a même un « cahier » en double (p 83 à 95) .

Citations : « L’Algérie n’aurait pas dû opter pour le régime du parti unique et pour le socialisme qui n’était qu’un subterfuge de l’armée pour gouverner » (Mohamed Ben Ahmed dit commandant Si Moussa, cité par L. Addi, p 45) « Boumediène avait succombé à l’exercice du pouvoir confondant l’Etat avec l’administration. Il n’avait aucune idée de ce qu’est un Etat de droit.Pour lui, la séparation des pouvoirs de Montesquieu est une idée réactionnaire destinée à affaiblir le pouvoir révolutionnaire » (Mohamed Ben Ahmed dit commandant Si Moussa, cité par L. Addi,  p 46)