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Monographie Badr'eddine Mili - L'opposition politique en Algérie"

Date de création: 04-02-2019 11:13
Dernière mise à jour: 04-02-2019 11:13
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VIE POLITIQUE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- MONOGRAPHIE BADR’EDDINE MILI- « L’OPPOSITION POLITIQUE EN ALGERIE »

L’opposition politique en Algérie. Monographie de Badr’eddine Mili. Casbah Editions, Alger 2017. 700 dinars, 162 pages.

Voilà donc un ouvrage qui est venu à point nommé, juste avant les élections locales et après les élections législatives .........à point nommé, non pas tant pour les électeurs et les citoyens (qui - au vu des chiffres de l’abstention -  n’ont plus l’air de goûter à l’ambiance politique du temps présent) , mais surtout pour les partis politiques et autres candidats et militants indépendants.

Ainsi,  tous ceux qui ne se sont pas encore mis « au parfum » (et qui ont l’air d’être assez nombreux)  ont une bonne occasion de mettre ou de re-mettre leur compteur à jour en matière de connaissances politiques.

Car, le paysage politique national –celui de l‘opposition puisque l’auteur a délibéremment mis ,dans le sac du pouvoir, le Fln, le Rnd, Taj, Mpa.....peut-être pour en faire le sujet de son prochain ouvrage – est assez complexe pour ne pas dire très compliqué.

Il y a ,donc, globalement, une « Opposition historique » ; en fait, tous les partis ou mouvements politiques renaissant (comme le Parti communiste algérien, Pca) juste après la fin de la guerre ou nés dans l’euphorie de l’Indépendance (Ffs avec Hocine Ait Ahmed, Prs avec Mohamed Boudiaf , Mda avec Ahmed Ben Bella bien après sa mise à l’écart par un « réajustement révolutionnaire » mené par H. Boumediène ,Mdra avec Slimane Amirat...). Ici, il y a , aussi, des opposants non partisans , des sortes d’« électrons libres », comme Ferhat Abbas, Mohamed Khider,des dirigeants de l’ex-Fédération de France,  des militants berbéristes dont Ali Yahia Abdenour , des intellectuels, des ministres ou hauts gradés de l’Anp dont Bachir Boumaza, Ali Mahsas, Tahar Zbiri, Salah Boubnider, Kaid Ahmed.....et beaucoup d’autres ayant, tous, ou presque tous , assumé des fonctions politiques un temps ou assez longtemps, mais « abandonnés sur le quai du messianisme » . Opposition historique certes , mais (quasi-totalement) « clandestine ».....durant près de quarante  années. Avec son lot d’exils, d’arrestations, de répression, de mises à l’écart feutrées ou brutales, et parfois de « disparitions » ( ?!)

Il y a , ensuite, l’ « Opposition constitutionnelle », issue de la Constitution du 23 février 1989 -   avec ses mouvances déclarées : islamiste (expansionniste avec le Fis et/ou gradualiste ou modérée avec le Msp, Ennahda, El Oumma, Plj....),  identitaire avec le Rcd, le FFD, l’Udr de Amara Benyounès, Essabil el Badil, le Mak, les Aarouchs (non agréés)  ..... socio –démocrate avec le Psd et le Pnsd, le Pra, l’Anr, l’Udl, Jil el Jadid, Génération démocratique......la  gauche et l’extrême –gauche (Mds, Pads, Pt, Pst),   les hétérodoxes (Majd, Anr, Wafa, Fd, Talie El Houriyate) , les néo-nationalistes (Ahd 54, Fna...),  ceux qui pensent autrement avec des  opposants non partisans....

Bref, et en conclusion, une bouteille à encre où « rien ne définitif ne semble acquis ni pour le pouvoir d’Etat, ni pour l’opposition ... »

 

 

 

L’Auteur : Né à Constantine, études de Droit et de Sciences politiques (Université d’Alger) . Plusieurs postes de responsabilité au sein des médias étatiques (radio, ministère de la Communication et de la Culture, Dg Aps, Chargé de mission à la présidence de la République sous le mandat de Liamine Zeroual.....) . Auteur d’une trilogie romanesque et d’un essai (en 2015) , « Les président algériens à l’épreuve du pouvoir »

Extraits : «  Le président Abdelaziz Bouteflika n’avait, à aucun moment, admis l’idée que l’Algérie et les Algériens étaient prêts, politiquement et culturellement , à vivre sous le régime de la démocratie . Dans la pensée du démocrato-sceptique qu’il était , celle-ci ne saurait fonctionner autrement que selon la mécanique obsolète de la moubayaâ, une gouvernance dirigiste à consonnance mystique » (p 76) , « La plupart des acteurs du Mouvement national qui avaient tenté , en 1962, de renouer, en toute liberté , avec leurs activités politiques, ont été annihilés, empêchés de réaliser leur objectif, en se faisant exploser et émietter en autant d’enseignes fratricides irréconciliables » (p 83), « Les opposants non partisans de l’ère multipartite légale sont moins nombreux que ceux de l’opposition historique des premières années de l’indépendance. Et ,bien plus libres de leurs paroles, de leurs actes et de leurs mouvements » (p 136) 

Avis : Une courte mais plus qu’intéressante monographie de la vie politique (côté opposition) du pays.Surtout très lisible et compréhensible .....avec un auteur qui  a fait des efforts méthodologiques et pédagogiques pour aller au-delà de ses propres  idées que l’on sait bien arrêtées. A traduire en arabe à destination des étudiants.

 Citations : « Par son caractère foncièrempent rebelle à l’autorité centrale, la Kabylie n’avait jamais accepté l’injustice. Généreuse dans le sacrifice qu’elle peut consentir sans compter, elle ne s’embarasse pas de formes pour réagir aux manquements dont elle pense avoir été victime » (p 34), « Toute colonisation est, par définition, barbare, suscitée par une volonté brutale d’imposer son modèle de représentation de soi et du monde, fût-ce au prix de la pire des violences » (p 101) , « Le pouvoir d’Etat en Algérie a toujours été d’une extrême complexité ,se composant, se décomposant et se recomposant, en fonction des rapports de force, dans le secret absolu de ce que M’hamed Yazid, ancien  ministre de l’Information du Gpra, et ancien Dg de l’l’Institut national d’études et de statégie globale( Inesg), avait appelé « le cabinet noir » (p 119)