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Essai N.Cherchem et T.Hafsi- "Les Hasnaoui...."

Date de création: 28-01-2019 11:19
Dernière mise à jour: 28-01-2019 11:19
Lu: 1306 fois


HABITAT-BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI N.CHERCHEM ET T. HAFSI- « LES HASNAOUI.... »

Les Hasnaoui ,une entreprise citoyenne. Essai  de Naïma Cherchem et Taïeb Hafsi. Casbah Editions, Alger 2017. 1 000 dinars, 254 pages

 

Il ne milite plus –depuis 20 ans- dans les organisations patronales....car estimant, quelque part, que les intérêts particuliers ne se sont pas assez (ou pas du tout) effacés devant l’intérêt général.

Il est vrai que l’innovation entrepreneuriale tolère mal les embûches, tout particulièrement celles administratives et bureaucratiques. D’où, assurément , le choix de Brahim Hasnaoui........Un choix assez risqué mais qui , au fil du temps, a été assez payant. Aujourd’hui, le groupe (Groupe des Sociétés Hasnaoui, Gsh),devenu une société par actions (Spa)  en janvier 2008,   est un véritable pôle d’excellence employant près de 4 500 employés, et  regroupant 18 filiales spécialisées par métier dont neuf sociétés mixtes, auréolé d’une notoriété dépassant les limites de la région ouest du pays....

Promotion immobilière (activité de départ, avec une Sarl ) , exploitation de carrières, fabrication du béton, chimie de la construction, mortiers prêts à l’emploi, réhabilitation du vieux bâti, menuiserie bois et aluminium......développement agricole, traitement de l’eau, aquaculture, télécommunications...et un gros lot de certifications nationales et internationales  ainsi que des partenaires de renommée internationale.

Le démarrage n’a pas été aisé à la fin des années 70. Un père (« modèle moral » , d’autant qu’ « à cette époque, ce n’était pas la pratique religieuse qui était importante , mais le comportement moral ») décédé à l’âge de 60 ans (en 1975)  alors que le fils n’avait que 26 ans. Seuls legs : le caractère et la volonté...et une humilité quasi-religieuse. Un exemple : « Ainsi, à l’indépendance, alors que tout le monde se précipitait pour acheter à vil prix le patrimoine des pieds noirs, il considérait cela comme une forme de vol et s’interdisait d’acheter la moindre chose... »

Originaire de Sidi Ali Benyoub....une vie de famille marquée certes par la pauvreté mais heureuse, dans un environnement produisant un certain bonheur : un environnement recréé grâce à une passation de qualité entre les générations d’une même famille, certes  plus large mais toujours aussi soudée.....bien que « des sensibilités et des intérêts commencent à diverger »....ce qui nécessite, pour faire face aux défis du futur,  une « nouvelle  gouvernance de l’entreprise et de la famille » à travers « le développement d’une charte familiale, des mécanismes de gouvernance formalisés, la professionnalisation du management... » .

 Donc , pour revenir à Brahim H, le « patriarche » ,il y a d’abord l’école, puis le « probatoire « (première partie du bac , à l’époque) , puis une formation (en 1969) de deux ans en Génie rural, puis un emploi dans le secteur public...et , enfin, face aux difficultés et aux « pressions » (et Dieu sait qu’on en rencontre de toutes sortes surtout des proches de décideurs) , la grande aventure du « privé » va commencer..., d’abord dans le bâtiment, avec –malgré les difficultés et les embûches- des « success stories » dont le « Quartier Ryad » (à Oran)  est le joyau. Il y a , aussi, la cité « Maqam Chahid » à Sidi Bel Abbès, l’hôpital anti-cancéreux à Sidi Bel Abbès..... ... Des succès,  car évitant tous les défauts des projets officiels anciens avec leur « architecture du recul », leur « architectute inversée » , leur « architecture du prestige » ou leur « architecture sans mémoire »., concepts qui,  pour la seule ville d’Oran, donnent l’ « image d’une ville entre son passé oublié et un présent incertain »

 

Les Auteurs : Ils ne sont pas à présenter puisque l’ouvrage comporte , ce qui est plus qu’original et ,en même temps , inhabituel,  dix-sept  pages (p 237 à 254)  concernant leurs parcours professionnels et universitaires ......  faisant (un peu) oublier leur sujet.  Ajoutez-y  la quatrième de couverture. L’art maîtrisé du marketing éditorial  !

Extraits : « Dans leur souci de justice, les autorités algériennes ne se rendent pas compte des injustices qu’elles génèrent » (p 36), « Quand on a la volonté et l’ambition, rien n’est impossible.Et, malheureusement, en Algérie, c’est les deux valeurs qui manquent . Tout le monde ici veut vivre comme un riche mais sans effort. S’il n’y a pas l’amour de l’effort, s’il n’y a pas  la volonté, s’il n’y a pas l’ambition, on ne peut pas réussir. C’est des valeurs qu’on doit inculquer aux jeunes depuis le jeune âge . Chez nous, arriver à vivre sans efforts, par la Qafza, est devenu une valeur » (Brahim Hasnaoui, p 201)

Avis :L’itinéraire familial et professionnel d’un homme (et de sa famille)  en phase avec les valeurs saines de  sa société......et la description d’une société réelle en grande partie en déphasage avec le modèle de gouvernance institutionnel . 

Citations : « Le social et la lutte pour le pouvoir politique se mêlent alors dans des combats absurdes où tout le monde lutte contre tout le monde,et où tout le monde , sauf une infime minorité, finit par perdre » ( 46), « Le logement auquel tout le monde aspire est, en fait, une épreuve nouvelle qui, souvent, se révèle comme un nouveau cauchemar » (p 55), « Certains acteurs de l’Etat utilisent la crise de logement pour tenir le peuple en laisse. Tant que l’Etat promet, ça démontre au peuple qu’on s’occupe de lui. Créer de l’espoir permet de maintenir le système en place » (Brahim Hasnaoui, p 220) , « Un peu de désordre est une indication de la qualité de l’activité économique. L’ordre total ou totalitaire , pour être clair, est la première source de paralysie » (p 235)