Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Etude Paul Monceaux- "Les auteurs latins d'Afrique...."

Date de création: 23-01-2019 12:04
Dernière mise à jour: 23-01-2019 12:04
Lu: 973 fois


CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ETUDE PAUL MONCEAUX- « LES AUTEURS LATINS D’AFRIQUE..... »

Les auteurs latins d’Afrique. Les Païens (La littérature Latine d’Afrique).  Etude historique de Paul Monceaux. Alger-Livres Editions, Alger 2016 (Lecen, Oudin & Cie , Paris 1894. Titre original : « Les Africains. Etude sur la littérature latine d’Afrique »). Texte présenté par l’éditeur.  950 dinars, 398  pages .

Ils ont été bien souvent d’habiles lettrés ou d’ingénieux savants. Plusieurs d’entre-eux sont partis par Rome (qui occupait une bonne partie du pays durant des siècles), où leur science et leur talent devaient trouver un théâtre plus retentissant . Beaucoup n’ont pas quitté la terre d’Afrique où ils se sentaient entourés de l’estime publique.

Eux, ce sont des dizaines et des dizaines de lettrés et certains ont encore leur nom inscrit au frontispice de la culture universelle .....oubliés, hélas seulement par leurs descendants directs, nous.....et , par la suite , en bonne partie récupérés par les Occidentaux sous couvert de latinité ou de chrétienneté.  Eux, ce sont les « Africains » du nord (surtout l’Algérie et  la Tunisie ) , hommes de lettres, chroniqueurs, poètes, fabulistes, dramaturges, rhéteurs, médecins, tribuns, grammairiens, métriciens, naturalistes, juristes...... Eux ce sont Apulée de Madaura, Augustin d’Hippone, Apollinaire (de Carthage) , Fronton de Cirta, Tertullien, Arnobe, Alype, Antoninus Aquila, Cyprien, Lactance, Pactameius de Cirta, Commodieu, Térentien le Maure, Juba, Victorin et Servius, Priscien de Caesarea, Possidus, Aulu-Gelle, Felix, Friscien de Cirta,  Dracontius, Dineontius, Manilius, Cornutus de Leptis, Florus, Némesien de Carthage.....formant une « nation dans le domaine des lettres latines » Avec , bien sûr, le lot habituel des « charlatans de science ». Donc, une série d’écrivains- païens puis chrétiens, chacun défendant ses idées ou sa foi - considérables , maîtrisant le latin et  /ou le grec mais parlant et pratiquant la même langue (un mélange de latin, de grec, de libyco-punique et de patois local ) , certains ouvertement hostiles à l’occupant, d’autres politiquement ralliés et en apparence à demi gagnés, « mais , au fond, par un instinct de race, tous rebelles à l’action romaine, obstinés dans le souvenir de leurs vieilles traditions, de leurs coutumes, de leurs dieux, de leur langue, et d’ailleurs défendus dans leur farouche indépendance ou tout au moins préservés d’une absorption complète par la structure du sol natal »

Certains sont partis et sont même devenus  , à Rome même, des hommes d’autorité ou  empereurs : Septime Sévère, le Maure Macrin, le Maure Emilianus, Mémor, Carusouis et ses  fils Carinus et  Numérien, Jumianus,.......

L’Auteur : Né en 1859 et décédé en 1941.Historien, archéologue, philologue et latiniste, ancien professeur à L’Ecole supérieure des lettres d’Alger (1884) et au Collège de France ( 1907-1937), membre de l’Académie des inscriptions et belles –lettres.

Extraits : « En Numidie et jusqu’aux environs de Carthage, la civilisation latine n’a jamais pu entamer bien des îlots de langue punique ou berbère » (25) , « Cette Afrique indigène, là contenue par la force, ici ralliée en apparence, mais nulle part complèrement assimilée, a toujours développé et menacé l’Afrique officielle qu’elle a fini par étouffer » (p  36), « Après trois mille ans de dominations étrangères, la race indigène subsiste encore dans tout l’Atlas, presque intacte, irréconciliable et toujours menaçante » (p 39), « A Carthage, comme dans tous les pays du monde, on rencontrait deux sortes d’étudiants : ceux qui étudient , et ceux qui regardent étudier. La seconde catégorie était naturellement la plus nombreuse » (p 63)

 Avis : Un livre qui nous fait remonter le temps pour (re-) découvrir les vraies racines de notre peuple , avec la valeur et la gloire de ses intellectuels.

 Citations : « Tous les Berbères ont en commun la passion de l’indépendance. Mais cette indépendance, ils n’ont jamais pu l’assurer tout à fait, parce qu’ils ne savent point sacrifier la petite patrie à la grande » (p 39) , « Le sol africain est l’un des facteurs et non des moindres de la littérature africaine. Ici, pour comprendre l’homme de lettres, il faut regarder la nature » (p 47) , « On aime à médire de ce qu’on sait mal » (p 52) , « L’homme est déjà dans l’enfant, et la pauvre nature humaine n’attend pas que la barbe pousse pour revendiquer ses droits «  (p 57) , « La physionomie du lettré d’Afrique . C’est un Janus à double face : d’une part , le profil net, expressif, résolu de l’Européen ;de l’autre, la mine ondoyante et rêveuse de l’Oriental » (p 86) , « En aucun pays, la langue d’un peuple conquérant ne se fait accepter et ne se répand sans beaucoup de concessions au parler traditionnel des peuples conquis » (p 93)