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Roman DjamelEddine Selhab- "Mini jupe"

Date de création: 22-01-2019 17:22
Dernière mise à jour: 22-01-2019 17:22
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SOCIETE- BIBLOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN DJAMEL EDDINE SELHAB- « MINI JUPE »

Mini-jupe. Roman de Djamel Eddine Selhab. Edition à compte d’auteur, Alger 2017, 167 pages, 600 dinars

 

L’ histoire assez banale d’une  famille algérienne (ou Algéroise) banale traversant l’histoire peu banale du pays, celle  de l’Indépendance aux années 90.

Le père, chef d’entreprise publique  (et rêvant même de voir son rejeton prendre sa succession, ce qui est tout dire d’une certaine mentalité népotique –bien réelle- chez certains dirigeants ) , la maman à la cuisine, les deux enfants, un garçon et une fille aimés comme on aime (c’est-à-dire sans le montrer ou alors le montrer de manière bien bourrue) dans une famille conservatrice petite bourgeoise des années 60.....avec , bien sûr, une préférence pour le garçon. La fille, elle,  est laissée (abandonnée ?) d’abord à  ses rêves d’adolescente , style « Salut les copains » , mini-jupe et cheveux au vent, et à ses  premiers émois assez vite retenus.

Une liberté qui ne la lâchera pas  , plus tard, enseignante toujours  cheveux au vent et jupe courte (pas une mini-jupe, celle-ci arrivant à mi-cuisse, mais tout simplement une jupe laissant voir un peu de genou ou même pas . En ces temps-ci, il faut ajouter que  les pantalons étaient « mal vus ») pourvue d’un mari libéral au départ (la proie féminine vaut bien tous les détours !) puis , par la suite, assez vite macho pour ne pas déplaire aux « autres » (dont les barbus des années 90) . La violence verbale, puis les coups puis le  divorce au bout de la route.... Le garçon , lui, pour sa part,  passera par toutes les étapes du développement de la nouvelle  génération post –indépendance. Le lycée et l’envie folle de partir terminer les études .....à Paris. Le refus du père qui revient sur une promesse. Les cheveux longs et la contestation politique et estudiantine des années 60 et 70. Puis, l’installation en tant qu’avocat et la réussite professionnelle  ...avec l’inévitable « affairisme » qui commence à faire rage. La réussite avant tout, oublieuse de sa propre famille et du militantisme de jeunesse. On dit qu’ « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas ! »

Tout allait si bien.......puis ce sont les années 90 ,  grises de menaces, puis noires d’interdits enfin  rouges de crimes. Hamid, l’avocat,  s’exile avec sa famille et Amina est assassinée ...par un ancien terroriste (en fait, un ancien amoureux éconduit)  à la repentance illusoire .Ne restent plus que des deux parents qui n’arrivent plus à comprendre une société qu’ils ont en partie fabriquée et des petits-enfants, à la vie perturbée.

 

L’ Auteur: Chirurgien dentiste durant une quinzaine d’années puis reconverti dans la promotion des produits pharmaceutiques, né à El Biar (Alger) en mai 1953, il est auteur de deux autres romans, le premier en 2010 et le second en 2012

Extrait : « Les idéaux construits au gré des expériences vécues symbolisaient au mieux le conflit de deux générations foncièrement différentes. La première était imprégnée de l’esprit de Novembre encore vivace, tandis que la seconde , qui avait subi le joug culturel de l’oppresseur, au point de l’adopter comme un mode de pensée, ne voyait que les travers de la politique prônée par l’Etat et l’arrogance affichée par ses dirigeants qui la confortait dans cette thèse » (p 72)

Avis :  Tentative de romancer l’histoire du pays depuis 62. Avec, un titre accrocheur et un peu trompeur. Se lit en une-deux heures !

 Citation : «La gouvernance appartient à ceux qui profitent de la crédulité de ceux qui les écoutent » ( p 72)