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Essai Gabriel Camps- "Les Berbères...."

Date de création: 22-01-2019 16:51
Dernière mise à jour: 22-01-2019 16:51
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CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI GABRIEL CAMPS- « LES BERBERES...... »

Les Berbères. Mémoire et identité. Essai de Gabriel Camps (préface de Salem Chaker, professeur à l’Inalco-Paris, spécialiste de linguistique berbère). Editions Barzakh,  Alger2007 (1ère publication, Editions des Hespérides, 1980) . 351 pages, 750 dinars

Pour le préfacier, Salem Chaker, l’auteur, Gabriel Camps, grâce à son œuvre scientifique –synthétisant près d’un demi –siècle de recherches sur le monde berbère « qu’il a parcouru en tous sesn, à travers les temps, les lieux et les disciplines » - a « indiscutablement ouvert une nouvelle ère, une nouvelle approche de l’histoire et des faits de culture, sur la longue durée »

Bien sûr, sur le sujet, des noms restent, encore aujourd’hui, des références obligés : Hanoteau, Masqueray, René Basset, Stéphane Gsell et bien d’autres, auquels on ajoutera Mouloud Mammeri , Salem Chaker, Hachi S.....et, bien sûr, bien avant eux , Ibn Khaldoun.

Avant Camps, la recherche , « à l’exception de quelques très rares francs-tireurs isolés  dont les travaux n’étaient pas exempts de grandes fragilités », tous les savoirs « sont caractérisés par la fragmentation et l’étanchéité entre les périodes historiques et entre les disciplines » .D’où l’impression désagréable (car , à mon avis,aux conséquences malheureuses sur l’interprétation de notre  société) d’une étanchéité assez marquée avec des « compartiments » étrangers les uns des autres, juxtaposant une série de « mondes disjoints ».

L’Afrique du nord (et l’Algérie) , pour abonder dans le sens de Salem Chaker, ne s’est pas constituée sur un vide humain ou a , à chaque fois, d’un seul coup, sans transition ou continuité , totalement renouvelé  son environnement humain....et linguistique .

Ni linguiste, ni berbérisant au sens étroit du terme, ni ethnologue de formation, surtout préhistorien et protohistorien, Camps a, dans une approche des relations entre langue, culture et société , re-construit le savoir sur les Berbères sur la base de la continuité et l’unité gépographique du monde Berbère. Bref ! Les Berbères sont là, avec leur langue et leur culture, depuis longtemps , depuis les temps préhistoriques . Et, « derrière et à côté de tus les apports extérieurs, puniques, latins, arabo-musulmnas....il y a toujours et partout le même fil conducteur : le Berbère, la langue berbère ».

Un sommaire assez riche : Les origines (antiques et modernes) , des peuples à côté de l’histoire (temps protohistoriques, antiquité, moyen-âge), les dominations étrangères et les acculturations, le Berbère et le divin , la permanence Berbère (l’écriture libyque, les tifinagh, l’art, le pouvoir, la vie soiciale...)

 

L’ Auteur: Né en Algérie en 1927, décédé en 2002, Gabriel Camps a consacré sa vie à l’étude des Berbères. Professeur émerite de l’Université de Provence, il a occupé de hautes fonctions scientifiques en Algérie et en France. Préhistorien et protohistorien, il était le plus grand spécialiste de l’histoire des Berbères et il avait créé , à ce titre, l’ « Encyclopédie berbère » dont il a dirigé la publication jusqu’à sa mort (vingt-huit volumes).

Extraits :  « Rares sont les peuples comme les Berbères dont les origines ont été recherchées avec autant de constance et d’imagination. Dès la plus haute Antiquité, des récits circulaient dans les milieux savants et chez les mythographes sur les origines des habitants de l’Afrqiue » (p 35) , « L’histoire du Maghreb n’est  souvent , pour les auteurs, que l’histoire des dominations étrangères. Elle n’est que la succession des maîtres d’un moment (.....). Cette vue coloniale de l‘Histoire est aujourd’hui dépassée (....). En bref, à toutes les époques, les Berbères sont les oubliés de l’Histoire » ( p 151), « Il fallait distinguer l’islamisation de l’arabisation. De fait, la première se fit à un rythme bien plus rapide que la seconde. La Berbérie devient musulmane en moins de deux siècles alors qu’elle n’est pas encore entièrement arabisée treize siècles après la première conquête arabe » (p 187), « Le chiisme avait ses bases en Orient, et cependant ce fut le Maghreb qui assura son triomphe » (p 257),   

Avis :Un ouvrage « qui remet les Berbères au centre de l’histoire et de la culture de l’Afrique du Nord ». Une référence pour qui veut s’informer à une source sérieuse (scientifique) sur le peuple berbère que nous sommes et notre identité , à travers les âges. .....Il concerne t.o.u.s les Algériens

 Citations : «  L’Histoire a horreur des simplifications, surtout lorsqu’elles sont abusives et prêtent aux siècles passés des conceptions politiques actuelles »  (Salem Chaker, préface, p 28),  «  La formation de la population berbère , ou plus exactement des différents groupes berbères, demeure une question très controversée parce qu’elle fut mal posée. Les théories diffusionnistes ont tellement pesé depuis l’origine des recherches que toute tentative d’explication reposait traditionnellement sur des invasions, des migrations, des conquêtes , des dominations. Et, si les Berbères ne venaient de nulle part  ? » (p 51), « Il existe une permanence berbère dans laquelle baigne l’ensemble nord-africain (....). C’est elle qui fait l’originalité du Maghreb à la fois dans le monde arabe et dans le monde africain »  (p 269) , « L’une des principales raisons de la faiblesse des Etats en pays berbère, réside dans les règles ou l’absence de règles de transmission du pouvoir.....Le modèle politique ainsi proposé est une anarchie équilmibrée (  » (pp 315 et 322), « A vrai dire, le commun des mortels, dans la société berbère traditionnelle, ne se soucie guère des grands problèmes politiques et encore moins de définir une philopsophie du pouvoir. Ce qui compte le plus, en premier lieu , est de s’insérer pleinement dans le mileiu familial, dans son çoffs, son village, sa fraction... » (p 323), « Le Berbère a le nez chatouilleux ....Pour ne pas perdre la face, l’individu consentira des sacrifices inouïs, sa famille supportera les pires privations » » (p 326)