Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Essai Boualem Benhamouda - "Enseignements de la vie"

Date de création: 20-01-2019 17:59
Dernière mise à jour: 10-03-2019 19:36
Lu: 1068 fois


POLITIQUE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ESSAI BOUALEM BENHAMOUDA – « ENSEIGNEMENTS DE LA VIE »

Enseignements de la vie. Essai de Boualem Benhamouda (Préface de Karim Younès) . Dar El Noamane Edition Impression Distribution, 288 pages, 800 dinars, Bordj El Kiffan-Alger 2017

Depuis l’Indépendance et jusqu’en 2001, en plus de son activité militante au sein du parti unique, le Fln......et de la continuation des ses études et recherches universitaires , il n’a presque pas quitté les allées du pouvoir. Entre autres, à la tête de cinq ministères, parmi les plus stratégiques : Anciens Moudjahidine (à partir de juillet 65),  Justice à partir de 1970 (menant la « décolonisation législative » , l’arabisation du secteur et obtenant des facilitations aux étudiants et lycéens moudjahidine - 2000 en 1970-  afin de reprendre leurs études grâce à un concours d’accès ), Travaux publics ( 1977) , Intérieur à partir de 1979 (on aura la très fameuse « algérianisation » des noms des villes, des villages, de lieux et de rues.....et le recensement des noms et prénoms) , Finances à partir de juillet 1982. Il a eu  beaucoup d’idées mais aussi de la résistance et de l’endurance . Il est vrai que très bon footballeur durant sa jeunesse, une dure expérience maquisarde (il fut Commissaire politique, donc au contact des populations) puis celle forcée dans les camps de prisonniers, et aussi , il faut le dire, un niveau intellectuel doublé d’une éducation respectable (son oncle, Ahmed Benhamouda, décédé en 1966,  était Professeur agrégé en langue arabe déjà en 1928 et il a légué à la Bn d’Alger sa riche  bibliothèque).

Cependant , on sent , à travers les mille et un souvenirs égrenés et les diverses réflexions (sur l’équipe nationale de foot y compris) , toujours actualisées , et malgré les ouvrages publiés, on sent quelques regrets : celui de ne pas avoir mis à profit pleinement ses connaissances universitaires et de ne pas avoir fourni bien plus de contributions intellectuelles, générales et, surtout, dans sa spécialité, le Droit public, même si en tant que ministre (Justice et Intérieur) il a contribué à la promulgation de bien des textes réglementaires . Aussi, sa fin de fonctions (brutale  comme  toujours !) en tant que Directeur de l’Inesg. Les retombées d’Octobre ? 

 

 

L’Auteur : Né le 8 mars 1933 à Cherchell, étudiant au lycée de Ben Aknoun (aujourd’hui El Mokrani) puis à la Fac de droit d’Alger.....grève de mai 1956.....maquis du Dahra.....prisonnier (automne 1957) , interné durant cinq années, libéré seulement le 30 avril 1962. Licence en droit obtenu en 63 (il avait déjà effectué les deux premières années et la licence se faisait alors en trois années) et docteur d’Etat en droit public en 1971  . Elu à l’Assemblée nationale constituante....ministre durant ...20 ans,  responsable de l’Inesg (86-90) , Sg du Fln (1996-2001 date à laquelle il est remplacé par Ali Benflis) dont il était membre du comité central déjà en 1964, auteur de plusieurs ouvrages , surtout des œuvres philologiques

Extraits : « Un point à signaler en parlant des études ; il est faux de dire que le bachelier sait très bien ce qu’il veut faire.....Il faut être prudent et souple en matière d’orientation que ce soit de la part des étudiants ou de la part des responsables de l’enseignement » (p 50) , « Le début de la vie politique et institutionnellle de l’Algérie juste après son indépendance ; nous étions malgré nous des figurants » (p 141) , « Parmi les Moudjahidine tués par leurs frères de combat (lors des événements du 2ème semestre 1962) , certains n’avaient pas encore eu le temps de rendre visite à leurs familles .....Ce qui est triste aussi, c’est que les divergences ne portaient pas sur les idées, sur des programmes politiques, économiques et sociaux, mais sur des questions essentiellement organiques et sur le chois des hommes ; cette tare existe actuellement .. » (p 162) , « Il faut avouer que le trait commun de toutes ces Constitutions et toutes ces révisions , c’est qu’elles ont été octroyées par le Pouvoir présidentiel sans faire l’objet d’un débat de fond associant tous les acteurs des Institutions ; ce débat n’a pas eu lieu aussi bien du temps du Parti unique que du temps du multipartisme » (p 281)

Avis : A lire absolument pour compléter vos connaisances sur.....la guerre de libération nationale et les sacrifices consentis par les jeunes d’alors. Des héros ! Le reste, sur la participation au pouvoir, à partir de 62, n’est pas à ignorer quelles que que soient vos idées sur l’auteur , sur ce qu’il a fait et sur ce qu’il a écrit ....et sur les autres décideurs et les événements . De la politique !

Dommage, le titre et la couleur de la couverture cartonnée n’ « accrochent » pas !

Citations : « La différence entre les Moudjahidine et les soldats français, c’est que les premiers étaient prêts au sacrifice suprême mais les derniers non » (p 98) , « Le peuple algérien est exigeant vis-à-vis des responasables qui doivent avoir une conduite irréprochable, un courage conduisant au sacrifice et être capables de régler les problèmes qui surviennent » (p 99) , «  Deux dangers guettent l’avenir des musulmans  : la superficialité de la connaissance de l’Islam, pour certains, et l’extrémisme dans son application pour d’autres » (p 254), « Au niveau de l’Etat, un détenteur de pouvoir , qui réclame ou qui accepte la corruption pour régler un problème , doit être considéré comme criminel et sanctionné comme tel, quel que soit son rang dans la hiérarchie » (p 272)