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Femmes algériennes- Travail - rapport Emnes

Date de création: 27-12-2018 10:31
Dernière mise à jour: 27-12-2018 10:31
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POPULATION- ETUDES ET ANALYSES- FEMMES ALGERIENNES- TRAVAIL- RAPPORT EMNES

 

Le pourcentage de la population féminine âgée de 25 ans et plus ayant une formation tertiaire a augmenté pour l’ensemble des pays de la région Mena, entre 1985 et 2010.

En Algérie, les femmes ne représentaient en 2017 que 15,23% du marché du travail. En l’espèce, le pays se fait devancer par le Maroc (24,96 %), la Tunisie (24,2%) et l’Égypte (22,18%), peut-on lire (fin décembre 2018) dans un rapport élaboré par le “Réseau euro-méditerranéen des études économiques (Emnes) sur la participation des femmes au marché du travail dans la région Mena. Le document a été établi sur la base de données fournies par la Banque mondiale, ainsi que par d’autres organismes régionaux et internationaux dont la Fondation Eni Enrico Mattei (FEEM - Italie), l’Institut international des coopératives Alphonse & Dorimène Desjardins à HEC Montréal (Canada), le Bureau de théorie et d’application économiques de l’Université de Strasbourg (Beta - France), le Centre de recherche en économie appliquée au développement (Cread - Algérie). Ces chiffres sont décevants. Pourtant, des “investissements substantiels” dans l’éducation des femmes dans la région Mena ont été consentis et une “hausse significative” de leur niveau d’éducation soulignée, ainsi que le fait observer le rapport d’Emnes. Le pourcentage de la population féminine âgée de 25 ans et plus ayant une formation tertiaire a augmenté pour l’ensemble des pays de la région, comme en attestent les chiffres livrés par Emnes. En effet, sur la période observée — de 1985 à 2010, il est passé de 0,51% à 6,60% pour l’Algérie, de 1,79% à 2,78% pour le Maroc, de 0,83% à 7,20% pour la Tunisie (la plus forte augmentation), de 1,79% à 2,78% pour la Jordanie et, en enfin, de 1,16% à 4,56% pour l’Égypte. Le document ajoute que la  Tunisie a multiplié par sept le nombre d’étudiantes achevant leurs études supérieures entre 1985 et 2010. Mieux, en 2016, leur taux de scolarisation et le nombre de diplômées dépassaient ceux des hommes. Toujours à l’échelle de la région Mena, les femmes qui réussissent à entrer dans la vie active s’orientent souvent, est-il mentionné dans le rapport en question, vers des emplois dans le secteur public. Il s’agit d’un choix sécurisant ! C’est le cas de le dire, avec des journées plus courtes que dans le secteur privé, y est-il ajouté. Le problème est qu’il n’y a pas d’emploi pour toutes celles qui en ont besoin, les administrations disposant de moins en moins de ressources et offrant peu d’emplois. Et quid du partenariat féminin ? Seulement 4,7% des chefs de jeunes entreprises marocains et 5,3% de leurs homologues tunisiens sont des femmes, contre 6,1% en Europe, 12,8% en Amérique du Nord et même 36,8% au Sénégal (chiffres 2017), est-il souligné dans ce document qui relève que le manque d’expérience, la confiance en soi, l’aversion pour le risque, le sous-développement des capitaux, les réseaux d’entreprises limités, la dépendance financière et l’accès au financement font partie des contraintes qui font obstacle à l’entrepreneuriat féminin. Les contraintes culturelles avec les travaux ménagers, la garde des enfants dévolue à la femme selon les normes sociales locales, la gestion du budget familial constituent d’autres sources de difficultés, y est-il ajouté. La dépendance financière de la femme résulte, selon les termes du rapport, d’une inégalité héritée des droits entre homme et femme. Le manque de partage d’égal à égal qui caractérise souvent la gestion de la propriété familiale, ainsi que le faible accès des conjoints à la propriété du logement posent également problème. Pour renforcer la présence des femmes dans le monde du travail, les économistes d’Emnes suggèrent d’abord de mettre fin à toute discrimination, de mettre fin aux discriminations de genre grâce à des réformes législatives et administratives qui assureraient à tous des droits égaux aux ressources économiques et productives.