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Essai Abdelmadjid Merdaci- "Gpra....."

Date de création: 20-11-2018 12:44
Dernière mise à jour: 20-11-2018 12:44
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HISTOIRE- BIBLIOTHÈQUE D’ALMANACH- ESSAI  ABDELMADJID MERDACI- « GPRA...... »

Gpra. Un mandat historique. 19 septembre 1958- 3 août 1962. Essai de Abdelmadjid Merdaci. Les Editions du Champ libre, Constantine 2018, 600 dinars, 139 pages.

 

19 septembre 1958 ! Annonce – au Caire (par M’Hamed Yazid) et à Tunis (par Ferhat Abbas) simultanément - de la  formation du Gouvernement provisoire de la République algérienne, Gpra.

Ppa-Mtld, Os, Fln,  Cce, Aln, Cnra....puis  Gpra (une recommandation –dit-on - de Hocine Ait Ahmed datant d’avril 1958) . La Révolution algérienne venait d’enrichir  le dictionnaire de sigles  qui devinrent asez vite les plus fameux du siècle.

Le Gpra fut un acteur majeur de l’indépendance nationale, ayant mené de main de maître les négociations avec la France.......Avec trois gouvernements successifs ( les deux premiers formés le 9 septembre 1958 et 18 juin 1960 et  présidés par Ferhat Abbas et le dernier présidé par Benyoucef Benkhedda d’août 1961 à août 1962) .....ayant vu comme ministres et conseillers ou représentants les noms les plus flamboyants de la Révolution et du mouvement national.Des  guerriers, des diplomates et des intellectuels .Siègeant d’abord au Caire puis à Tunis ,  ayant connu bien des crises ou des frondes, internes ou externes, inhérentes à toute gouvernance  de combat  , il fut ,aussi, en fin de parcours, objet de conflit.... et son président est « obligé » (suite à la fameuse « crise de l’été 1962 » qui avait fait des centaines de victimes , suite à de violents affrontements,   dans les rangs des djounoud de la wilaya IV) , face à « l’Armée des frontières », de remettre (3 août 1962)   ses pouvoirs.....au bureau politique du Fln (   imposé par Ben Bella à partir de Tlemcen dès le 22 juillet ) .

Le Gpra n’a pas été seulement un  simple représentant extérieur de la lutte de libération nationale. Il a été –au-delà des querelles  intestines et des manipulations extérieures - un moteur important et essentiel, car, peu à peu, en plus de l’activité politique et diplomatique inhérente à toute institution gouvernementale de ce genre (le fait d’être à l’extérieur du pays ne l’ayant pas gêné) , il a « inventé » ,sur le terrain, des formes originales et intelligentes de combat (comme l’équipe  de football du Fln composé de vedettes internationales et qui a joué 58 matches à travers le monde  .....les troupes culturelles de théâtre et de musique.....les moyens d’ information comme la radio, la presse écrite et l’agence de presse ....) , s’appuyant sur un véritable Etat car il « exerçait , du moins partiellement , une autorité effective dans le pays » (Romain Yamentchouk)  , et qui ont amené les pays membres de l’Onu (grâce , entre autres au groupe afro-asiatique) à se pencher sur son combat (en 1960, tout particulièrement après les manifestations populaires de décembre ), bien des pays  étrangers à le reconnaître immédiatement (le Gpra était représenté auprès de trente cinq Etatas , notamment la Chine populaire, et Pékin et Mao avaient réservé à Ferhat Abbas un accueil grandiose)  et l’ennemi à venir à la table des négociations.....

 

 

L’Auteur : Professeur des universités, sociologue, historien, auteur de plusieurs ouvrages dont le plus récent est « Dictionnaire des musiques citadines de Constantine » (présenté in « Médiatic »). Contibuteur régulier –réputé pour son style (trop) direct - dans la presse nationale, avec pour thème central l’histoire du nationalisme algérien et l’histoire de la guerre de libération nationale.

Extraits : « L’imaginaire guerrier, socle d’une histoire institutionnelle relayée par les médias et –longtemps- par les manuels scolaires s’est largement adossé à une censure tatillonne et, au mieux, a imposé de fait un rapport névrotique, simplificateur au passé et une progressive mais notable extinction d’un désir d’histoire chez les plus jeunes algériens » (p 12) , « Que ce soit au plan interne-les compétitions du pouvoir entre dirigeants - ou avec d’autres instances du Front ou de l’Aln- l’état-major général- le Gpra a pu être le réceptacle des contradictions et des appétits de pouvoir de la résistance en même temps qu’il validait tant auprès de l’opinion nationale qu‘internationale la réalité d’un Etat algérien » (p 14) ; « La formation du Gpra avait propulsé la diplomatie algérienne sur les premières lignes du front » ( 93) ; « Soixante ans après sa proclamation, le Gpra continue d’être le lieu d’un imposant silence d’Etat. Le 19 septembre 1958 n’est pas inscrit au calendrier des fêtes légales et il avait fallu attendre plus d’une décennie pour que la journée du 19 mars 1962 soit établie officiellement comme « Jour de la victoire » (p 117). 

 Avis : Peu d’ouvrages et de témoignages sur le Gpra . Des dirigeants qui, le plus souvent , ont fait le choix de la réserve....Une sorte de  « Que sais-je » qui comble un vide. Un véritable  cours d’histoire...Et, de  la pédagogie à pleines pages . Si avec tout ça , vous n’avez pas encore (tout) compris......

Citations « La lutte sera longue, mais l’issue est certaine » (Extrait de la proclamation du 1er novembre 1954, p 9) ; « Le Cnra du Caire du 20 au 28 août 1957 est l’un des refoulés majeurs des événements marquants de la guerre d’indépendance ......tout se passe comme s,aujourd’hui encore, des paroles, des actes de la rencontre dans les salons d’un grand hôtel Cairote devraient encore être mis sous le boisseau » (p 34) ; « Depuis le débarquement de Sidi Fredj,en 1830, jusqu’aux premières décennies du XXè siècle, la récurrence des résistances armées à l’occupation suffit à établir que cette terre n’était pas française et n’avait pas vocation à le devenir » (p 60) , « Certes , le rappel du Gpra , de ses acteurs, de son action peut avoir vertu de réquisitoire contre le recours à la violence politique , peut reposer la lancinante question de la légitimité, il n’en reste pas moins que la question est de savoir qui le Gpra peut-il encore déranger ou surprendre ? » (p 101) , « L’armée est au service de la nation, c’est-à-dire qu’elle est sous l’autorité directe et absolue du gouvernement qui exprime la souveraineté nationale. Elle n’est pas la source du pouvoir selon une idée simpliste qui confond force armée et origine du droit et du pouvoir » (p 133).