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Pertes d'emploi 2017/Avril 2018- Ons

Date de création: 14-08-2018 10:36
Dernière mise à jour: 14-08-2018 10:36
Lu: 1197 fois


TRAVAIL- EMPLOI- PERTES D’EMPLOI 2017/AVRIL 2018- ONS

EL WATAN: La précarité et l’instabilité dans le monde du travail sont les deux principaux indices dévoilés (fin juillet 2018) dans l’enquête de l’Office national des statistiques (ONS) sur l’emploi et le chômage. Dans ce dernier volet de l’étude, les chiffres, arrêtés au mois d’avril dernier, sont effrayants. Plus de 400 000 travailleurs ont perdu leur emploi en moins d’une année.

En effet, selon les données de cette institution, la crise économique qui frappe le pays, depuis plusieurs années déjà, impacte directement le marché de l’emploi. Certes, le chômage a légèrement baissé, mais les indices cités dans cette enquête témoignent d’une réalité amère du marché du travail.

Sur la population au chômage, estimée à 1,378 000 personnes, 666 000 chômeurs ont quitté leur poste d’emploi au cours des deux dernières années, soit un taux de 46,5% du nombre global des personnes sans emploi. 74,4% des employés voués au chômage étaient recrutés sous contrat à durée déterminée (CDD). Un indice qui remet en cause la nature du recrutement dans le pays.

Selon Djamel Abdelkader, consultant expert en relations du travail et directeur du cabinet Training développement, il y a une grande «méconnaissance» des types de contrats, voire carrément du code du travail. «Ce dernier n’autorise le CDD que pour les emplois temporaires.

Ce n’est pas le contrat qui détermine la durée de l’emploi mais le contraire. Le recrutement doit se faire directement avec un contrat à durée indéterminée incluant une période d’essai et non avec un CDD renouvelable pour des postes de travail permanents», explique l’expert.

Selon l’enquête, les secteurs ayant connu beaucoup d’interruption de la relation de travail sont le service marchand avec plus de 239 000 départs, suivi de l’administration avec 172 000 départs et les BTP avec 160 000 départs. Les raisons de cette cessation de travail sont diverses.

Les plus importantes sont la fin de contrat (32,9%), la cessation de l’activité de l’entreprise (23,4%), les démissions (13,8%), les raisons de santé (6,9%) et les licenciement (6,7%). Cette dernière catégorie concerne 44 000 personnes. Entre public et privé, le secteur public connaît un peu moins de ruptures de relation de travail. C’est logique, vu qu’il n’est pas le plus grand pourvoyeur d’emplois dans le pays.

Même si cette enquête s’est intéressée aux personnes ayant déjà travaillé, les primo-demandeurs constituent tout de même une grande partie des chômeurs dans le pays. Ils sont 712 000 à avoir du mal à trouver une embauche.

Une difficulté accentuée avec la fermeture de plusieurs entreprises et une compression des effectifs dans d’autres.
Selon Djamel Abdelkader, le marché du travail connaît beaucoup de défaillances et les statistiques de l’ONS sont certes des indicateurs mais restent insuffisantes.

«Pour faire une analyse du marché de l’emploi en Algérie, les données de l’ONS sont une bonne base pour aller au-delà de la langue des chiffres et comprendre les raisons de cette instabilité de l’emploi. Selon notre expérience, il y a beaucoup de malaises qui font que les employés ne restent pas longtemps à leurs postes.

En plus des CDD, qui fragilisent le rapport de travail, il y a les relations entre l’administration et les employés, telles que la hogra et les harcèlements moral et physique sans compter les mauvaises conditions de travail», ajoute M. Abdelkader, qui revient sur la difficulté de trouver un emploi pour les primo-demandeurs où la formation universitaire et professionnelle est remise en cause.

Pour lui, il est aujourd’hui indispensable de se pencher sérieusement sur la question du travail en Algérie en faisant de vraies analyses et surtout relancer le projet de création d’un observatoire de l’emploi et du travail. Selon notre expert, il y a eu beaucoup de tentatives de le créer sans pour autant aboutir à des résultats concrets.

Sa création donnera une analyse réelle de la situation du marché de l’emploi et du travail dans notre pays.

CHIFFRES –CLES : 1 378 000 personnes au chômage/ 666 000 chômeurs depuis deux ans/ 400 000 personnes sans emploi depuis moins d’une année/ 239 000 départs dans le secteur des services marchands/ 172 000 départs dans l’administration/ 160 000 départs dans les BTP/ 74,4% des employés au chômage étaient sous CDD

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APS : Les nouvelles du «front» de l’emploi ou plutôt du chômage ne sont pas rassurantes même si la planche à billets a eu l’effet placebo sur la situation financière du pays. L’Office national des statistiques (ONS, fin juillet 2018) livre des chiffres crus qui donnent froid dans le dos. Ils sont plus d’un demi million (660.000 exactement) algériens à avoir perdu leur emploi durant l’année 2017 et jusqu’au moins d’avril 2018.

«Les chômeurs ayant déjà travaillé par le passé sont estimés à 666 000 personnes, formant ainsi 46,5% de la population en chômage; constituée majoritairement d’hommes (74,3%)» note le dernier rapport de ONS qui pointe le secteur privé réputé être un gros recruteur mais aussi un gros producteur de chômeurs.

Il y est précisé en effet que 70,2% de ces travailleurs ayant perdu leur job étaient employés dans le secteur privé à cause de leur statut de non permanent. On y apprend ainsi que 63% des personnes concernées par ces ruptures de relations de travail étaient recrutés sous le régime du contrat à durée déterminée (CDD) qui permet aux patrons de se débarrasser de ces collaborateurs à tout moment.

L’ONS souligne en effet que «63% ont quitté leur dernier poste d’emploi pour motifs de fin de contrat, de cessation d’activité ou de licenciement et 60% ont perdu leur emploi depuis moins d’une année». Plus inquiétant encore, le rapport indique que le taux de rupture des relations de travail a connu un pic en avril 2018 avec pas moins de 1.334.000 personnes licenciées soit une augmentation de…170.000 par rapport à la même période en 2017.

Il y est noté également que les femmes constituent 56,4% de cette catégorie de chômeurs ayant perdu leurs emplois et les moins de 30 ans ; c'est-à-dire les jeunes, constituent plus de la moitié de cette population (52,1%). Et ce n’est pas tout. Les moins de 40 ans représentent 76,5%  des travailleurs mis à la porte à cause des ces fameux CDD.

Ces chiffres alarmants résultent de l’application des normes de quantification recommandées par le bureau international du travail (BIT) qui a souvent critiqué la méthode Algérienne de quantification du chômage en Algérie. L’ONS explique que la population en chômage en Algérie au sens du BIT est estimée à 1.378 000 personnes, soit un taux de 11,1% au niveau national avec un net sous emploi chez les femmes. De quoi se poser des questions sur la capacité du gouvernement à stopper ce cycle infernal surtout dans ce contexte de repli des cours du pétrole.