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Presse écrite- La Tribune

Date de création: 05-07-2018 10:30
Dernière mise à jour: 05-07-2018 10:30
Lu: 1510 fois


COMMUNICATION- GESTION-PRESSE ECRITE- LA TRIBUNE

 

©www.bourse-dz.com, 30-1-2018

 

Le quotidien francophone La Tribune, édité par la Sarl Omnium Maghreb de presse (OMP), a cessé de paraître en août 2017. Il n’a pas survécu au décès, trois mois auparavant, de son directeur de publication Bachir Cherif Hassen, dernier journaliste que comptait l’assemblée générale de OPM jusqu’alors.

Le journal, au cœur de vieux contentieux judiciaires entre associés et certains ayants droit et qui croulait sous le poids des dettes (fiscales, créances des imprimeries etc.) dont certaines étaient liées auxdits contentieux, s’était trouvé dans situation irrégulière (sans agrément valide), donnant un prétexte aux deux associés, Djamel Djerad et Cherif Tifaoui, qui n’étaient guère intéressés par la pratique du journalisme, pour placer l’entreprise éditrice du journal en liquidation judiciaire.

 

Ainsi, les statuts de OMP prévoyaient que les héritiers d’un associé n’ont pas de voix au sein de l’assemblée générale, ils émargeaient juste aux dividendes. C’était une disposition introduite dans les statuts par son premier directeur de publication Khireddine Ameyar qui s’est suicidé en 2000, un des trois journalistes fondateurs de La Tribune en 1994 aux côtés des regrettés Bachir Cherif Hassen et Baya Gasmi et des deux hommes d’affaires qui ont décidé de le placer en liquidation judiciaire.

En effet, le journal était en situation de quasi-faillite depuis longtemps et s’il avait tenu jusqu’en 2017, c’est parce que le dernier journaliste parmi les associés tenait à le maintenir en vie. La dégringolade du journal a commencé en 2012, année où il n’a dégagé que 120 millions de centimes de dinar de bénéfices sur un chiffre d’affaires de près de 16 milliards de centimes, soit à peine un mois de loyer du siège qu’a occupé le journal de 2004 à 2016 au boulevard Les fusillés à Alger. Ce siège, rappelons-le, a été mis à la disposition du journal par le patron du groupe ArconfinaAbdelouahab Rahim

, qui a voulu intégrer le tour de table de l’entreprise en vue de faire des investissements pour développer le journal  avant d’en être dissuadé par le conflit des associés et les héritiers de Kheireddine Ameyar, et de finir par leur imposer un bail de location.

 

Le journal affichait, donc,  à peine 120 millions de centimes de bénéfices au moment où il avait des dettes fiscales de 21 milliards de centimes et une autre dette de 3,7 milliards auprès des imprimeries. Les exercices suivants ont été plutôt une fuite en avant puisque le journal a enchaîné les pertes jusqu’à sa faillite totale : une perte de 1,7 milliard de centimes en 2013, 370 millions de centimes en 2014 et 200 millions de centimes en 2015.  Le journal n’a toutefois jamais réalisé des profits exceptionnels. Sa plus belle année a été 2011 où il avait réalisé près de 20 milliards de centimes de chiffres d’affaires pour dégager 2,35 milliards de centimes de bénéfices.

En 2015, La Tribune a cumulé plus de 40 milliards de centimes de dettes : 23,7 milliards de centimes auprès de l’administration fiscale et 7,6 milliards de centimes auprès des imprimeries en plus des 9 milliards que la justice l’avait condamné à verser aux héritiers de Ameyar Kheireddine, lesquels n’avaient pas touché de dividendes depuis sa disparition parce que l’épouse de ce dernier –celui-là même qui a décidé que les héritiers n’auraient pas un droit de vote–, voulait avoir une voix au sein de l’assemblée générale. Le refus des associés a provoqué un contentieux qui n’a pas été résolu jusqu’à la faillite du journal.