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Discours Premier ministre 25 mai 2015

Date de création: 17-06-2018 13:37
Dernière mise à jour: 17-06-2018 13:37
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ENERGIE- DOCUMENTS ET TEXTES REGLEMENTAIRES – DISCOURS PREMIER MINISTRE 25 MAI 2015


Messieurs les ministres
Mesdames et Messieurs les cadres du secteur de l’Energie
Mesdames et Messieurs les représentants de la presse
Je vous remercie de votre forte présence à cette rencontre, je saisis cette occasion pour vous transmettre les salutations et les encouragements de Monsieur le Président de la République. Je m’adresse à vous, cadres du secteur de l’Energie, à travers vous à l’ensemble des cadres de la Nation, que j’exhorte à une plus grande mobilisation pour consolider les efforts de développement que mène le gouvernement et faire face aux défis de reconstruction de l’économie nationale en cette période de recul des recettes budgétaires. Nous évoluons dans un monde interdépendant en mutation rapide et notre économie doit s’y adapter car nous en avons encore les moyens pour dépasser cette phase.
1- Principaux agrégats de 2014 :
- La baisse brutale des prix des hydrocarbures sur les marchés mondiaux (99,17 $ en moyenne pour 2014 et 55 $ pour le 1er trimestre 2015) ;
- Les résultats consolidés de l’économie nationale sur l’année 2014 sont marqués par le recul de quelques agrégats ; - Malgré cette conjoncture défavorable, notre pays a enregistré :
? Une croissance de PIB de 4,1 % (5,1 % hors hydrocarbure) ;
? Une augmentation de 26,1 % des crédits à l’économie dont l’encours a atteint 6.499 milliards de dinars accordés pour 47,9 % au secteur privé ;
? Un taux d’inflation maîtrisée de 2,92 %
2- Principaux résultats du 1er trimestre 2015
- Baisse du rapatriement sur les exportations d’hydrocarbure de l’ordre de 45 % (- 7,8 milliards US $) ;
- Solde de la balance des paiements de -1,7 milliards dollars contre + 1,8 milliards dollars en 2014
- Baisse des dépenses budgétaires de 1,25 % suite aux arbitrages portant gel ou report de certaines opérations d’équipements.
- Augmentation des réserves de change de 1,8 milliard dollars US due à l’effet croisé de la baisse des flux de réserves de change et à leur valorisation positive.
La situation macro économique demeure sous contrôle en raison de la situation de nos réserves de changes, du faible endettement externe par suite du remboursement anticipé de la dette extérieure décidée par Son Excellence Monsieur le Président de la République.
L’objectif arrêté par le gouvernement d’atteindre un taux de croissance économique de 7 % à l’horizon 2019, constitue un défi que nous devons relever tous ensemble.
3- Face à cette situation, le gouvernement a pris certaines mesures d’ajustement portant sur :
- La rationalisation des dépenses budgétaires et le report, en dehors des secteurs sociaux de projets d’investissements considérés non prioritaires ;
- Le recours au marché financier pour les investissements à caractère marchand comme ceci est le cas de la nouvelle aérogare d’Alger et demain du grand port centre ; - La réduction des importations, la lutte contre les transferts illicites de capitaux par plus de contrôle du commerce extérieur et de ses modes de paiement dont le CREDOC, la mise en place des licences d’importation ; - La promotion et la protection de la production nationale et le rétablissement du crédit à la consommation au profit de la production nationale ;
- Un meilleur recouvrement des recettes fiscales ;
- L’économie des ressources par une lutte contre le gaspillage, j’appelle à ce titre, nos concitoyens à rationaliser leur consommation d’énergie.?A titre d’exemple, la demande de produits pétroliers est de 18 millions de tonnes avec une forte croissance de la consommation des essences (7,9 %/an) et du gas-oil (5,07 %).
4- Le secteur de l’Energie
Le secteur de l’Energie est important pour le développement économique du pays, mais également pour le citoyen. Les hydrocarbures constituent la principale source pour le budget de l’Etat et de nos réserves de changes.?Le financement du développement économique et social repose sur cette ressource.?Notre défi à tous est d’accélérer le processus de sortie de la dépendance totale des hydrocarbures.
Nous devons en accroître la production mais pour accompagner la croissance économique basée sur la production hors hydrocarbures.
5- Le marché pétrolier
Le marché pétrolier international a connu de fortes variations à la baisse des prix, rapides et imprévues, sous le double effet de la baisse de la demande mondiale, de l’excès de l’offre (de l’ordre de 2,5 millions de barils/jour) et de considérations géopolitiques.
L’évolution du marché et des prix des hydrocarbures est imprévisible, à court et moyen terme.
6- La production des hydrocarbures
La poursuite de la production et de la valorisation des hydrocarbures constitue un objectif stratégique. Notre potentiel n’est pas suffisamment exploré et exploité.?Nous devons mettre en production les nouvelles découvertes.?Ceci est possible et fondamental, il appartient à Sonatrach de s’investir davantage dans l’exploration, la production d’hydrocarbures et leur valorisation.
Je vous demande de :
- Poursuivre et renforcer la formation des ressources humaines pour une meilleure maîtrise de l’exploration, de la production et de la distribution ;
- Développer la recherche d’hydrocarbures pour accroître les réserves.?La moyenne mondiale de densité de forage par 10.000 km2 est de 105 puits, elle est seulement de 14 puits pour notre pays, le potentiel minier national continental et maritime est insuffisamment exploré (66 % du domaine minier national sont libres) ; - Rationaliser la gestion des ressources humaines et matérielles et la maturation des investissements, Sonatrach doit s’investir dans son domaine de compétences et éviter la dispersion.?Il en est de même pour Sonelgaz ; - Réaliser des économies par la rationalisation de la consommation et réduire les pertes de production en électricité, notamment (ceci est le cas de Sonelgaz qui enregistre des pertes de 23% alors que la norme est de 5 %); - Engager la transition énergétique par la mise en œuvre du programme des énergies renouvelables (mix énergétique) ; - Développer les relations avec les universités et les centres de recherche ; - Promouvoir les activités Aval et notamment la pétrochimie par une modernistion du raffinage et le développement de la production de produits pétrochimiques à haute valeur ajoutée pour passer de pays importateur à exportateur de ces produits ; - Développer dans le cadre de la législation et réglementation en vigueur, des partenariats public-privé pour acquérir la technologie, améliorer le management, les performances et accroître les marchés à l’extérieur ; - Développer la concertation avec les partenaires économiques et sociaux.
7- La mise en place d’une économie diversifiée : Placer l’entreprise au centre de la démarche de rupture de la dépendance, c’est cette dernière qui assurera la diversification de l’économie, le gouvernement lui apportera l’aide et le soutien ainsi que l’accompagnement pour la création de richesses et d’emplois.
8- La nécessité d’engager certaines réformes sans remettre en cause les fondamentaux nationaux dans le domaine social.
Certaines réformes doivent être accélérées, notamment : - L’amélioration du climat des affaires par une simplification des procédures pour la création d’entreprises, notamment la disponibilité du foncier, l’accès au crédit et aux services publics de qualité; - L’encouragement, le soutien et les facilitations en faveur de l’investissemen productif créateur de richesses et d’emplois au détriment des activités commerciales.?A ce titre, il sera procédé dans la LFC pour 2015, à la révison de la TAP et de l’IBS au profit de l’investissement lié à la production ; - L’insertion progressive des activités informelles et la récupération de la masse monétaire en circulation dans le circuit informel au profit de l’investissement productif (plus de 3.700 milliards de dinars) ; - Le développement agricole, rural, l’industrie agro-alimentaire et du tourisme ; - La promotion et le soutien aux activités économiques fondées sur le savoir et la connaissance et de l’économie numérique, à forte valeur technologique, le soutien aux «start up» portées par les jeunes diplômés et la promotion de la sous-traitance ; - La modernisation de l’administration et la décentralisation de la décision. ; - La promotion et la protection de l’économie nationale par la production de normes et règlements techniques de qualité, la régulation des activités ainsi que la lutte contre les pratiques informelles et la contrefaçon. Mesdames et Messieurs, La situation à laquelle est confronté notre pays est délicate.?Nous devons tous en être conscients.?La baisse des prix des hydrocarbures risque de s’étaler dans le temps et d’impacter négativement les ressources des producteurs dans le monde.
La politique économique menée en Algérie, sous la conduite de Son Excellence Monsieur le Président de la République, nous donne certes, une marge de manœuvre que beaucoup de pays n’ont pas, mais pour autant, elle ne nous exonère pas de la nécessité d’opérer la mue de notre économie vers la production et la création de richesse et d’emplois.
L’équation qui se pose à nous est simple : faire traverser au «navire Algérie» cette zone de turbulences et engager, en même temps, de façon résolue et irréversible, la diversification de notre économie et son indépendance vis-à-vis des hydrocarbures.
Pour cela, le gouvernement s’appuie sur les leviers de soutien à l’investissement productif d’amélioration du climat des affaires, d’accélération de réformes structurelles, mais aussi de lutte contre toutes les formes de gaspillage et la rationalisation de la dépense publique.
Le rôle du secteur de l’Energie dans cette démarche sera décisif.?Il devra nous accompagner dans ce processus de mutation pour d’une part, opérer la transition énergétique nationale et d’autre part, permettre à l’Etat d’honorer ses engagements sociaux envers les concitoyens dans les domaines tel que l’Habitat, l’Education et la Santé. C’est une véritable course contre la montre et un réel défi de l’Algérie en ce début de 21e siècle. A travers cette assistance, je m’adresse à tous les cadres de la nation, aux élus, aux opérateurs économiques et aussi aux jeunes et aux universitaires pour leur demander d’adhérer à cette formidable tâche de renouveau national. Vous êtes responsables de toutes les décisions techniques, car nous choisissons ensemble, l’émergence et la confiance et non la déchéance et la méfiance.
Je vous invite à bâtir ensemble l’Algérie de demain, un pays stable et prospère résolument tourné vers l’avenir et la modernité.
Je vous remercie pour votre aimable attention.