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Note Banque d'Algérie mi-2015

Date de création: 17-06-2018 11:52
Dernière mise à jour: 17-06-2018 11:52
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FINANCES – CONJONCTURE – NOTE BANQUE D’ALGERIE MI 2015


Dans sa dernière note de conjoncture pour le premier trimestre 2015, parue lundi 13 juillet, la Banque d’Algérie dresse un sombre tableau de la situation financière du pays. TSA vous propose les principaux enseignements :
Les réserves de change de l’Algérie fondent « comme neige au soleil ». De 178,94 milliards de dollars à fin 2014, les avoirs en devises du pays ont atteint les 159,92 milliards à la fin mars 2015, selon la Banque centrale.
Ce recul est notamment imputable aux déficits enregistrés dans la balance des paiements, à l’effet de valorisation négatif, c’est-à-dire de l’appréciation des monnaies entre elles, toujours selon la note de conjoncture.
En effet, le gouvernement a recours aux avoirs en devises pour payer les importations du pays. Or, dans un contexte de recul des recettes (et de déficit), les réserves de changes sont fortement sollicitées.
Le titre de la note de conjoncture est clair : « Tendances financières et monétaires (…), sous l’effet du choc externe ». La BA fait référence à l’effondrement des recettes tirées de l’exportation d’hydrocarbures.
En effet, l’institution note que le baril de pétrole « est passé de près de 110 dollars au premier trimestre 2014 à 75,38 dollars au dernier trimestre 2014 (…) puis à seulement 54,31 dollars au cours du premier trimestre » 2015.
Ainsi, conjuguée à une « contraction des quantités (…) exportées » de 8,99%, cette baisse a conduit à un recul de près de 50% des recettes algériennes, passées de 15,6 milliards de dollars en mars 2014 à seulement 8,7 milliards de dollars à la même période cette année, selon la Banque d’Algérie.
Hors-hydrocarbures, les exportations algériennes restent « structurellement faibles », à 419 millions de dollars au premier trimestre 2015, contre 323 millions un an plus tôt.
Pourtant, les importations algériennes ont baissé de 8,4% entre mars 2014 et 2015, passant de 14,5 milliards à 13,3 milliards de dollars, relève la Banque d’Algérie. Une baisse insuffisante pour compenser le recul des recettes.
Le déficit budgétaire de l’Algérie se creuse sensiblement, selon la note de la BA. En effet, il passe de 432,3 milliards de dinars au premier trimestre 2014 à 476,8 milliards de dinars à la même période de cette année. Une hausse de 10,3% en un an.
En conséquence, le gouvernement puise dans son épargne, le Fonds de régulation des recettes (FRR), pour combler ce trou dans les comptes de l’État. En effet, les capacités de financement du Trésor reculent à 3916,5 milliards de dinars à fin mars 2015, contre 4488,1 milliards de dinars 3 mois plus tôt (décembre 2014) et même 5088,6 milliards en mars 2014, relève la BA.
Le dinar algérien a perdu 11% de sa valeur en 3 mois (décembre 2014 – mars 2015), note l’institution monétaire. Cela dit, la BA considère qu’il « reste toutefois apprécié par rapport à son niveau d’équilibre de moyen terme » à cause de « tensions sur les marchés de change » et d’une augmentation du différentiel d’inflation, selon la même source.
Ainsi, l’on devrait s’attendre à une poursuite de la politique de dépréciation du dinar de la part de la Banque d’Algérie. Une nécessité selon le FMI et selon plusieurs économistes algériens car la monnaie nationale est surévaluée, constatent-ils.
Seulement, la conséquence évidente d’une dépréciation de monnaie est la hausse des prix. Effectivement, l’inflation revient en force, avec une hausse de 5,49% des prix à la consommation par rapport à l’année dernière, selon la BA.
Les groupes de l’habillement et chaussures, alimentation et boissons non alcoolisées, santé – hygiène corporelle – , meubles et articles d’ameublement, éducation culture et loisirs divers, sont les moteurs de cette inflation, indique la même source.
Le compte courant de la balance des paiements est déficitaire à hauteur de 7,78 milliards de dollars au premier trimestre de cette année, selon la Banque d’Algérie.
Pis, le solde global de la balance des paiements (en ajoutant les services) affiche « un déficit record » de 10,72 milliards de dollars à la même période. Une année plus tôt, le déficit n’était que de 98 millions de dollars, toujours selon la même source.