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Islam - Medersa de Constantine

Date de création: 05-09-2014 08:12
Dernière mise à jour: 05-09-2014 08:12
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CULTURE – RELIGION – ISLAM – MEDERSA DE CONSTANTINE

Implantée en haut d’une impressionnante falaise surplombant le Rhumel (Constantine) , tout à côté de la passerelle Mellah-Slimane (ex-Perrégaux), à proximité de Chatt, l’artère principale de la vieille ville et du mythique café Nedjma, la Medersa, une construction coloniale datant du début du vingtième siècle, est, de l’avis de nombreux architectes-urbanistes "un joyau architectural unique, emblème de l’architecture néo-mauresque".

Immortalisant le métissage de deux cultures et de deux architectures antagonistes, orientale et occidentale, la Medersa est un établissement d'enseignement supérieur construit, entre 1906 et 1909 pour former les cadres de la justice et du culte musulman.

L’oeuvre est de l’architecte Pierre-Louis Bonnel, sur des dessins d’Albert Ballu, inspecteur général, à l’époque, du service d’architecture de l’Algérie.

Elle regorge des valeurs architecturales intrinsèques et extrinsèques plurielles.

Une façade captivante avec quatre coupoles vertes et un dôme central, assorties à un vestibule avec un porche imposant s'ouvrant sur une belle cour dallée de marbre et une fontaine stylisée qui rappelle la délicatesse de l’architecture arabo-musulmane.

A l’intérieur une floraison esthétique alliant grâce, finesse et beauté est visible sur les sculptures et les colonnades. L'ensemble des murs est tapissé, à mi-hauteur, de carreaux de faïence lambrissée.

Inaugurée en avril 1909 pour former des auxiliaires musulmans de la justice et renforcer, par ricochet, la domination coloniale, la Medersa de Constantine, véritable temple du savoir, à l’instar de celles d’Alger et de Tlemcen a formé des générations de lettrés bilingues.

Forts de leur double culture, les médersiens manifestèrent une résistance identitaire, intellectuelle, linguistique, religieuse et culturelle et constituèrent une cuvée des cadres de la nation.

Le penseur Malek Bennabi (1905-1973) qui s’est penché sur les problèmes de civilisation en général et ceux du monde musulman en particulier, à qui on doit le concept de "colonisabilité" était l’un des médersiens les plus illustres de Constantine.

M’hamed Benguettaf (1939-2014), dramaturge, homme de théâtre et comédien fut également un élève de la Medersa de Constantine.

Ce lieu du savoir dispensait des cours de grammaire et de littérature arabes, de droit, de jurisprudence, de théologie, de langue française, d’arithmétique et de géométrie. Au terme de trois années d'étude, les candidats admis aux examens recevaient le "Brevet d'études musulmanes".

En 1951, la Medersa fut érigée en lycée d'enseignement franco musulman, avant de devenir un lycée national. En 1966 l’édifice fut attribué au secteur de l’enseignement supérieur pour y loger une annexe de l’université d’Alger qui constitua le premier noyau de l’université de Constantine.

Après 1971, date de la réception de l’université de Constantine, la Medersa fut transformée en bibliothèque universitaire, avant de devenir le CURER (Centre universitaire de recherche et de réalisation).

Dans les années 1990, la structure sera transformée en centre de documentation spécialisé dans les mémoires de fin de cursus de graduation et de post-graduation, avant de devenir le siège de l’ex-académie universitaire, pour abriter ensuite, dans les années 2000, le siège de la fondation Benbadis et la cellule de réhabilitation et de sauvegarde de la vieille-ville.