Nom d'utilisateur:
Mot de passe:

Se souvenir de moi

S'inscrire
Recherche:

Banque d'Algérie 2012

Date de création: 19-03-2013 18:25
Dernière mise à jour: 06-09-2013 15:48
Lu: 1229 fois


FINANCES – CONJONCTURE – BANQUE D’ALGERIE 2012

Les principales tendances de l’évolution économique et monétaire du pays au titre de l’exercice 2012 traduisent des performances appréciables. Les indicateurs présentés, mercredi 4 septembre 2013, par le gouverneur de la Banque d’Algérie reflètent, en effet, un maintien de la solidité et de la stabilité monétaire et financière de l’Algérie, notamment à l’externe.
Une position consolidée qui met le pays à l’aise mais qui, toutefois, met en avant, «une situation d’un creusement du déficit budgétaire et d’accentuation de la vulnérabilité de l’économie algérienne» de par sa dépendance chronique des hydrocarbures, avertitMohammed Laksaci.
En clair, notre économie tirée à 98 % par la manne pétrolière demeure «moins résiliente aux chocs externes» au regard de l’incertitude des cours mondiaux du pétrole.
La récession des prix de l’or noir depuis 2006 et la contraction des exportations en volumes en 2012 «pèse sur l’économie nationale» a affirmé à ce propos, le gouverneur de la Banque, des données «qui militent en faveur d’efforts de consolidation des finances publiques à même de réduire leur vulnérabilité» fera remarquer l’intervenant.
Aussi, le léger affermissement enregistre en 2012 soit 3,3 % a été imputable aux performances réalisées hors hydrocarbures notamment par les secteurs de l’industrie et du BTP. Dans le même sillage, a indiqué M. Laksaci, même si les capacités de financement du Trésor public sont restées consolidées en 2012, de même que pour 2013, il est recommandé de veiller à une meilleure gestion des risques potentiels des crédits à l’économie.  A ce propos, le gouverneur de la Banque d’Algérie dira que, les banques opérant en Algérie ne financent pas l’économie à l’externe en dépit de leur solidité financière. Il a également fait part de la mise en place d’une centrale globale des risques qui inclurait les entreprises et les ménages.

La dette extérieure ramenée à 2,479 milliards de dollars
L’encours de la dette extérieure de l’Algérie, objet de rééchelonnement entre 1994 et 1998 et d’un processus de remboursement par anticipation notamment entre 2004 et 2006, est passée de 21,411 milliards de dollars à fin 2004 à 5,062 Mds de dollars à fin 2006, année qui a enregistré une réduction notable de la dette extérieur (11,580 Mds de dollars) pour atteindre 2,479 milliards de dollars en 2012 contre 3,263 milliards de dollars à fin 2011. Ayant connu une stabilisation entre 2006 et 2010, à près de 5,6 milliards de dollars, l’encours de la dette extérieure totale a été réduit en 2012 pour la seconde année consécutive (3,637 milliards de dollars contre 4,405 milliards à fin 2011). Par ailleurs, la dette interne publique représente 8 % du PIB, un indicateur positif par rapport aux niveaux enregistrés dans les pays développés, a-t-il précisé. D’autre part, l’encours des réserves de change (or non compris) a atteint 190,66 milliards de dollars à fin décembre 2012 contre 186,32 Mds de dollars à fin juin de la même année contre 182,22 Mds de dollars à fin décembre 2011. Une performance qui place l’Algérie parmi les pays émergents en terme de ratio réserves/ produit intérieur brut et lui donne les moyens d’une bonne résilience à d’éventuels chocs externes, soutient M. Laksaci. A ce propos, le conférencier a souligné la contribution de la Banque d’Algérie à la stabilisation du taux de change et l’importance de la poursuite d’une gestion prudente des réserves de change. Dans le même ordre d’idées, M. Laksaci a rappelé que le contrôle des changes a été intensifié en 2012 et que le dispositif en vigueur depuis 1996 a connu des aménagements entre 2007 et 2012, notamment dans le cadre de la LF 2009 dans un souci d’efficacité. La Banque d’Algérie, ajoutera son gouverneur, a opté pour une gestion flexible et dynamique de ses interventions sur le marché interbancaire des changes. Il indiquera à ce niveau que le taux de change effectif nominal du dinar s’est stabilisé en 2012 alors que le taux de change effectif réel a connu une appréciation de 5,8% en moyenne annuelle.

Un pic d’inflation de 8,9 % induit par des facteurs endogènes
Un pic d’inflation de 8,9 % en 2012 contre 4,5 % en 2011 et 3,8 % en moyenne entre 1998 et 2012, est la résultante de facteurs endogènes essentiellement, étant soutenu par l’envolée des prix de produits frais et de la persistance des dysfonctionnements du marché interne a été relevé dans le rapport annuel de la Banque d’Algérie pour l’année concernée. Le taux cible pour le moyen terme a bien été dépassé. Pour endiguer un tant soit peu la pression inflationniste accentuée dès 2011, les pouvoirs publics ont pris une série de mesures appropriées. Néanmoins, enchaînera M. Laksaci, au moment où les cours mondiaux des produits de base ont reculé en 2012 soit près de 10 %, les prix intérieurs des produits en question importés n’ont, non seulement pas été affectés par cette baisse mais ont, de surcroît, «évolué à contre courant de cette tendance mondiale. Cette donne en appelle au suivi de la formation des prix intérieurs des produits de base importés tant que les dysfonctionnements du marché persistent.

Les crédits à l’économie en croissance de 15,3%
L’augmentation des épargnes financières du Trésor (1 475,4 milliards de dinars en 2012 soit 23 % des recettes totales) bien qu’ayant connu un faible rythme en 2012, est censé atténuer l’effet de la monétisation des avoirs extérieurs. Le gouverneur de la Banque d’Algérie qui soulignait l’importance de la capacité de financement de cette institution soit 5 633,4 milliards de dinars) a insisté sur la nécessité à mettre à profit l’épargne publique pour soutenir le développement. Aussi, l’un des principaux déterminants de l’expansion monétaire en 2012 réside dans la progression du rythme des crédits à l’économie qui passeront de 15,3 % cette année contre 14 % en 2011. Cette évolution est estimée à 17 % en y intégrant les rachats de créances non performantes opérés par le Trésor, souligne le rapport de la Banque d’Algérie. Les données présentées par le gouverneur de la Banque d’Algérie indiquent que les crédits à l’économie ont continué à pencher au profit des entreprises privées avec un montant de 1.947,05 milliards de dinars accordé au secteur fin 2012 alors que leurs dépôts avaient atteint 1 122 milliards de dinars. Cette dynamique qui devra se poursuivre au bénéfice des PME comporte des risques potentiels pour la stabilité financière que les instruments nouveaux de supervision bancaire devront prendre en charge dès 2013, sur la base d’une évaluation des portefeuilles, admet M. Laksaci. Et de rappeler que l’année 2012 a été marquée par l’application de deux dispositifs en rapport ave la gestion des risques de liquidité et risques interbancaires. M. Laksaci a également indiqué que le système de notation bancaire a été testé en 2012 sur deux banques.

Pas de lien entre le Credoc  et la structure des importations
Le gouverneur de la Banque d’Algérie a tenu à préciser qu’il n’existait pas de liens de causalité entre la structure des importations et le Credoc, système de paiement institué par la LFC 2009. M. Laksaci dira, à ce propos que c’est plutôt la demande qui oriente la consistance de cette structure. Il rappellera également que le groupe de travail mis en place au niveau du ministère des Finances et qui englobe des représentants de différents ministères et institutions concernées dont le département du commerce, les douanes et la Banque d’Algérie entre autres, poursuit sa concertation pour trouver les voies et moyens de réduire le volume des importations qui risque d’évoluer vers des niveaux très importants avertissent les experts.     

--------------------------

A retenir
- La balance des paiements extérieurs courants a enregistré un excédent de 6,02 % du Produit intérieur brut (PIB), soit, en deçà de la performance de 8,9 % enregistrée en 2011 de fait de l'envolée de la part relative des biens de consommation non alimentaires à 19,8 % contre 15,6 % en 2009.
- Les recettes budgétaires du pays se sont établies à 6.411,3 milliards de dinars contre 5.790,1 milliards de dinars en 2011 soit une progression de 10,7 %.
- Les recettes des hydrocarbures ont augmenté de 5,1 % en 2012 contre 37 % en 2011), passant de 3.979,7 milliards de dinars en 2011 à 4.184 Mds de dinars en 2012. Les recettes hors hydrocarbures ont atteint, par contre, en 2012, 2.227,2 milliards de dinars en progression de 23,0 %.
- Les importations de l'Algérie ont totalisé 46,80 milliards de dollars alors que les exportations ont atteint 73,98 milliards de dollars.
- La forte augmentation des importations de biens et services a induit une réduction de l’excédent de la balance commerciale à 20,17 milliards de dollars en 2012, notamment durant le second semestre qui a enregistré un recul des exportations d’hydrocarbures et une augmentation des importations de biens.
- Le compte capital a dégagé un léger déficit par le fait de la baisse des entrées nettes au titre des IDE soit 1,52 milliards de dollars contre 2 Mds de dollars en 2011.
- Le taux de change effectif nominal du dinar s’est stabilisé en 2012, alors que le taux de change effectif réel a connu une appréciation de 5,8 % en moyenne annuelle.
- Les recettes fiscales ont évolué de 29,9 % en 2012 pour atteindre 1.984,3 Mds de dinars contre une hausse de 17,7 % en 2011.