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Télévisions France/Publics en plateau

Date de création: 28-11-2023 18:52
Dernière mise à jour: 28-11-2023 18:52
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COMMUNICATION – FORMATION CONTINUE- TELEVISION FRANCE/PUBLICS EN PLATEAU

Alors que la toute première émission française est télédiffusée en 1935, le nouveau média s’inspire vite du music-hall et de ses codes pour proposer des programmes de divertissement. En 1948, la première émission de variété, « Le Cabaret de la plume d’autruche », est retransmise en direct du Théâtre de la Gaîté-Montparnasse, à Paris.Mais c’est surtout à partir de 1952 que l’on commence à entendre les applaudissements (et les rires) du public, dans deux grandes émissions de variétés, « 36 chandelles » et « La Joie de vivre ». Là encore, les enregistrements ont lieu sur de vraies scènes et le public est dans la salle pour assister au spectacle. Il faut attendre 1960 pour que celui-ci arrive sur les plateaux en studio, en l’occurrence pour applaudir les aspirants chanteurs et musiciens du « Petit Conservatoire de la chanson », créé par Mireille. Du côté des jeux télévisés, le public fait son

apparition dès 1957 dans « Gros lot », mais les messieurs en costume cravate que l’on voit applaudir sont, en fait, des concurrents qui viendront ensuite eux-mêmes répondre à des questions.

Le public anonyme, tassé sur des bancs derrière les candidats, n’arrive qu’en 1970 dans « L’Avis à deux », présenté par Guy Lux, sorte d’ancêtre des « Z’amours ». C’est aussi à cette époque que les émissions de débat commencent à se décloisonner avec, notamment, « Apostrophes », qui, dès son lancement, en 1975, casse les codes dans son décor de fausse bibliothèque peuplée de silhouettes anonymes. Enfin, pas si anonymes que ça, car la plupart de ces spectateurs sont, en réalité, des proches (famille, attachés de presse, éditeurs...).

Une spécificité française s’installe avec le positionnement de l’audience derrière les invités, qui lui

tournent le dos (à la différence des « late shows » américains où le public est face à la scène). Dans les années1980, le public est désormais bien intégré dans le petit écran, mais il n’est pas encore un acteur à part entière ; il ne fait pas l’objet de plans spécifiques, les applaudissements sont brefs, les rires restent timides. Or, comme le fait remarquer le journaliste Jacques Siclier dès 1964 dans un article du Monde, il n’y a « rien de plus morne qu’une émission de variétés enregistrée en public lorsque le public ne réagit pas ».

 

Et à partir des années 1990, le procédé s’industrialise, avec l’apparition des chauffeurs de salle qui viennent ambiancer le « vrai » public désormais menacé par la concurrence des rires préenregistrés. Des agences d’événementiel spécialisées se créent, comme Clap Productions (aujourd’hui WeClap), fondée en 1996 par Kenty Blanc, l’un des pionniers du secteur. Son objectif : qu’aucun fauteuil ne reste vide, partant du constat que « le monde attire le monde ». Aujourd’hui, au moins six agences se partagent le marché de la « gestion de public sur les

plateaux » et l’une des principales, Cassandra, se targue sur son site Internet d’avoir permis « à plus de 1 million de personnes d’assister à plus de 550 émissions » depuis 2003.

Le Covid-19, en 2020, sera le grain de sable dans la machine : les spectateurs sont priés de rester chez eux, parfois « confinés » sur des écrans où on les voit réagir en visio depuis leur salon. Par la suite, certaines émissions ont fait le choix de ne pas revenir en arrière, comme « Questions pour un champion », qui se contente désormais d’applaudissements « en boîte ». Que des avantages pour la production : moins de lourdeur logistique, moins de pression pour les joueurs et un effet quasi nul sur les audiences.