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Criminalité/Violences faites aux femmes en Algérie/Etude "Collectif féminicides Algérie" , 2023

Date de création: 28-11-2023 18:35
Dernière mise à jour: 28-11-2023 18:35
Lu: 116 fois


POPULATION- FEMME - CRIMINALITÉ/ VIOLENCES FAITES AU FEMMES EN ALGERIE /ETUDE « COLLECTIF FEMINICIDES ALGERIE »,  2023

Jusqu’à mi-novembre 2023 , le collectif Féminicides Algérie a répertorié 33 féminicides à travers le territoire national contre 62 cas en 2021. Le nombre exact de ces femmes assassinées par un proche ou une connaissance est difficile à obtenir.Face à cette situation, le Collectif des associations féminines (CAF) plaide pour «la mise en place d’un guichet unique multisectoriel et pluridisciplinaire de prise en charge des femmes victimes de violence», qui coordonne entre les institutions publiques et le mouvement associatif, avec désignation de sa composante, ses attributions ainsi que la mise en place d’un système intégré harmonisé d’observation, de recueil et de collecte de données (fiche déclarative obligatoire des violences, grilles d’indicateurs pertinents, suivi de l’auteur...). Selon un mémorandum adressé aux pouvoirs publics, il n’existe pas de données nationales unifiées et d’indicateurs pertinents récents, à même de rendre compte du phénomène de la violence faite aux femmes et aux filles. «On sait qu’en 2006, une femme sur dix a subi des violences physiques et deux sur dix, des violences verbales répétées. En 2022, 6% des femmes interrogées disent avoir été frappées au moins une fois au point d’avoir mal, ceci au cours des 12 mois qui ont précédé l’enquête, ce qui correspond à près de 900.000 femmes violentées en une année. Or, la même année, les services de police ont enregistré́ 5.792 plaintes de femmes victimes de sévices», détaille le document signé par 15 associations féminines et des spécialistes. Il s’agit de l’association SOS femmes en détresse, l’association Tharwa N’Fadhma N’Soummer, l’association nationale Femmes en communication, l’association des Femmes Algériennes Revendiquant leurs Droits (FARD), l’association Graine de Paix, l’Association nationale des élues locales, l’association des Femmes Rurales AFUD BéjaÏa, Djazairouna, la Fédération Algérienne des Personnes Handicapées (FAPH), la Ligue de prévention et de sauvegarde de la jeunesse et de l’enfance à Tizi-Ouzou, la Fondation Mère enfant à Alger, la Fondation pour l’égalité /Ciddef, Sarp, ChérifaBouatta, psychologue clinicienne, et Nadia Ait-Zai, avocate. Tout en mettant en avant les efforts des pouvoirs publics pour la protection des femmes, il déplore l’exacerbation, d’année en année, du phénomène de la violence à l’égard des femmes et le dispositif existant n’est plus à même d’y faire face dans son fonctionnement actuel.

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Plus de la moitié des femmes sont mariées. Les caractéristiques des agresseurs montrent qu’ils sont instruits, mais leur niveau d’instruction ne semble pas être un frein à la violence, au contraire il lui confère une autre caractéristique, observe le rapport. On trouve que 64% des agresseurs sont des chômeurs, un facteur de risque, selon l’étude. S’agissant du lieu de la violence, l’agression s’est déroulée, dans 34% des cas, le soir, de 17h à minuit et, de manière générale dans 73 % des cas, au domicile le principal lieu d’agression, sachant que l’agresseur était, principalement (75%) de sexe masculin. Les agresseurs les plus souvent cités sont, par ordre décroissant, respectivement le mari avec 38%, un inconnu avec 8%, les voisins représentent 8%, détaille l’étude. Concernant les violences intrafamiliales, celles perpétrées par la fratrie à l’encontre de leurs sœurs représentent 4%. L’étude a précisé que «ce rapport est en réalité une étude basée sur un système de notification d’informations relatives aux femmes victimes de violence et a principalement ciblé les services de médecine légale, de gynécologie et des urgences des hôpitaux de 5 wilayas, à savoir Oran, Alger, Blida, Médéa et El Oued et cela durant la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2021. L’étude a notamment indiqué que 1.327 déclarations de violences faites aux femmes ont été enregistrées dans les hôpitaux de la wilaya d’Oran, soit près des deux tiers (65%). La wilaya d’Alger arrive en seconde position avec 236 déclarations, soit 12%, tandis que Blida occupe la troisième place avec 332 déclarations, soit 16%. En ce qui concerne les déclarations au niveau de la wilaya d’El Oued, elles étaient au nombre de 147, soit 7%. L’étude indique par ailleurs qu’il n'y a eu aucune déclaration de violence à Médéa entre le 1er janvier et le 31 décembre 2021. L’étude s’est soldée par une série de recommandations dont «la prévision d’une enquête nationale sur les violences faites aux femmes». Elle a également recommandé d’élargir le champ de déclaration et de suivi des femmes victimes de violences aux différentes régions sanitaires afin de pouvoir calculer et comparer le taux de prévalence de ces violences. Elle a également insisté sur la nécessité d’apporter aux personnels de la santé une compréhension du phénomène et de signaler les principaux signes cliniques et surtout d’encourager le dépistage, les soins, l’accompagnement et l’orientation des femmes victimes.