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Israel/ Palestine occupée/Diplomatie française

Date de création: 17-10-2023 18:34
Dernière mise à jour: 17-10-2023 18:34
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RELATIONS INTERNATIONALES- ISRAËL- ISRAËL/PALESTINE OCCUPÉE/DIPLOMATIE FRANCAISE

 

© Huffpost, Marie Haynes, dimanche  15 octobre 2023

 

 Alors que le paysage politique français s’embrase autour de la position de La France insoumise sur la guerre en cours entre Israël et le Hamas, le groupe de gauche se justifie en estimant porter « la position historique de la France depuis Charles de Gaulle. » Effectivement héritée de la politique du premier président de la Vème République, cette position a cependant connu soubresauts et revirement ces cinquante dernières années, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

Le rapport de De Gaulle à Israël est particulièrement complexe. Après la Seconde Guerre mondiale, le général soutient sans ambiguïté la création de l’État d’Israël, qu’il qualifie durant des années de pays « ami et allié ». Mais l’année 1967 marque un tournant, non seulement avec la guerre des Six jours au cours de laquelle Israël lance une offensive contre l’Égypte ; le président de la République décrète alors un embargo sur la vente d’armes à Israël. En novembre de cette année-là, une petite phrase du général met aussi le feu aux poudres. À l’occasion d’une conférence de presse, le président français revient sur l’établissement de l’État d’Israël, et qualifie les Juifs de « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur. »

Toujours mystérieuse pour beaucoup de spécialistes , la phrase traverse les années et entache les relations franco-israéliennes. Elles ne vont d’ailleurs pas s’arranger sous les mandats de Georges Pompidouou et Valéry Giscard d’Estaing, dont les politiques sont jugées pro-arabes.

Il faut dire que le mandat de Pompidou commence par un épisode qui pose les bases d’une relation compliquée. Le 24 décembre 1969, un commando israélien subtilise dans le port de Cherbourg, cinq vedettes militaires non-armées, commandées et payées par Israël, mais dont la livraison est bloquée dans le cadre de l’embargo. Les vedettes arrivent sans encombre à Haïfa en Israël, la France est ridiculisée, suscitant la colère du chef de l’État.

Sous Giscard, et en pleine crise pétrolière, le rapprochement de la France avec les pays arabes se poursuit. Le président français reconnaît l’OLP, l’Organisation de Libération de la Palestine, présidée par Yasser Arafat et la France vote pour l’obtention de son statut d’observateur aux Nations unies. En 1980, Valéry Giscard d’Estaing va plus loin, et reconnaît le droit du peuple palestinien à l’auto-détermination.

Élu en 1981, François Mitterrand qui est le premier président de la République à faire une visite d’État en Israël cherche à réchauffer les relations entre les deux pays. Lors de son discours historique à la Knesset, le parlement israélien, en 1982, il loue une solution à deux États.

Sous Jacques Chirac, c’est le retour d’une diplomatie considérée comme pro-arabe. Dans les mémoires des Palestiniens, le chef d’État français est considéré comme un ami notamment depuis la célèbre scène du 22 octobre 1996, lorsqu’à Jérusalem, le président s’en prend, dans un anglais hésitant, aux agents de sécurité israéliens qui s’interposent entre lui et des Palestiniens venus le saluer.

Au-delà de cette anecdote, Jacques Chirac s’implique dans le processus de paix tout en affichant son attachement à un État palestinien, et une proximité avec Yasser Arafat. Tout cela crispe en Israël.

Un nouveau revirement a lieu sous Nicolas Sarkozy, qui compte bien prendre le contre-pied de son prédécesseur avec une position ouvertement pro-israélienne, même s’il continue de véhiculer un message de paix. Les relations se réchauffent, mais sa marge de manœuvre limitéeet le processus reste figé.

François Hollande tient lui à adopter la neutralité la plus pure dans le conflit, une position qui l’oblige constamment à temporiser, notamment lors du regain de tensions de l’été 2014. À ce moment, il exprime d’abord sa solidarité avec Israël avant de réajuster son discours pour finalement avoir un mot pour les victimes palestiniennes. Par ailleurs, et contrairement à une promesse de campagne, François Hollande n’est jamais allé jusqu’à la reconnaissance de l’État palestinien.

Sous Emmanuel Macron finalement, les relations avec Israël restent fluides, malgré des accrochages sur le dossier nucléaire iranien. Tout en continuant à apporter une aide financière conséquente aux territoires palestiniens, le président ne bouge pas d’un iota sur sa position exprimée en 2017 : la France ne reconnaîtra pas de manière unilatérale l’État de Palestine.