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Mhamed Bougara (Colonel Aln/Chahid)

Date de création: 03-05-2023 19:47
Dernière mise à jour: 03-05-2023 19:47
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HISTOIRE- PERSONNALITES- MHAMED BOUGARA (COLONEL/GUERRE DE LIBERATION NATIONALE/CHAHID)

Le colonel Mhamed Bougara, dit Si Mhamed, qui était d'une rigueur inégalée et jouissait d'une grande estime parmi ses pairs durant la Guerre de libération nationale, était un chef militaire qui a "fortement contribué à l’organisation des structures opérationnelles de la wilaya IV historique durant la Révolution", a souligné un chercheur et professeur d’histoire à l’université Yahia Fares de Médéa.

Le cumul des expériences acquises auprès des Scouts musulmans algériens (SMA), puis au sein du mouvement national et, plus tard, en tant que membre actif de l’organisation spéciale (OS), "lui avaient servi pour mener à bien la mission qui lui a été confiée par le commandement de la Révolution, en le désignant à la tête de la wilaya IV historique", a indiqué l'universitaire Tewfik Mazari à l'APS, à la veille de la commémoration du 64e anniversaire de la mort de Mhamed Bougara, tombé au champ d'honneur le 5 mai 1959.

Malgré la courte période passée au commandement de la wilaya IV historique (1958 à 1959), succédant respectivement à Rabah Bitat, Amar Ouamrane et Slimane Dehilès, Si Mhamed a réussi à mettre en place un système d’organisation militaire hiérarchisé et structuré, poursuit le chercheur en histoire.

Il s’était fixé comme objectif de fédérer l’ensemble des Katibas (compagnies) opérant dans les maquis de la wilaya IV, à l’instar des redoutables katibas Zoubiria, El-Hamdania et El-Omaria pour "former un bataillon capable de faire contrepoids à la machine de guerre coloniale", a-t-il noté.

Une succession d’évènements militaires va "contrarier" ce projet particulier après la bataille de Mongorno qui a eu lieu fin décembre 1958 et qui l'avait contraint à retarder le regroupement des katibas en une seule unité opérationnelle, en raison de l’éparpillement des effectifs et l’épuisement de l’armement, après les affrontements contre les troupes coloniales qui avaient mobilisé, lors de cette bataille, un fort dispositif militaire pour conquérir cette zone, a fait observer Tewfik Mazari.

Le déploiement de troupes militaires françaises supplémentaires autour des maquis de Mongorno et jusqu’à Ouled-Bouachra, à l’ouest de Médéa, où se trouvait le quartier général du commandement de la wilaya IV historique, a également incité le colonel Si Mhamed à retarder ce projet et commencer à renforcer la sécurité et la défense pour protéger son quartier général, a expliqué le professeur d'histoire.

Si Mhamed Bougara est tombé au champ d'honneur quelques mois plus tard, le 5 Mai 1959, avant de concrétiser son projet qui lui tenait à coeur, lui qui était animé d’"un grand esprit de sacrifice" et qui "rien ne pouvait empêcher la détermination à vivre en homme libre sur la terre de ses ancêtres", a ajouté l'universitaire.

"Il était convaincu que l’Algérie va se libérer du joug colonial du moment que le peuple a décidé de prendre son destin en main et de ne plus accepter de vivre sous l'occupation étrangère", a fait remarquer Tewfik Mazari.

Cette conviction est née d’un long parcours militant commencé lors des manifestations du 8 Mai 1945, réprimées sauvagement par les forces de l’occupation coloniale, puis s’est renforcée durant les années de lutte politique clandestine au sein, d’abord, du Parti du peuple algérien (PPA), puis le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et, enfin, l’Organisation spéciale (OS), a-t-il précisé.

Les années de détention dans les prisons de l’occupant français où il a séjourné, une première fois, au lendemain des massacres du 8 Mai 1945, dont il est sorti une année plus tard, et la seconde fois, entre 1950 et 1953, pour ses activités au sein de l’Organisation spéciale, ne parviendront pas à le briser ou à éteindre la flamme de liberté qui jaillissait en lui.

Son parcours restera vivace dans l’esprit des Algériens, comme demeurera gravé dans leur cœur le sacrifice de ce martyr tombé aux champs d’honneur, à l’âge de 31 ans, à Ouled Bouachra, à l'ouest de Médéa, après un violent accrochage avec l’armée d’occupation française.

Pour rappel, au déclenchement de la Révolution, M'hamed Bougara était chargé de l’organisation de la résistance armée à Amrouna, dans la localité de Tniet El-Had.

Il a participé, le 20 Août 1956, au congrès de la Soummam et fut désigné responsable politique et membre du conseil de la wilaya IV historique, puis promu, en 1958, au grade de colonel.

Il est resté à la tête de la wilaya IV historique jusqu’à sa mort, lorsqu'il est tombé au champ d'honneur,  le 5 mai 1959, avec plusieurs autres de ses compagnons d’armes.

 

med Bougara