CULTURE-
PERSONNALITES- NAGUIB MAHFOUZ (EGYPTE, prix Nobel de littérature 1988.)
Le maître du roman
arabe moderne est est né au Caire, le 11 décembre 1911 ( et décédé le 30 août 2006) dans une
famille de la moyenne bourgeoisie. Après une licence en philosophie, il entre
dans la fonction publique et publie en 1939 un premier recueil de nouvelles, Un
souffle de folie, suivi de trois romans historiques, à la manière de Walter
Scott, qui reçoivent un accueil mitigé. Il commence à attirer l’attention de la
critique, comme du grand public, lorsqu’il entreprend, au lendemain de la
guerre, la publication d’un cycle de romans réalistes, dont les plus
aboutis sont « Passage des miracles » (1947) et « Vienne la nuit »
(1949), foisonnantes chroniques des quartiers populaires du Caire.
Mais c’est surtout « la
Trilogie » (1956-1957), où il restitue avec une grande minutie l’histoire
sociale et politique de l’Egypte entre les deux guerres, qui l’impose comme le
maître du roman égyptien, et plus généralement arabe. En 1959, Naguib Mahfouz
fait paraître, sous forme de feuilleton, dans le grand quotidien officieux al-Ahram, un roman allégorique, « Les Fils de la médina »,
qui lui vaudra les foudres des autorités religieuses, sous le prétexte d’avoir
transposé l’histoire sainte dans les faits et gestes du petit peuple du Caire.
Mais, loin d’en être
affecté, il prend un nouvel élan avec « Le Voleur et les chiens »
(1961), critique à peine voilée du régime, qui sera prolongé par plusieurs
romans et recueils de nouvelles, notamment « Le Mendiant » (1965) et « Dérives
sur le Nil » (1966), dans lesquels il met en relief, sous une forme plus
abstraite, le désarroi et la désillusion des intellectuels. La défaite de juin
1967 accentue ce désarroi, comme en témoignent deux remarquables recueils de
nouvelles, énigmatiques ou absurdes, « La Taverne du chat noir » et « Sous
l’abri du bus », publiés tous les deux en 1969.
Mais Mahfouz revient
au roman dès 1972 et, depuis, ne cesse d’en publier, ainsi d’ailleurs que des
nouvelles, pièces de théâtre d’un seul acte, scénarios, faisant preuve d’une
étonnante capacité à se renouveler, notamment dans les nostalgiques « Récits de notre quartier « (1975), sans doute
l’un de ses meilleurs livres, et « La Chanson des gueux » (1977),
ambitieuse fresque sociale. Fin observateur des
évolutions de la société égyptienne, il dénonce en même temps l’affairisme et
la corruption (« Le Jour de l’assassinat du leader », 1985),
analysant dans plusieurs de ces derniers écrits l’imbrication des destins
individuels dans l’Histoire. En publiant dès 1970 « Passage des miracles »,
les éditions Sindbad (France) est considéré comme le
découvreur de Mahfouz en Europe.
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Quelques grands titres
de ses romans ( en anglais et en français) :
- Akhenaton le Renégat/ Dérives sur le Nil/ Impasse des deux palais/ Karnak Café/ Khan Al-Khalili/ L’amante du Pharaon/ La Belle du Caire/ La Malédiction de Ra/ La Quête/ Le palais du désir/ Les Mille et Une Nuits/ Son Excellence
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